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    La semaine d’Arrêt sur images

    Lien publiée le 30 juin 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Arrêt sur images) Une start-up perd contre les chaines américaines, le lynchage d'un jeune Rom dans le "sous-prolétariat français", vu par le New York Times, et des enregistrements clandestins font vaciller le gouvernement polonais.


    • MARDI 24 JUIN

    Nouvelles écoutes compromettantes pour des personnalités politiques polonaises. Après une conversation entre le président de la Banque Nationale et le ministre de l'Intérieur, publiée la semaine dernière, c'est, entre autres, l'actuel ministre des Affaires étrangères qui voit ses propos très critiques envers les USA, et le Premier ministre britannique, publiés par l'hebdomadaire polonais Wprost.

    Radoslaw Sikorski, chef de la diplomatie polonaise, explique, en termes peu diplomatiques, à Jacek Rostowski, l'ex-ministre des Finances, tout le mal qu'il pense de l'alliance enre la Pologne et les USA. Ces propos auraient été enregistrés dans un restaurant de Varsovie en début d'année.

    Wprost affirme que Sikorski a déclaré, en parlant grossièrement, que l'alliance avec les USA "ne vaut rien, elle est même nuisible, car elle offre à la Pologneun faux sentiment de sécurité" précisant même que c'est du"bullshit complet ! Nous entrons en conflit avec l'Allemagne, avec la Russie, et nous allons considérer que tout est super, car nous avons taillé une pipe aux Américains. C'est complètement naïf". en qualifiant de "murzynskosc"(esclave) la position de la Pologne face aux USA

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    Sikorski n'est pas plus tendre avec le Premier ministre britannique, puisqu'il aurait déclaré, toujours selon Wprost que David Cameron avait plusieurs fois fait "la preuve de son incompétence dans les questions européennes".

    Ancien journaliste, Sikorski (51 ans), est l'actuel ministre des Affaires étrangères polonais depuis novembre 2007. Il a fait ses études à Oxford en Grande Bretagne, il a soutenu l'adhésion de la Pologne à l'OTAN quand il était vice-ministre de la Défense en 1992.

    Entre 2002 et 2005, il a collaboré avec un Think Tank conservateur américain, l'American Enterprise Institute in Washington. Et il avait eu l'occasion de s'exprimer devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants en tant qu'expert sur les relations transatlantiques. Il a ensuite été ministre de la Défense de 2005 à fin 2007.

    Ses propos critiquant l'attitude de la Pologne face aux USA sont donc d'autant plus étonnants. L'ambassadeur américain en Pologne a refusé de les commenter.

    La publication des déclarations qui lui sont attribuées (qu'il n'a pas démenties) tombe mal car Sikorkski est candidat à la succession de la Britannique Catherine Ashton (qui part en novembre), au poste de chef de la diplomatie européenne dans la nouvelle Commission européenne. Sikorski a refusé de commenter le contenu de ces enregistrements, mais a dénoncé ces écoutes qu'il présente comme une attaque contre le gouvernement menée "par un groupe criminel organisé".

    Selon le quotidienGazeta Wyborcza, la salle du restaurant n'avait pas été vérifiée par le service de sécurité du ministre. Et son entourage indique que ses propos sur l'alliance américano-polonaise ont fait l'objet d'un montage, qui a permis de modifier leur sens.

    La gouvernement polonais de centre-droit, dirigé par Donald Tusk, n'apprécie pas du tout la diffusion de ces deux séries d'enregistrements. Le Premier ministre a apporté son soutien aux deux principaux enregistrés à leur insu, et qualifié cette affaire de "tentative de coup d'Etat, pour faire tomber son gouvernement de manière illégale". Ces enregistrements ont, à chaque fois, été publiés par l'hebdo Wprost. On y entend aussi, mais cela n'a pas eu le même impacté des propos tenus par un ancien porte-parole du gouvernement, en compagnie du ministre du Trésor.

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    Pour l'instant on ignore qui sont les auteurs de ces écoutes. Wprost parle d'un e-mail reçu d'un "homme d'affaire", anonyme, qui se masquerait derrière le nom de code "Patriot". S'agit-il d'un seul homme, ou d'agents d'une puissance étrangère, ou encore de services polonais, à moins que l'opération ne soit motivée par des rivalités politiques internes ?

    Parmi les hypothèses, Gazeta Wyborczaévoque des serveurs des restaurants connus où ces personnalités se rencontraient, qui auraient enregistr, puis vendu ces enregistrements à ceux qui avaient été enregistrés. Puis ces écoutes auraient fuité à l'extérieur du cercle d'initiés.

    En tout cas, les locaux de l'hebdomadaire ont été perquisitionnés par un procureur et son équipe, sous l'oeil de la télévision polonaise qui a diffusé les images en direct. Mais le rédacteur en chef a refusé de remettre son ordinateur portable aux enquêteurs.

    Cette perquisition très médiatisée a aussi été très critiquée, au point que le ministre de la Justice, Marek Biernacki, a déclaré qu'elle n'aurait jamais du avoir lieu. Et le gouvernement se demande si ,le mystérieux interlocuteur de Wprostne va pas continuer à envoyer de nouveaux enregistrements plus ou moins génants.


    • MERCREDI 25 JUIN

    La Cour Suprême des Etats-Unis donne tort à une start-up qui retransmettait sur internet les programmes des grandes chaînes TV. Aereo fournissait aux internautes abonnés à son service la restransmission des 4 majors ABC, CBS, Fox, NBC. Les abonnés pouvaient ainsi se passer d'un abonnement câble ou satellite.

    Revers pour les géants de l'Internet via une start-up. La Cour Suprême américaine a donné raison à ABC, CBS, Fox, NBC qui accusaient la start-up Aereo de violer leurs droits d'auteur en récupérant leurs programmes diffusés par voie hertzienne, pour les diffuser via le cloud et une mini antenne aux internautes abonnés d'Aereo.

    Le PDG d'Aereo dénonce cette décision, et estime qu'il ne faisait que reprendre le signal hertzien reçu légalement et gratuitement, et en clair avec une antenne basique par 60 millions d'Américains. Aereo estimait ne pas violer la loi puisqu'il fournissait une antenne à chacun de ses abonnés, Aereo avait reçu le soutien de Google et Yahoo! entre autres qui craignent voir limiter les services qu'ils peuvent offrir.

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    Le service coûtait moins de 10 dollars par mois contre une centaine pour le câble ou le satellite. Né il y a deux ans, Aereo proposait ses services dans une vingtaine de villes. Cette décision menace son existence. C'est une victoire pour les grands réseaux de TV qui dénonçaient l'exploitation d'une faille juridique (via le stratagème consistant à fournir une antenne à chaque abonné) qui risquait de les priver de revenus, et violait leurs droits d'auteurs

    Verdict suprenant dans le procès des écoutes téléphoniques de la presse Murdoch. L'ancienne patronne des quotidiens de Murdoch, Rebekah Brooks,est blanchie par la justice, tandis qu'Andy Coulson, (qui fut conseiller de l'actuel Premier ministre, David Cameron, après avoir travaillé avec elle) est déclaré coupable. L'information fait la Une de toute la presse britannique. Et Cameron a présenté des excuses télévisées pour avoir confié sa communication à Coulson.

    C'est la fin d'un des plus couteux (100 millions de £) et des plus longs (130 jours) procès de l'histoire de la justice britannique. Le résultat est mitigé. D'un côté Andy Coulson (46 ans), qui fut rédacteur en chef de News of the Worldchez Murdoch (qui l'a fermé pendant l'été 2011, sous la pression du scandale déclenché par la révélation d'écoutes systématiques de personnalités ou de victimes de faits divers entre 2000 et 2006), a été reconnu coupable. Il risque la prison, mais ne connaitra la sentence que plus tard.

    C'est très fâcheux politiquement, car après avoir quitté le groupe Murdoch, Coulson fut le conseiller et le confident de l'actuel Premier ministre David Cameron dont il a dirigé la communication. Puis il a dû abandonner son poste face au scandale. Cette condamnation est donc très gênante pour Cameron, soulignent la majorité des quotidiens, y compris le très conservateur Financial Times (le FT) qui lui consacre son éditorial. Le FT souligne que Cameron avait pourtant été prévenu que le choix de Coulson était à haut risque, alors que plusieurs autres collaborateurs de Murdoch étaient déja inculpés, et certains emprisonnés.

    Le verdict a contraint Cameron à s'excuser à la télévision : "Je suis sincèrement désolé de l'avoir engagé. C'était une mauvaise décision, je le confesse très clairement" a déclaré le Premier ministre à propos de Coulson

    De l'autre côté, Rebekah Brooks (46 ans, qui a eu une liaison avec Coulson), la fidèle collaboratrice de Rupert Murdoch, qui était pourtant accusée d'obstruction, de dissimulation de preuves etc.. a été acquitée (comme son mari, accusé de complicité de dissimulation de preuves, et ami de Cameron) par les 11 jurés. Elle fut pourtant, la directrice générale des quotidiens britanniques de Murdoch. C'est une bonne nouvelle pour Murdoch, qui compense la culpabilité de Coulson.

    Pas d'explications pour l'acquitement de Brooks, sinon l'insuffisance des preuves qu'elle eût été au courant des écoutes lorsqu'elle était patronne de News of the World, et qu'elle ait couvert, en connaissance de cause, les versements de pots de vin à des informateurs (fonctionnaires et policiers). De même pour les dissimulations de preuves (ordinateurs portables cachés etc..) avec l'aide de son mari pendant l'enquête.

    Le FT conclut en remarquant que ce procès et cette condamnation montrent, selon lui, que les lois actuelles sur la presse suffisent. Il souhaite que le gouvernement fasse une pause, et ne mette pas en application le projet d'une nouvelle loi et d'une nouvelle autorité de régulation, à laquelle toute la presse est opposée. Le FT estime qu'une nouvelle loi ne contribuerait en rien à restaurer la confiance du public dans les médias qui traversent une crise qui va bien au delà du problème des écoutes.

    "Brooks non coupable" titre le conservateur Times. "Un grand jour pour les tabloïds" titre le Sun, le plus diffusé d'entre eux. Le terme "red tops" fait allusion à la couleur rouge du bandeau du nom de journaux tabloïds comme .. le Sun.

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    "Le procès des écoutes illégales se termine : Brooks est libre" pour le Daily Telegraph . "La victoire de Murdoch a un prix" titre le Financial Times qui parle d'une "victoire douce amère" pour le magnat de la presse.

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    "Coulson paie le prix des écoutes téléphoniques" pour le gratuitMetro. "L'humiliation de Cameron" titre le Daily Mail.

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    "Coulson : le criminel qui avait la confiance de Cameron" pour le Guardian. "Un rédacteur en chef sans scrupules" titre The Independent, avec une photo de Coulson.

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    • JEUDI 26 JUIN

    Ceux qui sont dans la misère s'en prennent aux désespérés estime le New York Times. Le quotidien américain a envoyé deux journalistes à Pierrefite (93) où un jeune Rom, accusé de vol, a été tabassé par,semble-t-il,habitants de la cité voisine du camp de fortune où il résidait. Le NY Times note que si Hollande a condamné l'agression, les destructions de camps de Roms ordonnées par le gouvernement socialiste auraient légitimé l'atmosphère d'hostilité dont ils font l'objet. Par ailleurs la tribune du sociologue Eric Fassin évoquant dans Libérationun crime raciste s'est vue contredite par la direction de la rédaction. Fassin rebondit aujourd'hui.

    Gheorghe, 17 ans, surnommé Darius, citoyen roumain, a été tabassé et laissé inconscient par une vingtaine de jeunes gens selon le procureur rappelle le NY Timessous le titre "Le lynchage d'un adolescent Rom illustre les tensions dans le sous-prolétariat en France"

    Mais deux semaines après l'attaque, alors que Darius est dans le coma, personne n'a été arrêté pour cette brutalité criminelle qui a choqué la France, remarque le quotidien. Il s'agirait d'une mesure de rétorsion à la suite d'un cambriolage. 

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    Aux portes de Paris, "ceux qui sont dans la misère s'en prennent aux désespérés" ajoute le NY Times . Dans les jours qui ont suivi l'arrivée des Roms des bijoux, TV, ou matériel HiFI auraient disparu, assurent les habitants de la cité. Mais le quotidien souligne que personne n'a appelé la police, ce qui illustre la méfiance commune des Roms et des habitants face aux forces de l'ordre.

    Le journal ajoute que lorsque la grand mère de Darius a tenté de s'interposer, elle a aussi été frappée. Il aurait ensuite été emmené dans la cité, d'où ses ravisseurs auraient téléphoné à la famille pour demander une rançon. Celle-ci aurait proposé de rendre les bijoux que Darius aurait volés. Mais finalement il a été laissé pour mort dans un caddy.

    Le NY Times évoque la condamnation du lynchage par Hollande, mais note que le "gouvernement socialiste a accéléré la destruction de camps Rom, et certains critiques considèrent que cela a légitimé l'atmosphère de haine contre les Roms aussi alimentée par l'extrême-droite" d'autant plus le Premier ministre, Manuel Valls, avait déclaré"l'année dernière que seule une minorité de Roms était susceptible de s'intégrer, suggérant qu'ils devaient quitter le pays".

    Selon le quotidien américain, Darius se serait échappé d'un hopital psychiatrique roumain, et comme la majorité des enfants Rom il n'était pas scolarisé en France. L'article se termine sur l'évocation du taux de chômage dans la ville de Pierrefite (plus de 30%) et sur le fait qu'un tiers des habitants qui y vivent seraient nés hors de France.

    POLÉMIQUE DANS LIBÉRATION

    Dans une tribune publiée par Libération, le sociologue Eric Fassin évoquait hier des mobiles racistes à propos de ce lynchage, le comparant avec l'affaire Ilan Halimi, enlevé et assassiné par le "gang des barbares" en 2006, et soulignant que le mot racisme n'était pas employé en France, y compris dans la presse. Cela n'a pas pas plu à Eric Decouty, directeur adjoint de la rédaction de Libération qui lui a répondu dans la même page.

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    Dans Libération, Fassin rappellait que Hollande ne qualifie pas l’agression de «crime raciste» dans son communiqué "comme dans les déclarations du ministre de l’Intérieur et du Premier ministre, le même jour, le mot «Rom» n’apparaît jamais, non plus que la nationalité de la victime ; il n’est question que d’un«jeune adolescent»." avant de souligner que "la presse étrangère n’a pas ces pudeurs. En Suisse, le Matin titre sans ambiguïté : «Son seul tort ? Etre rom»"

    Fassin ajoute : "occulter le racisme du lynchage, c’est renoncer à chercher, au-delà des coupables, les responsables. Autrement dit, c’est dénier la responsabilité des politiques dans la montée de la romaphobie" avant de constater que "la comparaison avec l’affaire Ilan Halimi est refoulée en France"

    Piqué au vif, semble-t-il, Eric Decouty, directeur adjoint de la rédaction de Libération, répond dans la même page : "Asséner comme le fait Fassin (en se réfugiant derrière la presse étrangère dont on se demande bien pourquoi elle serait mieux informée que les médias français…) qu’il s’agit d’un crime raciste ne repose, à ce jour, sur aucun fait avéré. Et c’est faire injure à Libération, qui suit avec la plus grande attention cette histoire depuis sa révélation, de laisser croire que nous aurions passé sous silence une telle ignominie."

    Decouty conclut "La réalité du terrain contredit bien souvent les démonstrations idéologiques et, n’en déplaise à Eric Fassin, en l’état de ce que les journalistes ou les sociologues peuvent savoir du dossier du jeune Rom, l’affaire Darius n’a rien à voir avec l’affaire Ilan Halimi. La dénonciation du racisme anti-Roms mérite mieux que de rapides amalgames."

    Réponse de Fassin aujourd'hui, sur le site de Libération : "À l’en croire, envisager l’hypothèse d’un crime raciste, ce serait donc «faire injure à Libération», en laissant «croire que nous aurions passé sous silence une telle ignominie.» Voilà qui explique sans doute l’intervention inhabituelle d’un directeur adjoint de la rédaction en réponse à une tribune publiée dans son quotidien."

    Par ailleurs, sur son compte Twitter, Fassin souligne le changement de version du témoignage d'un voisin roumain qui déclare maintenant au New York Times: "pas un crime raciste: ce Darius était le voleur n°1 en Roumanie. Il vient ici, il vole, et donne une mauvaise image du reste d'entre nous".

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    Un feuilleton égyptien qui donnerait une mauvaise image de la police interdit en Egypte. Les chaînes publiques qui ont pourtant co-produit ce feuilleton ne le diffuseront pas, non plus, sous la pression de la censure et des services de sécurité.

    La présence d'un policier corrompu dans le feuilleton"Les gens d'Alexandrie" qui devait être diffusé pendant la période du Ramadan en Egypte a suffi pour qu'il soit déprogrammé selon son scénariste, Bilal Fadl.

    "Même les chaînes publiques qui ont participé à la production de la série refusent de la diffuser parce que le bureau de la censure a estimé qu'elle présentait une mauvaise image de la police" expliqueFadl, cité par l'AFP.

    Et la télévision koweïtienne, qui a également participé à la production, a ensuite annoncé son retrait quelques jours avant que le feuilleton ne soit présenté aux autres chaînes qui souhaitaient l'acheter.

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    Amir Waked, acteur très connu et souvent primé, tient le rôle principal dans la série"Les gens d'Alexandrie"

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    Le scénario évoque un policier torturant un jeune Egyptien, rappelant l'histoire vraie du jeuneKhaled Saïd, 28 ans, interpellé dans un cybercafé, puis tabassé à mort par deux policiers le 6 juin 2010.

    Un drame considéré comme l'un des détonateurs de la révolte des habitants d'Alexandrie contre Moubarak.