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Le Front de gauche avance en ordre dispersé à Toulouse

Lien publiée le 1 juin 2013

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Samedi 1er juin, Jean-Luc Mélenchon devait défiler à Toulouse pour une des "répliques" de la marche du 5 mai organisées dans plusieurs villes de France ce week-end. Au même moment, le PCF toulousain ouvrait les portes de sa Fête de L'Humanité locale. Pas rancuniers, les communistes avaient tout de même prévu de participer à la manifestation "pour une VIe République et pour une alternative à l'austérité".

La "coïncidence" illustre le fossé qui sépare le PCF toulousain de son allié local du Parti de gauche (PG). A un an des municipales, entre les deux partenaires du Front de gauche, les relations sont à couteaux tirés. Pour un dirigeant socialiste, le choix de M. Mélenchon de se rendre dans la capitale de la région Midi-Pyrénées ne doit d'ailleurs "rien au hasard" : "Il est surtout là pour soutenir ses amis."

Après la théorie, le Front de gauche doit passer à la pratique. Le cas toulousain est emblématique des difficultés qui attendent le PCF et le PG dans plusieurs villes. Ainsi au Capitole, les communistes, avec huit élus sortants, laissent planer le suspens jusqu'à l'automne sur leurs intentions.

Pour beaucoup, l'issue ne fait pourtant guère de doute : ils devraient rempiler avec le maire sortant socialiste, Pierre Cohen. "Les communistes sont déjà en pyjama pour se coucher plus vite", plaisante-t-on au sein de la majorité municipale.

"Le bilan est plutôt bon, mais nous pensons que nous pouvons faire mieux avec une régie publique de l'eau et le développement des services publics", explique de son côté Pierre Lacaze, secrétaire départemental PCF de la Haute-Garonne et conseiller municipal, qui continue d'appeler au "rassemblement le plus large possible à gauche".

Le PG fait entendre un autre son de cloche, en défendant l'autonomie vis-à-vis des socialistes. "Il faut créer un rapport de force", plaide Jean-Christophe Sellin, son porte-parole à Toulouse. Ce dernier a d'autant moins de scrupules à s'affranchir du PS qu'il s'est vu retirer sa délégation d'adjoint aux musiques pour s'être abstenu en décembre sur le volet recettes du budget 2013.

Une position qui le démarque des communistes. "Ils n'ont pas refusé le préalable sur l'austérité, attaque le conseiller municipal. Il peut y avoir des discours anti-austérité, mais ce qui compte, ce sont les actes." M. Lacaze, lui, n'hésite pas à critiquer le choix de l'autonomie du PG, qu'il qualifie de "posture politique gauchiste fermée et étroite".

"LES RELATIONS SONT TRÈS DISTENDUES"

Une bonne ambiance qui ne date pas d'hier : le porte-parole du PG s'est fait débarquer à l'été 2012 du groupe Communiste, républicain et citoyen à la mairie, et les deux partis ont fêté séparément les 15,91 % de M. Mélenchon au soir du premier tour de la présidentielle. "Les relations sont très distendues pour une raison simple : la direction départementale du PCF a une vision du Front de gauche à géométrie variable", tacle M. Sellin.

Du choix des deux partenaires dépendra aussi un éventuel accord avec les écologistes qui devraient choisir en juin l'autonomie vis-à-vis du PS au premier tour. "Ce n'est pas pareil de discuter avec le PCF et le PG, ils ne pèsent pas la même chose", souligne Gérard Onesta, conseiller régional Europe Ecologie-Les Verts en Midi-Pyrénées.

Si les deux alliés partent en ordre dispersé se posera aussi la question de l'étiquette. Quelle liste pourra se revendiquer du Front de gauche ? A l'heure actuelle, les deux camps ne semblent pas prêts au compromis. Dans ce contexte, la présence de M. Mélenchon, député européen de la circonscription du sud-ouest, ne pouvait que raviver les tensions.

Pour M. Sellin, il est venu "réaffirmer que le Front de gauche est l'artisan d'un débouché aux politiques d'austérité et conforter tous ceux qui sont pour l'autonomie du Front de gauche". "Ce sont les Toulousains qui décideront de ce qui se passe à Toulouse", prévient M. Lacaze. La campagne ne fait que commencer.