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    Des preuves d'un financement illégal de la campagne Balladur

    Lien publiée le 18 mai 2013

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Le Monde) Le juge Renaud Van Ruymbeke, qui instruit le volet financier de l'affaire de Karachi, "a très certainement trouvé la pièce du puzzle qui lui manquait", "le lien entre les commissions versées à des intermédiaires étrangers en marge de contrats d'armement conclus par la France en 1994 et 1995, et le financement présumé occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur", révèle France Info, samedi 18 mai. L'AFP a eu confirmation de cette information par une source proche du dossier.

    Lorsqu'il était premier ministre (1993-1995), Edouard Balladur avait mis en place un système de commissions légales pour conclure des contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite. Des intermédiaires étaient payés pour faire du lobbying auprès de ces deux pays. Jusqu'ici, rien d'illégal. Mais les juges soupçonnent qu'une partie de l'argent reçu par ces intermédiaires soit revenue à M. Balladur, à travers des sociétés écrans, afin de financer illégalement sa campagne pour l'élection présidentielle de 1995. Ce qu'on appelle les "rétrocommissions".

    Or, selon France Info, le magistrat détiendrait désormais la preuve qu'un des intermédiaires, Abdul Rahman El-Assir, aurait utilisé une partie des commissions qu'il a perçues pour acheter des sondages d'opinion lors de la campagne d'Edouard Balladur. "Le sulfureux intermédiaire – qui était à l'époque l'associé de Ziad Takieddine – a fait appel à un spin doctor ["façonneur d'image"] américain très réputé, Paul Manafort, pour réaliser des études sur les chances de réussite d'Edouard Balladur à l'élection", explique la radio publique. Le juge Van Ruymbeke aurait mis la main sur le contrat de 52 000 dollars pour ces deux études. Une somme dont le compte suisse de l'intermédiaire aurait été débité le 22 mai 1995 par un chèque à l'ordre d'une des anciennes sociétés de Paul Manafort.

    Le juge a pu enquêter sur ce dernier grâce à une commission rogatoire internationale, et il a découvert qu'"il avait reçu près de 250 000 dollars de la part d'Abdul Rahman El-Assir en l'espace de quelques mois", poursuit France Info.

    L'ex-épouse de Ziad Takieddine, Nicola Johnson, a par ailleurs dit aux enquêteurs que celui-ci recevait régulièrement des fax de Paul Manafort, qu'il s'agissait de "conseils, en anglais, pour la campagne de M. Balladur", pour lesquels payaient MM. Takieddine et El-Assir.

    Mis en examen en mai 2012, entendu en octobre, Abdul Rahman El-Assir a reconnu avoir travaillé avec Paul Manafort, mais il a nié tous liens entre ces paiements et la campagne d'Edouard Balladur. La justice aurait donc aujourd'hui la preuve du contraire.