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Syrie: le grand silence d'Al-Qaïda sur de possibles frappes occidentales
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
BAGDAD, 11 sept 2013 (AFP) - Dans le débat sur d'éventuelles frappes militaires occidentales contre la Syrie, les groupes affiliés à Al-Qaïda restent silencieux, une attaque pouvant servir leurs intérêts, selon des analystes.
L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front Al-Nosra, deux des principaux groupes jihadistes qui se battent en Syrie contre le régime du président Bachar al-Assad, se sont abstenus de tout commentaire, les experts estimant qu'ils ne souhaitent pas reconnaître l'aide que pourrait leur apporter un de leurs principaux ennemis, les Etats-Unis.
Alors que les Américains marquent mercredi le 12e anniversaire des attentats du 11-Septembre, certains jihadistes craignent en revanche, selon des commentaires publiés par des forums internet proches de leur mouvance, que les Américains profitent d'une intervention militaire contre le régime de Damas pour également frapper leurs bases en Syrie.
Les Etats-Unis envisagent de frapper le régime syrien pour le punir pour son recours présumé aux armes chimiques contre sa population.
"Il y a une communauté d'intérêts entre les Etats-Unis et les groupes jihadistes: tous les deux visent au renversement du régime" syrien, selon Tareq al-Maamouri, un politologue irakien.
"Il est normal que de tels groupes restent silencieux parce leur objectif affiché est celui d'une opposition à l'Occident, surtout aux Etats-Unis, et ils ne se risqueraient donc pas à approuver une frappe", dit-il.
"A cet égard, le silence est vu comme quelque chose d'acceptable", poursuit-il.
L'absence de commentaires est d'autant plus frappant que l'EIIL a récemment multiplié ses communiqués, revendiquant des attentats ou appelant au jihad en Egypte.
Les groupes jihadistes "proclament leur haine de l'Occident, mais on voit qu'ils restent bien silencieux alors qu'il s'agit de frapper militairement un pays arabe", selon un responsable irakien sous couvert d'anonymat.
Ils restent silencieux "parce que les frappes vont les aider" militairement, ajoute-t-il.
"Tout à y gagner"
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Ihsan al-Chammari, un professeur de sciences politiques à l'université de Bagdad, estime aussi que toute action qui "affaiblit Assad leur permettra de gagner du terrain, ce qui fait qu'ils gardent le silence sur la question des frappes".
"De tels groupes, notamment l'EIIL et Al-Nosra, ont tout à y gagner", dit-il.
Les frappes ne sont toutefois plus d'actualité, tout du moins dans l'immédiat. En effet, le président américain Barack Obama a affirmé mardi qu'il souhaitait donner une chance à la diplomatie en Syrie au moment où Damas assure être prête à renoncer à son arsenal chimique.
M. Obama a notamment jugé qu'une proposition russe de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international constituait un signe "encourageant".
Et il a demandé au Congrès de ne pas voter immédiatement sur un éventuel recours à la force, tout en rappelant que l'option militaire restait sur la table.
Certains jihadistes, s'exprimant sur des forums internet, affichent une timide approbation pour des frappes, mais d'autres restent dubitatifs.
Un internaute s'exprimant sur le site Honein et se donnant le nom d'Abou Moussab al-Iraqi, rappelle que l'intervention occidentale en Libye en 2011 "ne s'est pas faite à l'initiative des musulmans ou des jihadistes, mais au final, ça s'est révélé bénéfique pour les jihadistes".
Mais pour un autre internaute, Abou Karam: "Rien de bon ne vient des Américains, comme nous l'avons vu en Irak et dans d'autres endroits du monde".
Pour Abou Saad al-Ameli, il convient également de se méfier des intentions américaines.
"Les jihadistes du Levant doivent faire attention et ne pas se fier aux hypothèses avancées avant l'attaque anticipée des croisés", le nom donné aux Américains, dit-il sur internet.
"Il faut qu'ils se préparent comme si les croisés allaient les attaquer", au lieu d'attaquer les forces d'Assad, ajoute-t-il.
"Les ennemis vont tâcher de frapper deux objectifs au cours d'une même attaque", estime-t-il.