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Ukraine : le dernier 1er Mai avant l’interdiction
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Odessa (Ukraine), envoyé spécial. Le long des côtes de la mer Noire, la cité au charme impérial et baroque sort enfin de l’hiver. Dans la ville d’Odessa, un million d’habitants, les températures estivales marquent le début de la saison touristique et tous les bâtiments du centre-ville ont le droit à une rénovation pour préserver l’image de la cité portuaire. « C’est notre Saint-Pétersbourg avec un climat beaucoup plus agréable », plaisante Anatoli Katchouk, un ancien directeur commercial, avant d’ajouter plus sérieusement, « cette quiétude ne doit pas masquer d’importantes tensions sociales, politiques et sociétales ».
Des vrais clivages depuis la révolte place Maïdan
Cette ville de marins, immortalisée par le cinéaste Eisenstein, dans le Cuirassé Potemkine connaît à l’instar de l’Ukraine, des vrais clivages depuis la révolte place Maïdan, le renversement de l’ancien président Ianoukovitch et le conflit dans l’est. « Cela fait plus d’une année qu’ils ont pris le pouvoir par la force et rien n’a changé. Les oligarques dominent toujours notre pays qui s’enfonce dans une dictature libérale », s’emporte Tatiana, une jeune responsable du Parti communiste ukrainien (PCU).
Le 1er mai s’annonce comme une première réponse aux dirigeants ukrainiens. Le président Petro Porochenko n’a pas encore signé le décret parlementaire interdisant le PCU. Cela leur permet de pouvoir participer au rassemblement prévu comme chaque année place de l’Opéra. « Interdit ou pas, nous irons. Les gens savent qu’on se bat pour eux. Depuis le début de l’année, on multiplie les actions pour dénoncer l’augmentation des charges (eau, électricité, gaz) », constate Elena, militante depuis près de vingt ans au PCU.
Toute une partie de la population déjà en grande difficulté risque de sombrer. En première ligne, les précaires, les chômeurs, les enseignants, les infirmières et les retraités dont la pension s’élève actuellement à 1 200 hrivnas (50 euros). « Quand on sait qu’un panier moyen doit s’élever autour de 200 hrivnas par semaine, les gens ne peuvent plus faire face à ces augmentations constantes. Les salaires n’ont jamais augmenté. Du coup, marché noir et économie parallèle explosent », analyse Georges Milioukha qui enseigne à l’université de Kharkov. Le salaire moyen en Ukraine tourne aux alentours de 2000 hrivnas. La chute de la monnaie a considérablement affaibli les salaires et certains vont jusqu’à réclamer d’être payés en dollars. En 2013, 1 euro s’échangeait pour 9 hrivnas contre 24 en 2015. « Avec un nombre croissant de chômeurs (plus de 10 % population active), une forte inflation (25 %) et des réformes imposées par le FMI et l’Union européenne, ce contexte économique nous conduit vers un nouveau front : social, cette fois », promet la politologue Elena Tchaltseva.
Les mesures réclamées par la troïka en échange du prêt de 17,5 milliards de dollars accordés l’an passé sont les mêmes qu’en Grèce ou en Espagne : réduction du budget de l’État, baisse des salaires des fonctionnaires, large hausse du prix du gaz (triplé) jusque-là largement subventionné. « Ces mesures en pourraient faire disparaître jusqu’à 90 % du pouvoir d’achat chez certains ménages. On se dirige vers une explosion sociale », craint Evgueni Tsarkov, député du PCU. Les premières mobilisations ont déjà débuté à Lvov, Kharkov, Kiev et à Odessa. « Si les mineurs ont été les premiers à multiplier les mouvements de grèves, les fonctionnaires et les retraités les rejoignent. Ici, on a réussi à créer une forte mobilisation depuis cet avril. Le 1er mai doit confirmer cet élan », estime Evgueni Tsarkov.
Les prochaines mobilisations sociales dépendront du sort réservé au PCU. Si le drapeau rouge flotte encore fièrement tout en haut de l’immeuble du 59, rue Metchnikova, le siège ressemble de plus en plus à un bunker. Derrière l’immense portail, une statue dorée de Lénine trône dans la cour. « Ce sont les habitants qui l’ont sauvée en 1991. Aujourd’hui, on doit à nouveau veiller dessus car quelques jeunes ont tenté de la saccager avec des cocktails Molotov », raconte Tatiana. Le pouvoir actuel est responsable de ces actes criminels en votant une loi qui stigmatise les communistes et glorifie les organisations nazies et ultranationalistes OUN-UPA. « La population nous soutient et n’accepte pas cette réécriture de l’histoire et les célébrations du 9 mai pour les soixante-dix ans de la victoire seront grandioses », affirme Tatiana dont le père a combattu dans l’Armée rouge. En attendant, le PCU connaît toujours plus d’attaques avec son dirigeant, Piotr Simonienko qui a eu le droit à un interrogatoire de neuf heures…




