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Leçons et perspectives de la lutte pour le droit à l’autodétermination en Catalogne

Catalogne

Lien publiée le 29 octobre 2017

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http://anticapitalisme-et-revolution.blogspot.fr/2017/10/lecons-et-perspectives-de-la-lutte-pour.html

Leçons et perspectives de la lutte pour le droit à l'autodétermination en Catalogne

Dans ce texte, l'organisation de l'Etat espagnol IZAR (Izquierda Anticapitalista Revolucionaria) détaille les leçons des mobilisations récentes en Catalogne, et trace des perspectives pour assurer le droit à l'autodétermination, et bien plus encore, ce qui exige de donner un contenu de classe aux mobilisations, par l'auto-organisation, et en transformant les grèves annoncées en grève générale.

L'Etat réprime quand il est menacé

Quelques semaines avant le référendum, l'Etat espagnol, avec Rajoy en tête, avait déjà mis en marche toute la machine de l'Etat pour réprimer et intimider les Catalans désireux d'aller voter. D'abord, par l'inculpation de centaines de maires et ensuite par la détention de 12 hauts fonctionnaires de la Generalitat. L'État espagnol a envoyé un message clair: pour éviter que le référendum soit célébré ou du moins qu'il se déroule normalement. Cependant, malgré la répression de l'Etat qui a déplacé plus de 10 000 policiers et gardes civils, le référendum a eu lieu. Les images de la répression ont fait le tour du monde et ont affaibli le gouvernement de Rajoy: écoles mises sous scellés, urnes volées et électeurs frappés. Mais malgré le rôle de la police, plus de 2 286 217 personnes sont allées voter (participation de 43%). La victoire du «oui» à l'indépendance a été retentissante avec 2 044 038 voix (90,2%), contre 177 547 voix de «non» (7,8%).

Le lendemain du référendum, le gouvernement de Rajoy était sur la défensive. Le PSOE lui-même, qui jusqu'alors s'était aligné sur le discours pro "Unité de l'Espagne", a tenté de se détacher en dénonçant le vice-président du gouvernement de Rajoy pour sa responsabilité dans l'action policière. Deux jours après le référendum, le roi Felipe VI est intervenu dans le but de renforcer l'orientation de Rajoy et de fermer les rangs. Le ton de son discours était clairement de conflit avec le mouvement pour le droit de décider et n'inclurait à aucun moment la question du dialogue. A partir de ce moment, le PSOE s'aligne à nouveau sur le PP et Cuidadanos qui louent même le discours du Roi. Les partis du régime 78 savent qu'avec la question catalane on interroge non seulement "l'Unité de l'Espagne" mais aussi à moyen terme la propre Monarchie.

Le même jour, une grève générale a lieu en Catalogne organisée par l'union nationaliste (IAC) et par la CGT contre la répression, pour les droits démocratiques du peuple catalan et pour des questions sociales comme l'abrogation des réformes du travail. Après le référendum et une forte répression, la grève générale s’annonçait comme un succès. Par conséquent, les centrales CCOO et UGT qui avaient décidé de ne pas appeler au départ, changent d’opinion le même jour en appelant un «arrêt du pays» en conjonction avec les employeurs de petites et moyennes entreprises (PIMEC). Cet appel CCOO et UGT en accord avec PIMEC n'est pas une coïncidence. L'objectif était d'empêcher le mouvement pour le droit de décider d'entrer pleinement dans les centres de travail et pour les travailleurs de s'organiser pour défendre les droits démocratiques et sociaux par la mobilisation au moyen de comités de grève. La meilleure façon de bloquer la dynamique était de transformer le jour de grève en lock-out.

Ensuite, le Gouvernement de Catalunya avec Puigdemont à sa tête a décidé de ne pas proclamer que l'indépendance unilatérale promise par crainte des conséquences, en particulier la crainte que le mouvement lui échappe, se radicalise et le déborde. Ce répit était celui dont avait besoin le gouvernement de Rajoy pour se rétablir. D'abord, à travers l'appel à manifester dans tout l'État en faveur de «l'unité de l'Espagne», y compris à Barcelone avec environ 350 000 personnes. Deuxièmement, en déplaçant le siège social des entreprises et des banques en dehors de la Catalogne pour générer un sentiment de chaos économique. Tout cela a été facilité par l'approbation par le gouvernement de Rajoy d'un décret-loi expresse qui a permis ces transferts de sièges sociaux. Le 10 Octobre, Puigdemont apparait au Parlement et déclare l'indépendance de la Catalogne pour la suspendre dix secondes plus tard et appeler au dialogue avec le gouvernement de Rajoy… 

Dès lors, l'orientation de Rajoy et de l'État espagnol sera offensive. D'une part, il emprisonne Jordi Cuixart et Jordi Sánchez (les deux dirigeants des deux associations indépendantistes les plus influentes de Catalogne) et inculpe le chef des Mossos (police catalane). D'autre part, il menace d'annuler l'autonomie gouvernementale de la Catalogne en destituant le gouvernement actuel et en prenant le contrôle des médias, des finances et des Mossos, en faisant déclencher par le Sénat l'article 155 de la Constitution espagnole. Cette menace est à l'origine de profondes divisions au sein du PDeCAT (parti de Puigdemont) et au sein du gouvernement (coalition entre le PDeCAT et ERC) beaucoup de députés n’étant pas prêts à aller jusqu’au bout dans la confrontation avec l’État espagnol. Enfin, après avoir essayé de négocier une dernière fois avec Rajoy, le Parlement a finalement voté en séance plénière le 27 Octobre l'indépendance de la République catalane face au refus de Rajoy d’élections anticipées proposées en échange de la non application de l’article155. Immédiatement, le Sénat vota le 155 et le Conseil des ministres les premières mesures qui en découlent: cessation immédiate du président de la Generalitat, Puigdemont, de tout le gouvernement et la dissolution du Parlement et appel à de nouvelles élections pour le 21 décembre.

Pour imposer le droit à l'autodétermination et à l'indépendance, il est nécessaire de défendre l'indépendance de classe contre la petite bourgeoisie

La bourgeoisie catalane est divisée aujourd'hui. D'une part, la grande bourgeoisie alliée à la bourgeoisie espagnole et de l'autre, la petite bourgeoisie engagée dans le processus catalan. Le PDeCAT en coalition avec ERC a dirigé ce processus à tout moment. Rappelons qu’il a toujours défendu les intérêts de l'ensemble de la bourgeoisie catalane en appliquant des politiques d'ajustement similaires à celles du PP contre la classe ouvrière. Le gouvernement de Puigdemont ne représente pas les intérêts des travailleurs de Catalogne. Peu importe combien ils ont défendu le référendum, ils ne sont pas prêts à affronter l'État espagnol jusqu'à la fin, ni à mener une orientation et un mouvement qui impose le droit à l'autodétermination. Ils savent que la seule façon de gagner est une mobilisation soutenue, mais ils savent aussi que cela comporte de sérieux risques: que cette mobilisation leur échappe. 

Par conséquent, son orientation a mis l'accent sur la «désobéissance institutionnelle» ou ce qui est la même chose, dans l'approbation de lois et de délais pour déclarer l'indépendance à travers le parlement. Cette orientation s'est avérée être un échec car elle ne prépare pas à la confrontation avec l'État, mais tente de l'éviter ou de la reporter. Vous ne pouvez faire face à l'Etat et gagner qu’en créant dans la rue et les lieux de travail un rapport de force suffisant.

Le danger de ces orientations pour Puigdemont et les intérêts économiques que défend son gouvernement est que la classe ouvrière se mette en mouvement et prenne les rênes de cette lutte démocratique en y intégrant les questions des salaires, des pensions, de l'emploi, des services publics, de la dette, etc. Cette crainte est partagée par l'ensemble de la bourgeoisie catalane, petite et grande, au point qu’elle n'a eu aucune difficulté à se mettre d'accord pour demander à la Cour supérieure de Catalogne (TSJC) de déclarer illégal le préavis de grève ( 10 à 16 Octobre) déposé par le syndicat indépendantiste (Inter-CSC). La petite bourgeoisie représentée par le PDeCAT et ERC ne va pas remettre en question ses intérêts de classe à cause de la question catalane. D'où leur faiblesse face à pression de l’Etat et leur opposition à ce que les travailleurEs de la jeunesse dirige le processus catalan. 

Le vote au Parlement de la République Catalane ne démontre pas la détermination de Puigdemont et Junqueras mais l'enhardissement de l'État espagnol et de Rajoy qui n'ont pas l'intention de négocier à ce point et qui veulent seulement obtenir une reddition sans conditions de la part du gouvernement, que celui-ci, à ce jour, ne peut pas encore assumer. Cependant, le problème reste le même. Avec le gouvernement destitué et le Parlement dissout, le débat doit être la constitution d'une nouvelle alternative de pouvoir à celle de l'Etat espagnol en Catalogne et ce nouveau pouvoir doit être dirigé par ceux qui peuvent vraiment faire face à l'Etat: les travailleurEs et la jeunesse de Catalogne.

Jusqu'à présent, tout est normal. Il ne devrait pas être surprenant que la petite-bourgeoisie ne soit pas prête à affronter l'État espagnol jusqu'au bout, car cela signifie perdre beaucoup plus que ce qu'elle est prête à perdre. L'erreur est que des organisations telles que la CUP avec une certaine implantation dans la classe ouvrière et dans la jeunesse et avec un public de masse n'ont pas défendu ce discours et informé sur ces contradictions. Au contraire, ils ont maintenu depuis le début une orientation alignée avec celle de Puigdemont et Junqueras qui n'a pas défendu une feuille de route qui imposer le droit de décider par une mobilisation soutenue et la grève. La CUP a hésité à proposer une orientation différente du gouvernement quand il a été sur le point de capituler après l'adoption de l'article 155. La CUP doit apprendre que l’on peut coïncider avec la petite bourgeoisie dans la mobilisation, mais que les travailleurEs et les jeunes doivent avoir leur propre stratégie de lutte car ils ne partagent pas les mêmes intérêts de classe. La CUP devrait faire pression pour le préavis de grève déposé pour le 30 octobre au 9 Novembre par Intersyndical-CSC mène à l'appel à une grève générale pour défendre la République catalane contre l'Etat espagnol et pour dire quelle société et de République il faut construire pour les travailleurs. 

Que Puigdemont déclare ou non  l'indépendance, convoque ou non des élections régionales, il est clair que cela ne conduira pas la lutte pour l'autodétermination jusqu’au bout, car cela impliquerait perdre beaucoup plus.

La question nationale est un élément central pour les révolutionnaires de l'État espagnol.

L'un des piliers du régime de 78 qui pourrait sortir le plus affaibli par une éventuelle indépendance de la Catalogne est la monarchie et cela pour deux raisons. Le premier pour des raisons évidentes: une République catalane indépendante met de facto sur la table la question de la monarchie espagnole et ouvre un débat autour de la monarchie et de la république. D'autant plus que l'époque n’est pas loin où la Couronne était au plus bas de l'opinion publique à cause de multiples scandales de corruption. Raison pour laquelle le roi Juan Carlos I a décidé d'abdiquer en juin 2014. La seconde, car obtenir l'indépendance en Catalogne pourrait être un phénomène de boule de neige dans les autres nations opprimées de l'État espagnol comme Euskal Herria ou Galicia, ce qui affaiblirait davantage la monarchie actuelle.

Cependant, la monarchie n'est pas la seule qui puisse être affaiblie par la lutte pour le droit à l'autodétermination. Le gouvernement de Rajoy et ses politiques antisociales en tant qu'intérêts propres des capitalistes peuvent être affectés. Mais pour cela, il est nécessaire que la lutte pour l'émancipation nationale soit dirigée par la classe ouvrière de la nation opprimée et soutenue aussi par la classe ouvrière de la nation opprimante. À ce jour, ni l'une ni l'autre chose ne se produit. Cependant, une mobilisation soutenue et une grève générale face à une possible application de l'article 155, par exemple, pourraient amener la classe ouvrière à prendre l'initiative de ce mouvement, à s'organiser et à marquer les rythmes. C'est la seule manière de déborder la direction actuelle du processus et de générer une mobilisation qui embrasse les questions démocratiques mais aussi l'amélioration des conditions de vie de ceux qui produisent les richesses et subissent la crise capitaliste. 

Mais c'est aussi le moyen le plus efficace de résister à l'application de l'article 155. L'exemple de la télévision et de la radio catalane montre que les seuls qui peuvent empêcher Rajoy de contrôler les médias sont les travailleurs qui font la télévision et la radio quotidiennes. Ceci est également vrai des autres secteurs publics. En fin de compte, il n'est pas possible de contrôler un secteur si les travailleurs ne le permettent pas. Et pour cela, il faut que ces travailleurs soient mis en mouvement et que la mise en route soit ce qui permet d'intégrer dans la lutte pour le droit d’autodétermination d'autres éléments tels que les conditions de travail ou le contrôle lui^même des centres de travail par les salariéEs. La question du contrôle des entreprises est aujourd'hui plus compréhensible pour les travailleurs qui défendent l'indépendance après la menace des entreprises et des faillites. Un mouvement d'indépendance mené par la classe ouvrière n'aurait au contraire aucun problème à défendre des slogans tels que la nationalisation sous contrôle ouvrier des entreprises et des banques. Laissez les hommes d'affaires et les banquiers partir, mais laissez leurs entreprises rester. 

En ce qui concerne la question de la destitution du gouvernement et de la dissolution du Parlement, il est nécessaire de proposer aux travailleurs et aux jeunes qui luttent pour la défense de la République catalane de former leurs propres structures de représentation dans le but de créer un pouvoir alternatif à celle de l'État espagnol. Quant au soutien de la classe ouvrière de la nation opprimante au droit de décider, le niveau de conscience est très éloigné de cette prémisse. Seule une petite avant-garde la défend aujourd'hui dans l'État espagnol, ce qui s'explique par l'orientation des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier.

Mais alors que tout cela est vrai, il y a des cas de résistance dans certains secteurs. C'est le cas par exemple, déjà cité, des travailleurs de la télévision catalane (Tv3) qui ont déjà signalé qu'ils n'obéiraient pas aux ordres venant de Madrid et qui ont été soutenus par les travailleurs de TVE (Télévision espagnole) mais aussi le cas des pompiers et des enseignants.

Le réformisme veut seulement gérer le système dans les canaux institutionnels

La tâche de Podemos, IU et ses gouvernements municipaux tels que Ada Colau à Barcelone est la démobilisation. Au lieu de renforcer et guider cette mobilisation pour affaiblir le régime de 78 et de dépasser la lutte pour l'émancipation nationale dans une lutte pour l'émancipation sociale, ils préfèrent contribuer à réorienter une telle mobilisation dans les canaux institutionnels. Pour cela et dès le départ, Pablo Iglesias (Podemos) et Alberto Garzón (IU) se sont éloignés du référendum du premier octobre en préconisant un référendum pour une réforme constitutionnelle. Cela signifiait en pratique que les ⅔ du Parlement Etat espagnol soutienne ce changement ou ce qui est la même chose que PP, Cuidadanos et le PSOE ne représentent pas plus de ⅓ de la Chambre. Cette orientation, en plus d'être impossible pour des raisons évidentes, impliquait la démobilisation tout comme le slogan appelant au dialogue. 

La seule chose que génère une telle orientation est la confusion et des illusions sur le fait qu'il est possible de défendre le droit  d’autodétermination par le dialogue et la conclusion d'accords avec Rajoy et le régime de 78 au lieu de renforcer un rapport de forces suffisantes à l'intérieur et à l'extérieur de la Catalogne pour faire triompher ce droit. Avec cette même logique, ils ont défendu que Puigdemont annonce de nouvelles élections en Catalogne pour éviter le 155, au lieu d'appeler à la mobilisation contre le 155 à l'intérieur et à l'extérieur de la Catalogne. Et enfin, une fois proclamée l'indépendance et approuvé l'article 155, son orientation a été « aucune déclaration unilatérale d'indépendance (DUI) ou 155 ». Une position équidistante qui ne prépare en rien à la confrontation avec l'Etat mais tout le contraire. Une fois de plus, Podemos Unidos est plus préoccupé par les résultats électoraux et de conduire la mobilisation dans les limites institutionnelle que d’aiguiser les contradictions de la lutte des classes. 

En ce qui concerne les directions des syndicats majoritaires, le rôle est similaire. Les dernières déclarations du Secrétaire général de CCOO en Catalogne par rapport à 155 consistent à appeler leurs affiliéEs à se soumettre à cet article et non à se mobiliser contre.

Quant à la gauche révolutionnaire, elle est très faible à la fois dans l'État espagnol et en Catalogne. Elle a très peu d'implantation dans la classe ouvrière et donc peu de possibilités de mener une orientation qui puisse contester celles des autres organisations. Partant de cette réalité, il est important de délimiter certaines tâches à l'intérieur et à l'extérieur de la Catalogne. En Catalogne, il est nécessaire de défendre l'indépendance de classe des travailleurs vis-à-vis du gouvernement. C'est défendre une perspective de lutte indépendante qui insiste sur la nécessité pour les travailleurs de s'appuyer sur leurs propres méthodes de lutte: la mobilisation et l’action en créant des cadres auto-organisés à partir des cadres existants (CDRs: comité de défense du référendum). Il faut aussi défendre une perspective qui dépasse la lutte démocratique et mettre sur la table, à partir de la lutte d'aujourd'hui, la question de savoir quel type de société catalane les travailleurs et les jeunes veulent. En ce sens, nous devons défendre l'appel à une grève générale en Catalogne.

En dehors de la Catalogne, nous devons rechercher la solidarité de notre classe avec les droits démocratiques des Catalans. C'est essayer de regrouper dans cette perspective les éléments les plus conscients des luttes qui ont été menées depuis l'éclatement de la crise en 2008. De nombreuses concentrations et manifestations se déroulent dans des territoires comme Madrid, Euskal Herria ou l'Andalousie. Dans ces lieux, nous devons également défendre l'indépendance des classe vis à vis de Puigdemont en tant qu'élément central pour unifier notre classe dans tout l'Etat. Des plates-formes comme les Marches de la Dignité essaient d'accomplir cette tâche. Aujourd'hui, le résultat de ce mouvement n'est pas clair. Cependant, en fonction de sa finalité, le régime de 78 et ses institutions seront plus ou moins affaiblis ou même - et aujourd'hui plus vraisemblablement - beaucoup plus renforcés avec un Etat plus centralisé, plus fort, plus réactionnaire et plus légitime pour utiliser la force contre tout type de réponse dans la rue.