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    Liberté pour le dissident vietnamien Cù Huy Hà Vũ!À bas l’État répressif et corrompu!

    Par Dinesh Agarwal (14 avril 2011)
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    Le juriste Cù Huy Hà Vũ, dissident connu pour son combat pour les libertés politiques et contre la corruption des hauts dirigeants vietnamiens, a été condamné lundi 4 avril à 7 ans de prison et 3 ans d"assignation à résidence, à l"issue d"un procès expéditif et caricatural. Il a été accusé d"avoir "écrit des articles et accordé des interviews sur Internet dénaturant les positions et politiques du Parti comme de l"État, diffamé les pouvoirs et les institutions de l"État, et dénigré la résistance pour la liberté nationale du peuple vietnamien."

    Si la répression des dissidents politiques est monnaie courante au Viêt Nam, l"affaire Cù Huy Hà Vũ a suscité un intérêt particulier non seulement de la part des intellectuels au Viêt Nam et à l"étranger, mais aussi au sein de la population vietnamienne. Car Vũ, 53 ans, est issu d"une famille très respectée d"anciens intellectuels et hauts dignitaires du régime: son père Cù Huy Cận était un grand poète, compagnon de Hồ Chí Minh, ancien ministre de la culture, et son oncle maternel, Xuân Diệu, était ancien député à l"Assemblée Nationale et également considéré comme l’un des grands poètes vietnamiens.

    Mais au-delà de son illustre ascendance, ce sont surtout ses multiples combats pour dénoncer la corruption des dirigeants actuels qui sont à l"origine de l"attention de l"opinion publique autour de son procès. Parmi ses faits d"arme, on peut citer le procès qu"il a intenté au Premier Ministre du Viêt Nam en 2009 dans l"affaire dite de la "bauxite de Tây Nguyên".

    Revenons un instant sur cette affaire qui illustre assez bien la pourriture de la mafia qui dirige actuellement le Viêt Nam. En 2007, le Premier Ministre du Viêt Nam, Nguyễn Tấn Dũng, a signé un décret autorisant l"exploitation de la bauxite (minerai à l"origine de la production d"aluminium) dans la région de Tây Nguyên, au sud-ouest du Viêt Nam. Ce gigantesque projet, dont l"investissement, étalé jusqu"en 2029, est estimé entre 6 et 8 milliards d"euros, a rencontré une vague d"opposition sans précédent, de la part de scientifiques, d"intellectuels et d"illustres anciens hauts dirigeants vietnamiens, parmi lesquels le général Giáp – commandant en chef des forces vietnamien lors de la bataille de Điện Biên Phủ en 1954 – ou Nguyễn Thị Bình – ancienne vice-présidente de la République "Socialiste" du Viêt Nam et une des principaux négociateurs du traité de Paris en 1973 mettant fin à la présence américaine au Viêt Nam. Il s"agit en effet d"un projet dont les conséquences économiques, écologiques, socio-culturelles,... sont potentiellement désastreuses pour cette région de Tây Nguyên. La récente catastrophe en Hongrie, où près d"un million de mètre cube de "boue rouge" – produit résultant justement du traitement de la bauxite – ont contaminé d"immenses régions et détruit des écosystèmes entiers, est venue renforcer ces craintes. Par ailleurs, certains opposants dénoncent la vassalisation voire l"occupation d"une partie du Viêt Nam par la Chine à travers ce projet, où des entreprises chinoises sont maîtres-d"oeuvre et où des milliers de chinois sont appelés à venir travailler directement sur le chantier, en violation de la loi du travail vietnamienne. Mais malgré cette vive opposition, le Premier Ministre, que l"on soupçonne de bénéficier de millions de dollars de pot-de-vin de la part de la Chine dans le cadre de ce projet, a donné son feu vert, et parallèlement, les opposants les plus actifs à ce projet ont reçu la visite de la police politique et subissent de multiples intimidations.

    C"est dans le contexte de cette affaire que Vũ a donc intenté un procès contre le Premier Ministre pour violation de la loi de protection de l"environnement, de la loi de protection de l"héritage culturel, de la loi de sécurité nationale, etc. Le tribunal n"a évidemment pas donné suite à la requête de Vũ, mais son acte original et courageux a rencontré la sympathie d"une partie importante de la population.

    Vũ est également connu pour ses nombreuses prises de position pour le multipartisme. D"ailleurs, l"acte d"accusation lors de son procès se fonde sur les entretiens qu"il a donnés aux media basés outre-mer et intitulés "Le multipartisme ou la mort", "Il faut le multipartisme pour empêcher les abus de pouvoir", etc.

    Vũ était donc devenu trop gênant pour le pouvoir, qui l"a donc envoyé en prison au terme d"un procès grotesque, qui a duré à peine un jour. Si Vũ est indéniablement un intellectuel bourgeois – sa critique de l"État est d"ordre purement démocratique, il ne remet jamais en cause la politique capitaliste menée par le régime, se contentant de souligner, non sans un certain panache, la contradiction entre cette politique et l"étiquette "socialiste" dont le régime continue à s"affubler – il appartient aux révolutionnaires d"être à la pointe du combat pour sa libération, contre la répression, pour les libertés politiques. Mais la démocratie et les libertés politiques ne peuvent pas être obtenues par la seule critique verbale des gouvernants et de l’État. Seul un puissant soulèvement des travailleurs et des jeunes révoltés, balayant l’État corrompu, vers le socialisme, peuvent y mener, à la manière des processus révolutionnaires qui ont lieu actuellement dans le monde arabe. Pour y préparer, il faut dès aujourd’hui oeuvrer à la reconstruction du mouvement ouvrier au Viêt Nam, de sa subjectivité et de ses organisations dont, de manière centrale, un parti authentiquement communiste et révolutionnaire.

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