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Lancement de la plus grosse opération militaire turque en Syrie depuis le début du conflit
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le Monde.fr avec AFP | 24.08.2016 à 10h40 • Mis à jour le 24.08.2016 à 11h48

Bombardements turcs à la frontière syrienne. AP
Mercredi 24 août avant l’aube, l’armée turque a lancé une opération en Syrie pour chasser l’organisation Etat islamique (EI) et les milices kurdes de Djarabulus, frontalière de la Turquie. Une dizaine de ses chars sont entrés en territoire syrien.
Cette opération, soutenue par les forces de la coalition internationale antidjihadiste et baptisée « Bouclier de l’Euphrate », est la plus ambitieuse de la Turquie depuis le début du conflit syrien, il y a cinq ans et demi.
Lire aussi : Après l’attentat de Gaziantep, la riposte de la Turquie contre l’Etat islamique
« Depuis 4 heures [du matin], nos forces ont lancé une opération contre les groupes terroristes de Daech [acronyme arabe de l’EI] et du PYD [Parti de l’union démocratique, kurde] », a déclaré le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans un discours à Ankara.
Un communiqué officiel du premier ministre a précisé :
« Les forces armées turques et les forces aériennes de la coalition internationale ont lancé une opération militaire visant à nettoyer le district de Djarabulus de la province d’Alep de l’organisation terroriste Daech [acronyme arabe de l’EI]. »
Djarabulus est le dernier point de passage contrôlé par l’EI à la frontière côté syrien. La Turquie tente ainsi d’établir sa « zone de sécurité ». Le ministère des affaires étrangères a affirmé attendre que les milices kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD) se retirent à l’est de l’Euphrate.
Lire aussi : L’Euphrate, « ligne rouge » entre Kurdes et Etat islamique
Milices kurdes

Des tanks turcs à la frontière avec la Syrie, le 24 août. BULENT KILIC / AFP
Alors que des centaines de rebelles syriens soutenus par Ankara se préparaient du côté turc à une offensive pour prendre Djarabulus mardi, un responsable turc avait indiqué que cette opération était motivée par la volonté d’Ankara d’empêcher la prise de contrôle par les milices kurdes de cette localité.
Ankara voit avec anxiété toute tentative des Kurdes de Syrie de créer une unité territoriale autonome le long de sa frontière. La Turquie considère l’EI et le PYD comme des organisations terroristes et les combat, alors que son allié américain soutient, au grand dam d’Ankara, les Kurdes contre les djihadistes en Syrie.
La Turquie est aussi soucieuse d’empêcher l’avancée des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par le PYD mais aussi composées de groupes armés arabes luttant contre l’EI, de Manbij vers Djarabulus et ne veut pas que les Kurdes se positionnent davantage à la frontière.
Lire aussi : En Syrie, l’organisation Etat islamique prise en tenaille entre les Kurdes et le régime
Le vice-président américain, Joe Biden, est arrivé mercredi à Ankara, où il doit rencontrer le premier ministre, Binali Yildirim, puis le président Erdogan. La situation en Syrie, comme la question de l’extradition de l’ex-imam Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et que les autorités turques désignent comme l’instigateur du putsch avorté du 15 juillet en Turquie, seront à l’ordre du jour de la visite de M. Biden.
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