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Var : ces panneaux publicitaires "apolitiques" qui demandent "la mort pour les terroristes"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
OPINION - Le patron d'une entreprise d'affichage tient à faire savoir son avis. Après chaque attentat, il affiche en 4x3 des messages appelant à la mort des terroristes. Et rien ne semble pouvoir l'arrêter.
Dans le Var, depuis le 13 novembre 2015 et les attentats qui ont frappé Paris et St-Denis, d'étranges publicités apparaissent régulièrement. En fait, elles apparaissent après chaque attentat, avec, à chaque fois, un message sans ambiguïté.
L'histoire commence donc le 19 novembre 2015, sur la route départementale 559, entre les communes de Six-Fours et La Seyne-sur-Mer, avec ce panneau : "Monsieur le Président, changeons la loi. La mort pour les terroristes et leurs complices." L'auteur de ce panneau ? Michel-Ange Flori, entrepreneur, patron de l’entreprise d’affichage MACI. Il se définit volontiers comme étant apolitique. Sa marque de fabrique : des panneaux de 4 mètres sur 3, qui restent en moyenne huit jours.
"Liberté d'expression absolue"
Au journal Var-Matin, il explique son initiative : "Que je sache, on n’est pas en Corée du Nord mais dans une société où la liberté d’expression est absolue (ndlr, avec tout de même quelques limites). Les panneaux publicitaires sont un média. Ce que je dis là, 90 % des gens le pensent. Moi je vois cela comme un investissement personnel au débat citoyen."
Michel-Ange Flori appelle clairement à la peine de mort pour "les terroristes et leurs complices" et il se défend de ce "coup de gueule" à l'AFP : "Ce message n'est peut-être pas une pensée profonde, il peut paraître barbare, mais il faut que le code pénal prévoie la sanction ultime."
Un attentat, un panneau
Depuis le 13 novembre, c'est donc devenu une habitude : Michel-Ange Flori affiche son opinion en 4x3. Après l'attentat de Bruxelles, il clame, toujours au même endroit : "La mort pour les terroristes (bis)". Sa justification au journal Ouest-Var : "Rétablir la peine de mort pour les non-kamikazes est la solution. On ne peut pas laisser ces gens vivant sans faire quelque chose."
Puis vient le débat sur la déchéance de nationalité. Michel-Ange Flori, apparemment déçu que cette idée soit abandonnée, récidive : "Déchéance de nationalité. Poisson d’avril".
"En attendant le prochain attentat..."
Arrivent les récents attentats, à Nice et à Saint-Etienne-du-Rouvray. Là, Michel-Ange Flori change de lieu. Il installe ses messages entre les communes d'Ollioules et de Sanary. Messages toujours "apolitiques"...
A nouveau interrogé par Var-Matin, l'afficheur s'explique : "Une caricature, c’est toujours un peu radical. Mais nous, on ne décapite pas des gens sur des vidéos, donc on peut bien écrire quelques mots pour exprimer notre ras-le-bol. En attendant le prochain attentat..."
Apolitique ?
Michel-Ange Flori ne manque pas une interview pour se définir comme "apolitique". A France TV Info, en mars dernier, il affirmait même : "Je suis libre. Ni gaucho, ni facho, ni bobo, ni écolo." Mais si l'on prend ses "propositions" pour lutter contre le terrorisme : peine de mort, "mesures administratives de contrôle pour aller plus loin que la fiche S", "ouvrir des centres afin que les personnes radicalisées n’embrigadent pas les autres dans les prisons", etc., on ne peut s'empêcher d'y voir des ressemblances avec les propositions de Les Républicains et du Front national, qui se partagent les majorités et les oppositions de la plupart des conseils (municipaux, départemental et régional) du Sud-Est de la France.
Quoi qu'il en soit, Michel-Ange Flori n'est pas inquiété quant à ses affichages. Si le préfet et le procureur de la République de Toulon ont déjà été saisis, "il n’y a pas d’infraction caractérisée", explique la préfecture à Ouest-Var. En 1999, l'homme s'était déjà illustré en affichant ce message à Toulon : "Corse : présumé coupable ; préfet : présumé innocent ; Chevènement : l’innocence sélective", faisant référence à l'assassinat du préfet Erignac. A l'époque, ce Corse d'origine avait passé 24h en garde à vue et les pompiers n'avaient pas hésité à scier les montants du panneau, rappelle France TV Info.