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Pacte de responsabilité: les frondeurs se sont couchés devant Valls
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Aucun des députés PS "frondeurs" n'a voté contre les cadeaux massifs au patronat, le gel des prestations sociales, et simplement 35 se sont abstenus. Tous au service de la bourgeoisie ! Certains avaient promis de voter contre, et ils se sont lamentablement dégonflés.
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(Mediapart) Les députés ont voté ce mardi 8 juillet le « pacte de responsabilité et de solidarité » de François Hollande, qui contient des baisses massives de cotisations sociales pour les entreprises. 35 socialistes se sont abstenus, aucun n’a voté contre. Plusieurs d’entre eux dénoncent le « virage idéologique » de l’exécutif des derniers jours.
Avant de prendre la parole devant les partenaires sociaux à la conférence sociale (ceux qui y sont restés en tout cas), Manuel Valls s’est évité un drame politique. Ce mardi 8 juillet, l’Assemblée nationale a adopté par 272 voix contre 234 le projet de loi rectificatif de financement de la sécurité sociale (PLFRSS).
Concrètement, ce texte met en musique le pacte de responsabilité et de solidarité annoncé par François Hollande début janvier 2014. D’ici 2017, les entreprises se verront dispensées de payer 41 milliards d’euros de cotisations patronales. Les salariés au Smic bénéficieront d’une remise de cotisation sociale de 50 euros par mois, d’un coût de 5 milliards d’euros. Par ailleurs, les retraites au-dessus de 1200 euros par mois, la moitié des pensions environ, seront gelées pendant 18 mois.
La semaine dernière, les députés socialistes, même les plus critiques, avaient voté « oui » au budget rectificatif au motif qu’il contenait des baisses de l’impôt sur le revenu pour les ménages modestes. Ce mardi, sitôt le vote du pacte de responsabilité acquis, Manuel Valls, qui pense en "séquences" médiatiques, a annoncé de nouvelles baisses d’impôts sur les revenus pour les « classes moyennes »dans le budget 2015. Une façon de pousser son avantage dans l'opinion, en faisant passer au second rang un vote somme toute serré et la colère d’une grande partie de son camp, aggravée par une série de « provocations » venues de l'exécutif ces derniers jours.
Avant le vote, les contestataires du groupe PS avaient annoncé qu’ils s’abstiendraient ou voteraient contre le texte. Finalement, 33 se sont abstenus – 35 selon le décompte définitif. C’est moins que lors du vote du 29 avril sur le plan d’économies de 50 milliards d’euros d’ici 2017. Aucun des "frondeurs" n’est allé jusqu’à voter contre : très critiques, ils n’ont pas osé basculer ce mardi dans l’opposition ouverte au gouvernement. Autant de « couteaux sans lames », a tancé Jean-Luc Mélenchon, coprésident du parti de gauche.
Parmi les abstentionnistes, on retrouve le cœur de l’ « Appel des 100 », du nom d’un texte lancé au lendemain des municipales pour exiger un nouveau cap à François Hollande: les aubrystes Christian Paul et Jean-Marc Germain, l’ex-strausskahnien Laurent Baumel; toute l’aile gauche; Arnaud Leroy et Patrice Prat, proches d’Arnaud Montebourg. Ou encore Pierre-Alain Muet, ancien conseiller économique de Lionel Jospin à Matignon.
Le Front de gauche a voté contre. Très partagés, les écologistes dont Cécile Duflot , qui oscillaient entre le contre ou l’abstention, s’étaient mis d’accord mardi matin sur une « position majoritaire »d’abstention. Mais 4 sur 17 ont voté pour, ceux-là même qui étaient favorables à la participation au gouvernement Valls, que les écologistes n’ont pas intégré. Isabelle Attard, apparentée EELV passée à Nouvelle Donne, a voté contre.
Transformées en vote "contre", les abstentions cumulées du PS et d'EELV auraient pu mettre le gouvernement en minorité. Un calcul théorique car seule une minorité de socialistes et d'écologistes ont envisagé de voter contre. Mardi matin, quelques députés PS étaient décidés à sauter le pas, mais plusieurs leaders de la contestation, comme Laurent Baumel, Christian Paul ou Jean-Marc Germain ont plaidé l‘abstention. Et obtenu gain de cause. « Je ne vote pas contre car je suis encore dans la majorité» , justifiait Baumel avant le scrutin.
Se pliant à l’avis majoritaire du groupe des contestataires, ceux qui étaient prêts à presser le bouton "non" de leur pupitre ont renoncé. Parmi eux, l’élu breton Philippe Noguès. « Je me suis abstenu la mort dans l’âme, dit-il. Je suis frustré. Si nous avions été une dizaine à voter contre, j’y serais allé. Mais là, nous n’aurions été que 4, grand maximum. Cela serait revenu à nous dissocier des autres et à sortir du groupe. »
Pour les "frondeurs", le bilan est un peu décevant. Malgré trois mois de guérilla interne, le front des contestataires (environ une cinquantaine de socialistes avaient signé des amendements non autorisés) ne s’est pas élargi. Ils n’ont fait voter aucune de leurs propositions, malgré le soutien des écologistes et des communistes. Que 35 députés de la majorité s’abstiennent sur un texte budgétaire n’est certes pas habituel dans la Cinquième République, et cela mérite d’être souligné. Il n’en reste pas moins que le pacte de responsabilité, dont les rebelles estimaient la logique « mauvaise », est en passe d'être gravé dans la loi.
Il faut dire que le gouvernement a mis tout son poids pour convaincre les récalcitrants. Ces derniers jours, le message a été relayé auprès des contestataires : voter contre un texte budgétaire, c’est sortir de la majorité. Et risquer une exclusion du PS. « Hors de question qu’un député socialiste vote contre le budget », rappellait avant le vote le porte-parole du groupe, Thomas Thévenoud. Comme le secrétaire national du PS Christophe Borgel, vissé à son téléphone : « Si certains votent contre, alors nos chemins se séparent. Il n’y a pas d’un côté ceux qui portent le flambeau de la gauche et de l’autre ceux qui s'occupent de la cendre des efforts ». Quelques heures plus tôt, c’est un Manuel Valls très ferme, parfois courroucé, qui avait fait appel lors de la réunion hebdomadaire du groupe PS à la « responsabilité » des socialistes, selon une partition déjà jouée à plusieurs reprises depuis qu’il est à Matignon. Devant les parlementaires, il s’est défendu de faire une politique de droite, s’en prenant aux socialistes qui parlent de « cadeaux aux patrons » dans la presse.
Déçus, les parlementaires critiques du PS annoncent déjà le match retour, dès le mois d’août avec l’université d’été de la Rochelle où ils entendent donner de la voix. « Nous n’avons pas gagné. Nous n’avons pas réussi à entraîner un plus grand bloc d’élus PS. Mais nous avons fait entendre notre voix et prenons date pour le budget 2015 à l’automne », commente Laurent Baumel. Un budget qui sera très tendu, avec 21 milliards d'euros d'économies à trouver. « Nous avions un devoir d’alerte, car nous avons des comptes à rendre à ceux qui nous ont fait confiance en 2012 », commente Christian Paul devant une jungle de caméras. « Un jour, on va finir par les mettre en minorité. C’est la seule solution pour qu’ils changent de politique », veut croire Pascal Cherki (aile gauche).
Les contestataires estiment avoir depuis une semaine de nouvelles raisons de porter la contradiction à l’exécutif. « Entre le discours de Manul Valls à Vauvert, la provocation de Michel Sapin disant « mon amie la finance », le recul sur les retraites, la CGT que l’on ne retient pas à la conférence sociale etc. on observe ces derniers jours une véritable rupture idéologique, analyse Laurent Baumel.On retrouve le Valls de la primaire socialiste de 2011 qui multiplie les provocations idéologiques pour ringardiser une partie de la gauche. C’est, quinze ans plus tard, le même programme que Tony Blair au Royaume-Uni. Manuel Valls s’isole. Comme Bonaparte, il pense qu’il va passer tout seul et veut passer pour un homme à poigne. Mais il n’y a pas de majorité sociologique et politique en France pour cette politique ».
« Depuis la semaine dernière, on est passé dans autre chose, renchérit Jean-Marc Germain. ll y a eu l’entretien de Manuel Valls aux Echos et sur RMC, le recul sur le compte pénibilité, la loi Duflot remise en cause, et puis ce qui s’est passé à la conférence sociale. On assiste à un vrai tournant. Décision par décision, le gouvernement renonce à des avancées, supprime ce qui constiutue notre compromis social ». « En fait, Valls cherche la rupture avec la gauche. Il ne la craint pas: il la souhaite », glisse en aparté une figure du groupe socialiste, interloqué par la tournure que prend le quinquennat.