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Catalogne - Podemos, une fuite en avant qui n’en finit pas de fuir...
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://npaherault.blogspot.com.tr/2017/12/catalunya-infos-en-continu-montpellier.html
Nous le ferons par instinct de conservation. Les brutales coupes opérées dans les droits que nous vivons, en prenant pour excuse les "Catalans", sont terribles.
La possibilité que le bloc du 155 gagne ces élections du 21 fait franchement peur. (...)
Nous avons toujours considéré que le fait de voter était seulement un mouvement stratégique à l'intérieur d'une lutte quotidienne beaucoup plus complexe. Il ne peut rien y avoir de moins démocratique que réduire la politique à la lutte électoraleentre partis. Le choix de voter que l'on fait ne nous représente pratiquement jamais vraiment ou ne coïncide pratiquement jamais avec nos idées à 100%.
Mais nos votes dessinent l'échiquier sur lequel nous devrons lutter pendant les prochaines années. Si, en Catalogne, c'est le "bloc du 155" qui gagne, il est clair qu'il accentuera la répression et les attaques contre les droits les plus fondamentaux comme celui d'avoir ses propres opinions et le pouvoir de les exprimer. Il y aura non seulement plus de gens en prison ou poursuivis en justice mais aussi des loisadoptées en Catalogne qui sont paralysées pour que nous ne puissions pas aller de l'avant. Il y en a 47, en majorité sans rapport avec l'indépendance et, pour certaines, socialement urgentes. Ils veulent nous appauvrir - en Catalogne et dans toute l'Espagne - pour que nous n'ayons plus de force et pour que nous soyons obéissants et complètement dépendants.
Si le "bloc du 155" a une seule voix d'avance sur le "bloc indépendantiste", ses dirigeants se comporteront en vainqueurs dans un pays occupé.
Dans le cas contraire, nous serons dans un contexte où il y aura la légitimité pour le dialogue, pour que la Catalogne soit écoutée et ne soit pas une simple colonie.
On n'arrivera pas à donner une solution à l'actuelle situation grâce à ceux qui ont adopté une attitude équidistante en répétant des slogans irréalisables du type "référendum négocié", mais grâce aux gens, quel que soit leur camp, qui n'acceptent pas la brutalité d'un gouvernement qui se refuse à toute négociation. (...)
Voilà pourquoi un vote en faveur de Catalunya en Comú n'aide pas à sortir de la boucle narrative de "procés oui"ou "procés non". Cela ne sert qu'à permettre au bloc du 155 de s'affirmer gagnant et d'accroître son arrogance. Ceux qui se sentent proche de Catalunya en Comú ne doivent se faire du souci : par pure mathématique électorale, il est plus que probable que Catalunya en Comú détiendra la clé du futur gouvernement, et cela indépendamment qu'il ait beaucoup ou peu de voix.
Mais nous aurons un situation très différente si Catalunya en Comú agit aux côtés d'un "bloc du 155" déchaîné ou si c'est la dignité d'un "bloc indépendantiste" qui gagne malgré la discrimination, la persécution et les représailles qu'il subit.
Note: Simona Levi est une artiste à multiples facettes et une militante des mouvements sociaux, en particulier, dans celui des Indigné-es de 2011. Elle a publié cette année, avec Pedro Salgado, le cosignataire de cette tribune, un livre au titre qui résume bien ses positions : "Voter et s'en mettre plein les poches. L'impunité comme forme de gouverner". Les auteurs y racontent leur action, à travers leur collectif Xnet, contre les banquiers et politiciens corrompus qui ont escroqué des millions d'Espagnols.
La crise catalane accélère la dérive institutionnaliste de ce qui est né de l'anti-institutionnalisme indigné...(par Antoine)
Incapable de répondre à une situation de polarisation extrême comme est celle de l'affrontement sans merci de l'Etat espagnol avec le mouvement national catalan, Pablo Iglesias et la direction de Podemos mais aussi, héritier-es, comme eux/elles, du 15M, les acteurs du changement dans les municipalités de Catalunya en Comú, se prennent les pieds dans des positionnements confus, contradictoires, aléatoires : vitupérant l'usage d'un 155 intronisant un putsch contre la Généralité, ils/elles accusent celle-ci et l'ensemble du mouvement indépendantiste d'avoir fait le jeu irresponsable de Rajoy et même de l'extrême droite; tout en demandant la libération des prisonniers politiques catalanistes, aucun-e d'eux/elles n'a pensé à aller rendre une visite élémentaire de soutien à ces prisonniers; englué-es dans un ninisme renvoyant dos-à-dos les parties enconflit (voir ci-dessous, en date du 19 décembre, le dessin acéré sur l'Equidistance), ils/elles se mettent à dos ceux et celles qui ne comprennent pas que, dans de telles situations, on ne soit pas du côté de la mobilisation populaire, d'autant qu'elle se revendique du droit démocratique élémentaire d'autodétermination...
Le plus grave étant que jamais ni Podemos ni Catalunya en Comú, et pour cause, n'ont jeté leurs forces dans ladite mobilisation pour lui apporter le plus qui faisait l'ADN (il faut en parler au passé) de ce courant politique, à savoir une volonté farouche de faire du social, dans sa dynamique la plus contestatrice, une force de percussion contre le régime qui aurait pu aider à ancrer la bataille nationale catalane sur un socle de revendications sur les salaires, l'emploi, le logement, la dette ... sans négliger les libertés démocratiques à défendre. Par où la base sociale du nationalisme indépendantiste s'en serait trouvée, peut-on supposer, élargie, sa puissance politique démultipliée, la solidarité des autres peuples de l'Etat espagnol améliorée et le rapport de force avec ledit Etat renforcé... Au lieu de quoi, il a été préféré, le mot est lourd de lâcheté politique, un abstentionnisme quant à latenue du référendum du 1er octobre, précurseur d'un ninisme, qui est une totale hypocrisie car il repose sur le primat, au demeurant irréaliste, que toute autodétermination doive être négociée. Tant pis si l'Etat négociateur est une lubie intellectuelle qui au fond cache, mal, que d'autodétermination, et pas seulement d'indépendance, ni Iglesias, ni Colau, ni Domènech, n'ont trop rien que faire.
Leur seule stratégie passe, de fait, par une polarisation sur la conquête du gouvernement central avec seulement le triste constat, là aussi, qu'elle est irréaliste : puisque le partenaire aux basques duquel il est reconnu qu'il faut que ces "contestataires" doivent s'accrocher pour gouverner, le PSOE, n'a rien à faire avec eux, tout pris qu'il est, dans son atavisme de deuxième pilier du régime, à mener l'attaque contre l'indépendantisme catalan, lui-même étant accroché, à cette fin, aux basques du Grand Parti des Corrompu-es, le PP de Rajoy... L'autre politique que prétendait incarner Podemos prend ainsi eau de toutes parts et le coup de force, type 155 organisationnel, lancé, par Iglesias, contre la direction de Podem Catalognefinit de convaincre qu'une histoire - celle de l'espoir fou, née d'une brève mais intense séquence électorale européenne de 2014, que l'indignation bouscule les tables de la loi monarchico-capitalistes - est probablement en train de se clore dansla grisaille de gagne-petits politiciens mimant les tares de leurs adversaires et se contentant d'être le petit parti à la Borgen* de Catalogne... Mais attendons de voir si un miracle, à quoi on en est réduit à espérer dans ce milieu, se produit en ce jour d'élections à forte charge politique...
Dans l'immédiat nous lisons chez Monedero, qui dit souvent tout haut ce que Iglesias tait, "qu'il fallait sûrement que le 155 s'applique, parce qu'ils [les indépendantistes] étaient devenus fous, le problème étant seulement la façon de l'appliquer" ! La piteuse réponse à la polémique qui s'en est suivie, sur l'inconstitutionnalité de la décision d'indépendance, a au moins le mérite de la clarté : à Podemos, la Constitution, issue d'une Transition totalement maîtrisée par les franquistes "modernistes", reste, à quelques nuances près, comme pour la droite et la gauche de régime, la vache sacrée espagnoliste du moment et relègue aux oubliettes tout rappel, dans ces circonstances exceptionnelles (comme on dit Etat d'exception), sur la nécessité d'une constituante permettant de faire, mais pour de bon, du changement vers la plurinationalité revendiquée ! Lire ici
Sentant l'arnaque politique, des alliés galiciens (de Marea) de Podemos, à commencer par l'historique dirigeant nationaliste Xosé Manuel Beiras (soutien déclaré de la CUP), appellent aujourd'hui à voter indépendantiste car la liste soutenue par Iglesias et compagnie représente "un projet éloigné de la rupture avec le régime de 78 et ne manifeste aucune volonté de construction nationale face à l'Etat espagnol". Plus cruel, tu meurs... Si le présent électoral catalan risque d'être problématique, que dire de l'avenir du système d'alliances municipales et régionales, à l'échelle de l'Etat, passé au crin catalaniste ? Pour les électoralistes invétérés que sont devenus Podemos et leurs alliés régionaux, le coup (et le coût) risque d'être rude ! (1) Lire ici
* Du nom de la série de fiction télévisée danoise, Borgen, qui raconte la vie de la femme politique Birgitte Nyborg, devenue la première femme Premier Ministre du Danemark, alors qu'elle appartient à un parti minoritaire, grâce aux vetos croisés par lesquels les représentants des grands partis se neutralisent mutuellement.Revendiquant le premier, pour lui, d'être le candidat Borgen, Miquel Iceta, du PSC, s'est vu vite disputer le label, au profit de Xavier Domènech, par un Iglesias revenu définitivement de sa prétentieuse volonté initiale de "prendre d'assaut le ciel" !
Qui a vu la série ne saurait oublier à quels casse-têtes politiciens, eux-mêmes inscrits dans un système politique maintenu foncièrement intouché, ladite Birgitte Nyborg se voit confrontée. Personne parmi les utilisateurs de cette référence, qui fait florès dans cette campagne électorale catalane, ne s'attarde à porter une attention au nom Borgen, qui désigne, et cela en dit long, le "Château" (!), qui "est, selon la note Wikipedia, le surnom que les Danois donnent au siège du Parlement et aux bureaux du Premier ministre, situés au château de Christiansborg à Copenhague)".
Se revendiquer d'une culture politique de minoritaire se gagnant l'accès à un Château, soit à un Parlement et à un bureau ministériel... Si loin des "places" des Indigné-es... d'où fusaient les rejets d'un palais, celui de la Moncloa, le Matignon espagnol ! La qualité, au demeurant indéniable, de la série, ne devrait pas faire oublier ses implicites politiques qui donnent la mesure des ambitions revues à la baisse, c'est le moins que l'on puisse dire, de la direction iglésiste de Podemos.
(1) L'arrivée, par des primaires, à la tête de Podemos Madrid (capitale), de l'ancien Chef d'Etat Major de la Défense, détaché auprès du Ministre de la Défense socialiste de l'ère Zapatero, José Julio Rodríguez, dans un contexte de crise ouverte à la mairie dirigée par une coalition soutenue par Podemos, n'arrange pas les choses de ce courant politique toujours plus tenté de s'éloigner de ses ressorts militants, au profit, par exemple, et ce n'est pas que par un mauvais jeu de mots, d'un militaire au langage modéré et passe-muraille. Cette crise (lire ici) tient à l'acceptation par la maire, Manuela Carmena, présentée comme personnage modèle de ce que Podemos entend comme gestionnaire du pouvoir, des conditions budgétaires imposées par le 155 financier du gouvernement de l'Etat...dans la foulée du 155 anticatalaniste !
La maire de Madrid et le ministre PP des Finances
Cet alignement, qui confirme une orientation glorifiant, depuis le début, que l'on rembourse rubis sur l'ongle la dette (accumulée par la droite), et la mesure de destitution du responsable d'Izquierda Unida en charge des finances mais en désaccord avec la docilité affichée devant le coup de force du Ministre des Finances, sont deux indicateurs clé de la fuite en avant que nous évoquons en titrede cette page. L'idée que la conquête de municipalités puisse fournir des bases d'appui pour mener des luttes coordonnées, y compris dans la rue, entre "villes du changement", contre les mesures capitalistes-austéritaires du gouvernement central, y compris par la désobéissance civile et la dénonciation de la dette, est étrangère à la culture politique de Podemos et de ceux et celles qui l'appuient. D'où la facilité avec laquelle se fait le passage sous les fourches caudines du PP, au prix d'une crise interne d'envergure... Il semblerait pourtant qu'une réaction, enfin de refus des coups de force financiers de la droite, par les villes en question, commence à prendre forme. A suivre. En attendant au Casino du légalisme, il y en a qui, à Madrid, perdent déjà beaucoup de leur mise... et de leur crédit... Déjà qu'à Barcelone...
La photo navarro-castillano-galiciano-catalano-andalouse qui est un défi au ninisteIglesias
De gauche à droite, la nationaliste navarraise de Sortu Miren Zabaleta, notre camarade anticapitaliste Jaime Pastor, de Podemos Madrid, Xosé Manuel Beiras le galicien, Anna Gabriel de la CUP catalane, Sánchez Gordillo, maire de l'andalouse rebelle Marinaleda et Mireia Boya, aussi de la CUP.
Antoine
Nous aurons le plaisir d'accueillir Mireia Boya, avec d'autres grands invités, pour un soutien au mouvement national catalan à Montpellier le 9 janvier (voir ci-dessous). Précision : Carles Puigdemont sera avec nous par vidéoconférence ! Pour les raisons que l'on imagine.
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Les derniers sondages interdits mais publiés sous la forme de panneaux demarchand-es des quatre-saisons ("fruterías)
Pour ceux et celles qui sont "aficionad@s" à ces promos de fruits parfois en dessous des attentes !
Pour décoder, dans l'ordre (identifiables aux couleurs qui leur sont attribuées) :
Ciudadanos
ERC
Junts per Cat
PSC
CUP
Cataluña en Comú Podem
PP
Plus d'offres de prix de "fruterías" en cliquant ici
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Le dessin du jour
Le mot à la mode
... C'est un mot qui s'utilise pour définir un mouvement, un accord ou une coalition où les partis de gauche vont main dans la main avec les partis de droite pour atteindre un objectif commun qui nous apportera le bien-être à tous.
En fait, c'est quelque chose de difficile à avaler. Cliquer ici