Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- USA: Grève chez Boeing et arrêt de la production du 737 (19/09)
- Brève histoire du néolibéralisme, de David Harvey (19/09)
- Harold Bernat : "Les cabinets de conseils, ces nouveaux parasites" (18/09)
- "Gaza: silence, on meurt" avec R. Brauman, S. Delogu, B. Nabli, E. Benbassa (17/09)
- François Mitterrand, aux origines du néocolonialisme à la française (17/09)
- Il est temps de parler de racisme anti-palestinien en France (16/09)
- BRUNO LE MAIRE : IL S’EN VA APRÈS AVOIR TOUT CASSÉ (16/09)
- Mathilde Panot sur France 3 ce dimanche (15/09)
- Eric Coquerel sur BFM ce dimanche (15/09)
- Claude Serfati - Crise économique et rivalités géopolitiques (15/09)
- Le "déplorable culte" de Tolkien : fans droitiers de hobbits et urgence à un critique marxiste dans la fantasy (15/09)
- Université Paris-Dauphine : les travailleurs du nettoyage en grève après une vague de licenciements (15/09)
- "Sauver le capital européen, défi existentiel" par Michael Roberts (15/09)
- Luttes urbaines à Marseille (15/09)
- RIMA HASSAN et TSEDEK ! En direct de la fête de l’humanité ! (15/09)
- Mélenchon à la fête de l’Humanité (15/09)
- LA VIOLENCE DE L’EXTRÊME CENTRE : le Macronisme est une vieille recette ! - Pierre Serna (14/09)
- Séminaire "Lectures de Marx" à l’ENS – 2024-2025 (16e année) (13/09)
- Pérou : Le FSC suspend la certification de l’exploitant forestier opérant sur le territoire des Mashco Piro non contactés (13/09)
- Un livre accuse Aurore Bergé d’avoir conclu un accord secret avec le lobby des crèches privées (13/09)
- ESAT : l’exploitation brutale des travailleurs handicapés (13/09)
- Genre et sexualités : l’offensive réactionnaire de l’extrême droite (13/09)
- Ruffin : la honte en entier et pas à moitié (13/09)
- Eric Coquerel règle son compte à Ruffin (12/09)
- Mélenchon - L’honneur est sauf, la rébellion l’a sauvé (12/09)
Liens
- Notre page FaceBook
- Site de la france insoumise
- Site du NPA-Révolutionnaire
- Site anti-k.org
- Le blog de Jean-marc B
- Démocratie Révolutionnaire
- Fraction l'Étincelle
- Révolution Permanente (courant CCR)
- Alternative Communiste Révolutionnaire (site gelé)
- Ex-Groupe CRI
- Librairie «la Brèche»
- Marxiste.org
- Wiki Rouge, pour la formation communiste révolutionnaire
Turquie: la colère des ouvriers du chantier de l’aéroport
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://npa2009.org/actualite/international/turquie-la-colere-des-ouvriers-du-chantier-de-laeroport
Quiconque a visité l’une des grandes villes de Turquie dont Istanbul, se souvient de ces horizons bouchés par des gratte-ciel et les grues qui en construisent de nouveaux. Quand, après la crise de 2008, l’accès au capital et au crédit fut rendu facile et bon marché pour la bourgeoisie et le gouvernement turc, ces crédits ont été principalement utilisés pour des projets de construction. Certains étaient des méga projets comme le nouvel aéroport, le nouveau pont d’Istanbul, le nouveau tunnel « eurasien » qui relie l’Asie et l’Europe sous le Bosphore. Tous ces projets étaient aussi une façon d’accumuler du capital pour la nouvelle bourgeoisie en ascension, proche du gouvernement AKP.
Ce boom dans le secteur de la construction a eu de lourdes conséquences pour les travailleurEs. Selon un récent rapport, il y a eu, au cours des cinq dernières années, 35 000 accidents du travail dans le secteur, dont 1 754 mortels. Entre 2002 et 2013, ce secteur a crû de 85 % avec, selon les statistiques du ministère du Travail, 1 800 000 salariéEs. Mais ce chiffre ne concerne que les travailleurEs sous contrat de travail car le travail clandestin y est énorme : au moins 1 million de personnes seraient sans contrat ni protection sociale.
Des travailleurEs surexploités qui se mobilisent
Officiellement, seulement 3 % des travailleurEs sous contrat de travail sont organisés dans des syndicats, et la réalité est encore pire. Très souvent les travailleurEs ne peuvent pas obtenir le paiement de leurs salaires, ce qui a provoqué des manifestations spontanées ces dernières années, de même que les accidents mortels ou les mauvaises conditions d’hébergement.
Une manifestation a récemment eu lieu sur le chantier du 3e aéroport d’Istanbul. Le 14 septembre, les 46 000 travailleurEs ont arrêté le travail après un accident d’autobus assurant un service régulier. Cet accident est survenu après beaucoup d’autres accidents mortels semblables. La manifestation a été attaquée par la police militaire avec gaz lacrymogènes, tirs de balles de caoutchouc et canons à eau. Comme la protestation ne cessait pas, la police est intervenue au milieu de la nuit, cassant les portes du dortoir et a retenu 400 travailleurEs. Plus tard, 24 ont été arrêtés et les autres licenciés. La police a utilisé comme preuve la participation à un groupe de discussion WhatsApp pendant les protestations…
Propagande et répression
Selon un expert, 38 travailleurs seraient décédés depuis le début du chantier de l’aéroport. La première phase de la mise en service de ce dernier doit avoir lieu le 29 octobre, le « Jour de la République », la fête nationale en Turquie. D’un montant faramineux de 30 milliards de dollars, c’est un projet de prestige pour Erdogan.
Les travailleurEs ont publié leurs revendications sur les réseaux sociaux. Ils demandent l’arrêt de la répression, la mise à l’écart des chefs responsables de la situation, des conditions de travail, d’hébergement, de soins et des tenues de travail correctes, le virement des salaires sur un compte bancaire avec le solde des retards, le paiement des jours fériés.
Ces revendications élémentaires ont été réprimées : violences policières et arrestations massives. Le gouvernement fait croire qu’il s’agit d’une tentative de sabotage et d’une conspiration de puissances étrangères ne voulant pas que cet aéroport soit ouvert à la date prévue. Il a obtenu un soutien parmi la classe ouvrière tout en isolant et en attaquant les luttes locales. Cette stratégie a jusqu’ici bien marché, de nombreuses personnes reprenant sur les réseaux sociaux ces divagations.
Les attaques violentes de la police ont effrayé certains des travailleurEs, et les travaux de construction ont repris. Le chantier s’est transformé en véritable prison, avec la présence de la police et des contrôles permanents sur les travailleurEs. Et même si certaines de leurs revendications ont été satisfaites, la colère et la frustration n’ont pas disparu et ne manqueront pas d’exploser à une autre occasion.
Metin Feyyaz