Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- Il y a 50 ans, le Portugal entrait en révolution (25/04)
- Israël-Palestine : "C’est la liberté d’expression qu’on veut censurer" (25/04)
- Il y a 50 ans : la « Révolution des œillets » (25/04)
- Plan d’urgence pour l’Education nationale : bilan de la lutte (25/04)
- Miyazaki : forces et faiblesses d’un génie de l’animation (25/04)
- Grèce : Quelles suites après la grève réussie contre la misère ? (24/04)
- L’image de Lénine est au plus haut en Russie (24/04)
- Suicides à la Banque de France : un rapport décortique le management toxique de l’institution (24/04)
- Victoire historique dans le Tennessee pour le syndicat UAW (24/04)
- Soudan : La conférence de Paris controversée (24/04)
- Michel Pablo, une vie de révolutionnaire (24/04)
- La "Gauche démocratique et sociale" de Filoche appelle à voter France Insoumise (22/04)
- Elections au Pays basque espagnol : le parti séparatiste de gauche réalise une percée historique (22/04)
- Loi d’orientation d’Attal-Macron, crise de l’agriculture capitaliste, quelle réponse du mouvement ouvrier ? (22/04)
- L’émergence du capitalisme vue par un médiéviste, par Vincent Présumey. (21/04)
- La crise immobilière se poursuit : les prix vont encore baisser ! (21/04)
- Les désillusions et la décomposition du capitalisme mondialisé (21/04)
- La théorie de la dictature du prolétariat de Marx revisitée (21/04)
- Enseignants, les nouveaux prolétaires ? (21/04)
- Contre le délit d’opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front ! (21/04)
- Controverses - Revue du Forum pour une Gauche communiste internationaliste (21/04)
- Libertés publiques...un pas de plus dans la répression! (20/04)
- Hartmut Rosa : Vivre et laisser être (20/04)
- Orientalisme, impérialisme et couverture des médias dominants de la Palestine (20/04)
- Mélenchon: Eichmann ou Gustavo (19/04)
Liens
- Notre page FaceBook
- Site du NPA
- Démosphère (Paris, IdF)
- Site anti-k.org
- Le blog de Jean-marc B
- CGT Goodyear
- Démocratie Révolutionnaire
- Fraction l'Étincelle
- Anticapitalisme & Révolution
- Révolution Permanente (courant CCR)
- Alternative Communiste Révolutionnaire (site gelé)
- Ex-Groupe CRI
- Librairie «la Brèche»
- Secteur jeune du NPA
- Marxiste.org
- Wiki Rouge, pour la formation communiste révolutionnaire
État espagnol : "Ciudadanos développe un nationalisme encore plus exacerbé que celui du PP"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Entretien avec Andreu Coll, militant d’Anticapitalistas.
On a beaucoup parlé de la Catalogne, mais quelle est la situation au niveau de l’État central, notamment concernant les affaires de corruption ?
Le procès Gürtel touche directement Rajoy, Barcenas [ancien trésorier du PP] et compagnie, mais la réaction nationaliste espagnole est si forte qu’elle réussit à éclipser cette question.
Selon les sondages, la droite la plus dure se renforce : Ciudadanos pourrait prendre un million de voix au Parti populaire. Or avec la crise catalane, Ciudadanos s’est placée à la droite du PP, réclamant dès le début l’application de l’article 155, définissant le référendum comme un « coup d’État », et développant un nationalisme encore plus exacerbé que celui du PP.
Il y a aussi une différenciation générationnelle. La vieille génération, qui vient de la dictature, est très fidèle au PP. Mais les jeunes se tournent vers Ciudadanos. Au départ, ça paraissait plus moderne, macroniste, mais cela bascule de plus en plus vers l’extrême droite. Cela mélange le nationalisme espagnol et le libéralisme à outrance. Le seul ingrédient qui manque pour devenir réellement d’extrême droite, c’est la question du racisme, où Ciudadanos maintient un discours « mainstream », pas aussi radical que le Front national.
La crise politique est étouffée par le nationalisme, mais pourrait-elle revenir rapidement ?
Le résultat de la crise catalane est la fragilisation du système politique espagnol, car la formule de gouvernement tripartite monarchiste est usée. Mais si Ciudadanos devient troisième force, devant Podemos, cela changera. Il pourrait y avoir un gouvernement PP-Ciudadanos avec la majorité absolue, sans avoir besoin du PSOE. Aznar, depuis longtemps, se bat au sein de la droite face à Rajoy pour un rapprochement avec Ciudadanos. Et le PSOE n’a plus beaucoup d’espace, de marge au sein du système.
Quelle est la situation dans les -régions ouvrières ?
La montée réactionnaire est forte dans le sud et dans le centre, dans les villages. Dans les villes, les progressistes sont sur la défensive, et Podemos et nos camarades sont victimes des attaques du PSOE et du PP. En Andalousie, le sentiment unitariste est très fort et il est difficile de défendre le mouvement catalan. Notre mot d’ordre de République catalane dans un État confédéral reste propagandiste : le mouvement républicain est faible, seul Podemos défend la République et il est la première victime de cette crise, perdant 3 ou 4 points dans les sondages.
L’élection du 21 décembre en Catalogne peut-elle changer la situation ?
Hélas, les partis dominants vont chercher un compromis. Les menaces d’une intervention armée de la part de l’État, la menace qu’il y ait des morts, leur permettent de justifier leurs reculs. Les partis qui soutiennent le 155 crient à la calomnie, mais il est clair qu’un plan existait, qui a été révélé par la presse, pour prendre d’assaut le Parlement catalan. La Guardia Civil et les corps d’élite avaient un plan d’intervention avec des hélicoptères, et même une arrivée souterraine.
Quel bilan de vos élus et de votre intervention dans Podemos à la veille du congrès d’Anticapitalistas ?
L’aspect positif, c’est une obligation à se poser des problèmes concrets, pas seulement de la propagande. Cela a permis de nouveaux liens avec les mouvements sociaux, de nombreux contacts par le biais de Podemos avec le mouvement ouvrier.
Mais il y a la dynamique de la vie des institutions bourgeoises, une perte d’énergie et de temps. La force d’intégration des institutions bourgeoises est très forte. On verra dans la prochaine période si cela permet de créer un nouveau parti plus à gauche ou si ça nous bloque.
En tout cas, comme l’explique Daniel Bensaïd dans Stratégie et parti, le travail de masse, le contact avec la population, le « peuple de gauche », te donne une connaissance des mouvements sociaux beaucoup plus importante que lorsque tu maintiens seulement un groupe propagandiste isolé pendant des années.
La qualité des militants que tu gagnes dans ce type de mouvement est très importante. En Catalogne par exemple, on gagne des militants ouvriers, intégrés dans des villes ouvrières. Nous apparaissons comme le seul courant qui n’est pas là pour prendre des postes, qui est à la fois radical et non sectaire.
Notre tâche maintenant est de mettre en place un travail ouvrier et syndical plus centralisé, avec l’élaboration d’une orientation. Nous avons commencé un travail de recrutement dans la jeunesse, et maintenant il nous faut avancer dans l’intervention ouvrière. Sinon, nous serons bloqués par Podemos. Nous devons, sans perdre nos positions à l’intérieur, déplacer notre centre de gravité et relancer l’apparition propre d’Anticapitalistas. Il faut éviter la « politique politicienne » et construire le travail politique propre vers les masses. C’est l’enjeu de la prochaine période.
Propos recueillis par Antoine Larrache