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Au Chili, les mineurs en grève d’Escondida ne veulent pas lâcher
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(afp) A 3.000 mètres d’altitude en plein désert chilien d’Atacama, le campement abrite les travailleurs en grève d’Escondida, plus grande mine de cuivre au monde, déterminés à tenir jusqu’au bout, unis derrière leur devise « vaincre ou mourir ».
« Nous n’allons rien lâcher », prévient Walter Castro, un mécanicien de 29 ans, à quelques jours de la première réunion de médiation prévue lundi, entre les représentants des quelque 2.500 salariés du site minier et la direction, avec le gouvernement en arbitre.
Après une dizaine de jours de conflit, où chaque partie s’observe et se jauge, les syndicats font preuve de méfiance: la réunion initiale de mercredi a finalement été reportée sine die à la demande du propriétaire de la mine, le groupe angle-australien BHP Billiton, affirment-ils.
Le campement des mineurs en grève d’Escondida à Antofagasta, le 16 février 2017 au Chili ( AFP / Martin BERNETTI )
« Il faut être en grève le temps nécessaire, jusqu’à la mort. Nous devons récupérer tout ce qu’on avait », explique à l’AFP Karen Vargas, une des 250 femmes qui travaillent à Escondida, d’où sort 5% de la production mondiale de métal rouge.
Le Chili est le plus gros producteur de cuivre au monde, couvrant près d’un tiers de l’offre mondiale.
Les mineurs exigent une hausse des salaires de 7% et un bonus de 39.000 dollars, accusant aussi l’entreprise de vouloir réduire les salaires et les conditions contractuelles des nouvelles recrues.
« Les bénéfices que j’avais en entrant, n’existent plus », souligne Vinka Orellana, conductrice de camions de 33 ans.
« Comme tout le monde, nous voulons offrir une bonne qualité de vie à nos enfants. Et l’entreprise est en train de nous enlever ça », ajoute cette femme au bord des larmes.
– Nuits glaciales –
L’entrée de la mine d’Escondida, à Antofagasta, le 16 février 2017 au Chili ( AFP / Martin BERNETTI )
Sous le ciel bleu métal du désert, les grévistes portent tous chapeaux, larges lunettes de soleil et foulards. Ils sont aussi équipés de doudounes pour affronter les nuits glaciales.
Entre discussions, écrans de télévision géants sous une grande tente et piquets de grève, les travailleurs se relaient jour et nuit.
Leur participation au mouvement social est calquée sur leur rythme de travail: 10 heures par jour pendant 7 jours, suivis d’une semaine de repos. Au total, 1.250 personnes sont présentes à chaque rotation.
Grève dans la plus grande mine de cuivre du monde ( AFP/Archives / Vincent LEFAI, Sophie RAMIS )
En amont de la réunion de lundi, la direction a publié un communiqué où elle souligne qu' »une conversation doit avoir lieu dans un cadre respectueux et qui garantisse le respect de la loi, ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent ».
L’entreprise a décidé durant la grève de stopper la production afin de garantir la sécurité et de ne maintenir en marche les services minimum. Elle a dénoncé le week-end dernier l’expulsion par 300 mineurs en grève de travailleurs sous-traitants qui se reposaient dans leur propre campement.
Devant le silence de l’entreprise côté négociations, les travailleurs ont demandé au gouvernement d’intervenir dans le conflit pour joueur les médiateurs.