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Slovaquie: l’assassinat d’un journaliste plonge le pays dans l’incertitude
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Dimanche 25 février, le journaliste Jan Kuciak a été retrouvé assassiné d'une balle dans la poitrine avec sa femme dans leur maison. L'enquête qu'il menait sur l'infiltration de l'organisation mafieuse italienne, la ‘Ndrangheta dans son pays, et publiée post-mortem, met en lumière des cas de corruption au sein du gouvernement slovaque. Depuis, démissions et manifestations n'ont de cesse.
Le 25 février, le journaliste d'investigation Jan Kuciak est retrouvé abattu d'une balle dans la poitrine avec sa femme Martina Kusnirova dans la maison qu'ils venaient d'acquérir. Âgé de 27 ans, le journaliste travaillait pour le site Aktuality.ski et enquêtait sur l'infiltration en Slovaquie de la ‘Ndrangheta, une organisation mafieuse calabraise des plus puissantes et redoutées au monde. Le lendemain de son assassinat, le sujet de son investigation commença à fuiter, faisant grand bruit au sein de la sphère médiatique et politique. N'ayant pas bouclé l'enquête, Jan Kuciak et ses collègues n'avaient en effet pas encore publié d'article sur le sujet.
Vague de contestation et démissions en série
Le 28 février, l'OCCRP (Organisation travaillant sur la corruption et le crime organisé), dévoila l'enquête qui met en lumière plusieurs cas de corruptions.
L'article révéle des cas de fraudes fiscales entre un homme d'affaires italien (Antonio Vadala) et l'entourage du premier ministre slovaque, Robert Fico. Ce qui a entraîné plusieurs plusieurs démissions en peu de temps. Une conseillère du chef du gouvernement, Maria Troskova, et le responsable du conseil de Sécurité nationale, Viliam Jasan, ont quitté leur fonction tout en niant leur implication dans l'affaire. Également, le ministre de la Culture, Marek Madaric, allié de longue date de Robert Fico, a démissionné en signe de protestation.
Quant au ministre de l'Intérieur slovaque, Robert Kalinak, il est soupçonné d'entrave à la justice dans une affaire de corruption présumée. Une plainte a été déposée par Vasil Spirko du bureau du procureur spécial slovaque, qui a supervisé l'enquête. Robert Kalinak et l'ancien ministre des Finances Jan Pociatek auraient reçu à plusieurs reprises des commissions allant jusqu'à 200 millions d'euros lors d'appels d'offres sur des services et matériels informatiques pour le ministère de l'Intérieur, selon un témoin cité par le procureur.
Par ailleurs, la contestation populaire n'a pas tardé à se faire entendre, dénonçant un système gangrené par la corruption. Dès le 28 février, un millier de personnes s'est réuni devant le siège du gouvernement slovaque. Et le 2 mars, suite à l'interpellation de sept hommes d'affaires italiens à l'est du pays, 25.000 personnes sont descendus dans la rue, à Bratislava, pour crier leur mécontentement et appeler le chef de l'exécutif ainsi que le ministre de l'Intérieur à démissionner. Ce vendredi encore, au moins 10.000 personnes se sont rassemblées de manière pacifique sur une place de Bratislava «pour une Slovaquie honnête».
Ces manifestations font écho à la vague de contestation intervenue l'année dernière dans le pays, et qui avait appelé les hauts fonctionnaires à démissionner, déjà critiqués dans leur combat contre la corruption.
» LIRE AUSSI - Quand les journalistes sont pris pour cible
La mort de Jan Kuciak intervient dans un contexte politique tendu. Depuis le retour au pouvoir de Robert Fico, populiste de gauche, en mars 2016 au sein d'une coalition tripartite avec l'extrême droite, les médias slovaques avaient révélé à plusieurs reprises des cas de corruption impliquant le gouvernement. Jan Kuciak publia, pour sa part, des enquêtes sur des soupçons de fraudes fiscales, ciblant Ladislav Basternak, le propriétaire d'un complexe immobilier dans lequel réside Robert Fico. Suite à cela, un climat d'hostilité s'est installé entre le chef du gouvernement et les journalistes indépendants. Allant jusqu'à les insulter en pleine conférence de presse de «sales prostitués antislovaques» ou encore de «simples hyènes idiotes» et «serpents visqueux». Mais jusque-là, aucun journaliste n'avait été tué en raison de son travail en Slovaquie. Ce meurtre ravive ainsi le débat sur la liberté de la presse et la corruption en Slovaquie, et plus généralement en Europe.
La coalition tripartite ébranlée
Cet assassinat et les révélations qui ont suivi ont plongé le pays dans un état de rupture. À tel point que dimanche 4 mars, le président slovaque, Andrej Kiska, a déploré dans une allocution télévisée qu'après avoir «attendu une semaine pour voir quelles mesures le gouvernement allait prendre pour essayer d'apaiser les tensions (…) aucune solution n'est évoquée. Certains ont démissionné, mais je ne vois aucun plan pour sortir le pays de la crise de confiance». Et d'ajouter qu' «un remaniement en profondeur du gouvernement» ou «des élections anticipées» étaient nécessaires pour remédier à cette «crise de confiance». Une proposition immédiatement rejetée par l'opposition de Robert Fico. «S'il doit y avoir un changement de gouvernement, cela sera le résultat d'un accord au sein de la coalition et, dans ce processus, la Constitution de la République slovaque ne prévoit aucun rôle pour le président» se défend-il.
Par ailleurs, le groupe d'opposition social libéral (Most-Hid), membre de la coalition tripartite de Robert Fico, a demandé la démission du ministre de l'Intérieur. Ce qu'il a aussitôt refusé. A la suite de quoi, le groupe Most-Hid a annoncé qu'il déciderait lundi de leur maintien ou non au sein de la coalition au pouvoir. Ce départ de la coalition pourrait conduire à la formation d'un gouvernement minoritaire ou à la tenue d'élections anticipées.