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Des «Faucons» kurdes revendiquent le double attentat d’Istanbul

Turquie

Lien publiée le 12 décembre 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Mediapart) Les Faucons pour la liberté du Kurdistan ont revendiqué dimanche la responsabilité d'un double attentat perpétré samedi soir à Istanbul qui a fait au moins 38 morts, dont 31 policiers, et 155 blessés. « Tôt ou tard, nous aurons notre vengeance », a commenté le ministre de l’intérieur.

Les Faucons pour la liberté du Kurdistan (Teyrênbazê Azadiya Kurdistan, TAK), un groupe armé kurde, ont revendiqué dimanche la responsabilité du double attentat perpétré samedi soir à Istanbul qui a fait au moins 38 morts et 155 blessés. Dans un message posté sur leur site internet, les TAK, dissidents du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), disent avoir mené « une double attaque simultanée », près du stade de football du Besiktas, dans le centre de la métropole turque.

La voiture piégée qui a explosé près du stade Vodafone Arena à Istanbul. © Reuters

 La voiture piégée qui a explosé près du stade Vodafone Arena à Istanbul. © Reuters

D'après le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, le bilan s'est alourdi dans la nuit à 38 morts, dont 31 policiers. Sur les 155 blessés pris en charge, 14 étaient en soins intensifs dimanche matin. Treize suspects ont été arrêtés, a-t-il dit, promettant que « tôt ou tard, nous aurons notre vengeance ».

L'attaque, dans un quartier touristique de la ville bordant le Bosphore, s'est produite deux heures après la fin d'un match de championnat entre Besiktas et l'équipe de Bursaspor.

Une voiture piégée, contenant près de 300 kilos d’explosif, a d'abord explosé vers 22 h 30 devant le stade Vodafone Arena, non loin de membres des forces de l'ordre. Moins d'une minute plus tard, un kamikaze s'est fait exploser alors qu'il était entouré de policiers dans le parc Maçka, à proximité du stade.

Les autorités ont déclaré un jour de deuil national, dimanche. Le remier ministre Binali Yildirim a fait savoir qu’il n’avait « presque aucun doute » sur la responsabilité du PKK dans l’attentat, même si « l’enquête est encore en cours ». Mais les TAK ont revendiqué les actions « simultanées »devant le stade et dans le parc Maçka, conduites par le commando dirigé par l’un de ses militants, « Tirej », dont la photo est présentée sur son site internet. « Deux de nos camarades sont tombés en martyrs dans cette action qui a laissé une centaine de policiers morts ou blessés », ont indiqué les Faucons dans un communiqué. « Le peuple turc n’est pas notre cible », ont-ils précisé.

Le message de revendication mis en ligne par les Faucons de la liberté © DR 

Le message de revendication mis en ligne par les Faucons de la liberté © DR

Le président Recep Tayyip Erdogan a annulé un déplacement prévu au Kazakhstan. « Personne ne doit douter qu'avec la volonté de Dieu, nous surmonterons la terreur, les organisations terroristes (...) et les forces derrière elles en tant que pays et nation », a-t-il dit dans un communiqué.

La Turquie a été frappée par de nombreux attentats ces derniers mois, certains très meurtriers comme celui commis à l'aéroport international d'Istanbul par deux kamikazes liés à l’organisation État islamique, qui a fait 45 morts le 28 juin.

Les Faucons pour la liberté du Kurdistan ont déjà revendiqué au moins trois attentats cette année. Fondé en 2004, ce groupe, qui se déclare fidèle au même leader que le PKK – Abdullah Öcalan, dit Apo, incarcéré depuis 1999 –, s’est initialement manifesté par de nombreuses actions dans l'ouest de la Turquie. Par le passé, il avait notamment revendiqué des attentats survenus dans certaines villes balnéaires et aussi prévenu les touristes étrangers « de ne pas aller dans les zones touristiques en Turquie » : « Nous ne serons pas responsables de ceux qui mourront dans les attaques qui viseront ces sites. » Animé par d'anciens commandants du PKK, le groupe des Faucons réoriente son champ d'action. Alors que le PKK concentre ses actions dans la zone de conflit du sud du pays, les TAK visent à les étendre à Istanbul ou Ankara. En 2010 déjà, les TAK visent un bus de l’armée dans la banlieue d'Istanbul, tuant quatre militaires.

Le 26 décembre 2015, ils ont revendiqué l’attentat au mortier contre l’aéroport d’Istanbul, en réponse aux « attaques fascistes qui réduisent en ruines les villes kurdes ». Cet attentat avait fait d’importants matériels et tué une employée de l’aéroport.

Cette année, ils ont revendiqué l’attentat d’Ankara ayant visé un bus transportant des militaires, le 17 février, et qui a fait 29 morts, dont vingt « hauts gradés », et 61 blessés. « Le 17 février au soir, une attaque suicide a été menée à 18 h 30 dans les rues d'Ankara par un guerrier kamikaze contre un convoi de soldats de la République turque fasciste », faisaient savoir les Faucons.

Des policiers blessés samedi par l'attentat. © Reuters 

Des policiers blessés samedi par l'attentat. © Reuters

Accusés par les autorités, le PKK et la milice kurde de Syrie (YPG) avaient contesté toute implication dans l’attentat : « Nous ne savons pas qui l'a commis mais cela peut être une riposte aux massacres de la Turquie au Kurdistan », avait commenté un responsable du PKK, cité par l'agence prokurde Firat.

Un mois plus tard, les Faucons revendiquent un autre attentat, qui a fait 37 morts et plus de 120 blessés, place Kizilay, le 13 mars. L’attaque suicide aurait visé des véhicules anti-émeute garés à proximité.

« Cette action a été menée pour venger les 300 Kurdes tués à Cizre et nos civils blessés », exposent les TAK dans un communiqué, en présentant leurs « excuses » « pour les pertes civiles » qui n'ont « rien à voir avec la sale guerre menée par l'État fasciste turc ». En février, le gouvernement turc avait conduit des opérations militaires dans les villes de Cizre et de Sur, tuant plusieurs centaines de combattants du PKK.

En juin, un nouvel attentat des TAK vise un car de la police anti-émeute dans le centre d’Istanbul, en risposte aux « opérations militaires à Sirnak et Nusaybin », villes voisines de Cizre. Douze personnes sont tuées, dont 6 policiers, et 51 blessées, près de la station de métro Vezneciler. La kamikase, Eylem Yaşa, 32 ans, avait rejoint le PKK en 2005, avant de le quitter pour entrer aux TAK en 2011.

Avec Reuters.