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Fukushima: "le gouvernement refuse d'admettre la gravité de la situation"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Cinq mois se sont écoulés depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima, mais la crise est loin d'être terminée et sa gestion controversée. Une expatriée, doctorante en éthnologie, spécialiste du Japon, témoigne de la confusion et de la désinformation qui règnent au pays du soleil levant.
Pour Elodie*, le gouvernement reste sourd face aux revendications des habitants des zones exposées. Elle tient un blog depuis le 26 mai, qui fait état de la situation au Japon. Pour elle, les démissions et les remplacements, qui ne cessent d'agiter le gouvernement japonais, ne change pas le problème de fond. Les habitants et surtout les enfants des zones irradiées ne sont pas évacués.
Quelle est l'ambiance aujourd'hui au Japon, les Japonais sont-ils inquiets ?
Elodie. Les Japonais sont inquiets, mais très peu en parlent ouvertement. Je crois qu’il y a surtout un sentiment d’impuissance. Les sondages annoncent que 80% de la population est contre le nucléaire, mais lorsque des manifestations sont organisées, les participants ne sont que quelques centaines. Il n’est pas dans la culture japonaise de manifester dans la rue. Cependant, ces dernières semaines, les choses bougent. Tepco, constructeur et exploitant de la centrale de Fukushima, et le gouvernement ont perdu beaucoup de crédibilité. La popularité de Kan Naoto est ridiculement basse, environ 15%.
Pourquoi le gouvernement japonais reste-il sourd face aux risques d'irradiation ?
Elodie. Les démissions et remplacements au sein du gouvernement se succèdent sans que cela n’y change rien. Malgré tout ce mécontentement, personne ne fait rien. Les habitants de Fukushima veulent être évacués, mais cela, on n’en parle pas. Pourquoi on ne les évacue pas ? Je ne sais pas. Certains disent que cela créerait davantage de panique et de désordre, mais depuis 5 mois de statu quo, l’angoisse ne fait que monter. Peut-être que le gouvernement refuse tout simplement d’admettre la gravité des choses ou il veut continuer à faire semblant de maîtriser la situation. Peut-être que c’est trop tard et qu’il n’y a rien à faire Il ne donne pas de réponse. Mais ce qui est sûr c'est que, comme ailleurs dans le monde, le gouvernement japonais est intimement mêlé à l’énergie nucléaire alors il essaye encore de protéger ses intérêts, ou ce qui peut encore l’être.
L'affaire des boeufs contaminés au Japon a-t-elle été révélée par les médias japonais ? Des mesures ont-elles été prises suite à ces contaminations ?
Elodie. Les medias les plus importants diffusent beaucoup d’informations, comme celle de l’urine des enfants de Fukushima qui contenait des matériaux radioactifs. Mais assez lentement. Par ailleurs, les vidéos appelant vraiment à des actions comme les appels au secours des habitants de Fukushima n’ont aucune chance de passer à la télévision. D’ailleurs le gouvernement vient de passer une loi pour censurer les « fausses rumeurs » sur Fukushima et surveiller tout ce qui se dit à ce propos sur Internet. Il y aussi eu des scandales. Un exemple, des réunions locales d’information concernant les autres centrales du Japon ont été mises en place par le gouvernement. Les habitants étaient invités à y participer. Beaucoup de ceux qui y sont allés étaient plutôt bienveillants envers l’énergie nucléaire, et cela a été fortement médiatisé. Il s’est avéré ensuite que c’étaient des personnes payées par des industriels du nucléaire.
S'agissant de l'affaire des bœufs contaminés qui avaient été commercialisés, ils auraient été rachetés par le gouvernement. Mais les autres produits, tels que les champignons, ou le thé, ou encore le poisson pêché à Chiba (juste à côté de Fukushima), sont toujours en rayon. Pourtant, on peut avoir de gros doutes sur leur irradiation probable. Par exemple, le thé de Shizuoka a été refusé à la frontière française car il dépassait les normes, mais au Japon il est en vente sans problème. Les contrôles sont faits selon des procédures aléatoires qui dépendent des maires et des préfets de chaque département, et pas du tout systématiques, sur la base d’échantillons pour des départements entiers, alors qu’il peut y avoir des zones irradiées et des zones saines à quelques centaines de mètres de distance. Dans tous les cas, la situation n’est pas maîtrisée, et les nouvelles arrivent les unes derrière les autres en donnant à chaque fois l’impression que c’est encore pire que ce qu’on croyait. C’est pour ça qu’il est important de ne pas oublier la situation ici, pour que le gouvernement japonais prenne davantage de mesures de protection et de transparence."
* Les dernière informations en provenance du Japon:
Selon la chaîne Euronews le système de prévision de la menace radioactive, SPEEDI, fonctionnait depuis la première heure. Ainsi, certaines villes n'ont pas été évacuées parce-que les autorités japonaises retenaient l'information. Le Premier ministre Naoto Kan, pourrait être remplacé avant la fin du mois, selon la presse japonaise.
* Le prénom a été changé à sa demande.
Le Blog d"Elodie: http://bigorneau2.blogspot.com/