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Troisième coordination nationale des collectifs contre les réformes Blanquer et Parcoursup
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Crédit Photo:
Photothèque Rouge / Martin Noda
Alors que la mobilisation s’amplifie dans l’éducation nationale sous des formes diverses et avec des rythmes différenciés, la coordination a réuni 70 délégués venant de 18 départements et 40 établissements, ainsi que les collectifs « touche pas à ma ZEP », « touche pas à mon lycée pro » et des stylos rouges de l'académie de Créteil.
Une mobilisation très diversifiée
La politique du très réactionnaire ministre de l’éducation nationale Blanquer se heurte à une reprise de la mobilisation au retour des vacances d’hiver. Pour protester contre l’utilisation des évaluations à des fins de sélection, environ 400 lycées se sont lancés dans la désobéissance avec les opérations 20/20. Il s’agit d’empêcher la sélection par la plateforme « Parcours sup » ou d’empêcher que les directions d’établissement éliminent les choix de spécialité des élèves sur la base de leurs notes, en mettant une moyenne de 20/20 dans le bulletin. Devant la fonction de tri social qu’on veut leur faire jouer, d’autres ont choisi de démissionner de leur rôle de professeur principal.
Dans le premier degré, c’est la question des évaluations qui est remise en cause par des mouvements de désobéissance. Les « écoles du socle » votées à l’occasion de la loi « école de la confiance » sont aussi contestées. La volonté de rassembler les écoles d’un secteur autour d’un collège avec la suppression des directeurs et directrice d’école au profit du principal de collège jouant un rôle de chef d’établissement. Dans les collèges, ce sont les « dotations horaires », c’est-à-dire le nombre d’heures hebdomadaires, qui mettent le feu aux poudres. Et c’est sans compter le ras le bol des directions d’établissements et des petits chefs, du musellement des personnels par l’article 1 de la loi « école de la confiance », de la dégradation des conditions de travail, des locaux dégradés ou insalubres, de la perte de 25 % de pouvoir d’achat avec le gel des salaires, la possibilité pour les directions d‘imposer deux heures supplémentaires, les projets de loi remettant en cause les retraites ou les statuts des enseignants, le recours massif aux contrats précaires, le financement des écoles privées par l’argent public, la mise en place du service national universel pour ne pas dire le service militaire…
Alors que le mouvement de désobéissance s’étend, certains établissements se sont lancés dans des grèves reconductibles. Des assemblées générales d’établissements, des coordinations de villes, de département ou d’académies se réunissent pour organiser et unifier cette contestation. La plus importante a eu lieu la semaine dernière à Nantes, réunissant 400 délégués d’établissements de toute la Loire atlantique et décidant la reconduction de la grève. En région parisienne, un mouvement similaire avait eu lieu avant les vacances et certains établissements, lycées ou collèges ont repris des grèves au retour des vacances sur une journée ou en reconduisant leur grève chaque jour.
Une plateforme unificatrice
Devant le rouleau compresseur et la multiplication des attaques contre le service public d’éducation, la coordination s’est attachée à dépasser son cadre revendicatif de départ et à proposer une plateforme d’unification des luttes pour les écoles, les collèges les lycées et les établissements d’enseignement supérieur.
N’oubliant pas que le système actuel n’est certainement pas un modèle, la coordination appelle les personnels, les parents, les élèves et les étudiants à se réunir en assemblées dès le 18 mars dans les établissements et à tous les niveaux pour formuler des exigences en vue d’une école émancipatrice. Les premières exigences seront portées au niveau national devant le ministère le 2 avril.
Trois semaines pour agir contre Blanquer et ses réformes
Comme les vacances de printemps commencent dans 3 semaines pour les premières zones, un calendrier de mobilisation entend s’appuyer sur les dates de mobilisation annoncées par les syndicats pour construire une grève générale reconductible de l’éducation. Il est demandé de se réunir en assemblée générale de grève le 19 mars après les manifestations pour décider la reconduction de la grève. Des actions de visibilité pour les désobéisseurs et les désobéisseuses auront lieu le 20 mars. Le 27 mars, la coordination nationale demande à décider la grève et à renforcer les mouvements de grèves reconductible. Des actions d’enterrement de l’éducation nationale sont prévues le 28 mars avec mise en vente des établissements sur le bon coin et la publication de rubriques nécrologiques. Les associations de parents sont sollicitées pour organiser des journées « écoles mortes » le 29 mars. Le 30 mars la coordination appelle à participer à la manifestation nationale ou aux manifestions régionales suivant ce que décideront les organisations syndicales.
Correspondant
L’appel de la coordination en PDF
COORDINATION NATIONALE DES ETABLISSEMENTS EN LUTTE CONTRE LES REFORMES BLANQUER ET PARCOURSUP
Appel pour une école émancipatrice
Dimanche 17 mars
→ La coordination nationale des établissements en lutte contre les réformes Blanquer et Parcoursup s’est tenue à la Bourse du Travail de Saint-Denis en présence de 70 enseignant.e.s venant de 19 départements et 40 établissements ou collectifs nationaux, ainsi que de membres de « Touche pas à ma ZEP », de « Touche pas à mon lycée pro » et des « Stylos rouges » de l’académie de Créteil. Elle avait pour fonction de coordonner les initiatives prises par les établissements fédérés dans l’inter- collectif « La chaîne des bahuts » et de les articuler aux luttes qui se construisent dans les autres secteurs de l’Education (1er degré, collèges, précaires...) pour amplifier et renforcer la riposte contre les attaques du Ministère. Elle s’est inscrite dans la perspective de la journée de grève interprofessionnelle du mardi 19 mars, alors que des actions complémentaires (20/20, démissions de profs principaux, boycott des bacs blancs, etc.) se multiplient depuis des semaines et que la jonction avec le 1er degré et/ou les collèges est déjà réalisée en Loire-Atlantique, en Ille-et-Vilaine ou en Ile-de-France là où se sont tenues des AG de ville (Chelles, Colombes, Montreuil-Bagnolet...).
→ La coordination nationale des établissements en lutte contre les réformes Blanquer et Parcoursup
○ apporte un soutien inconditionnel aux collègues qui ont mis 20 sur 20 à leurs élèves (ou entrepris des actions similaires concernant la notation), appellent à les défendre contre les pressions qu'ils subissent, et à les rejoindre massivement le plus tôt possible dans ces actions.
○ soutient les collègues qui décident de faire grève à l'occasion de l'oral du brevet, des TPE et des évaluations en cours d'année, montrant notre détermination à poursuivre la mobilisation par la grève et sa reconduction, jusqu'à satisfaction de nos revendications, y compris pendant les examens du baccalauréat et du brevet.
○ appelle à organiser des rencontres régulières entre les parents d'élèves et les collègues, si possible sur un rythme national (tous les jeudis soir), notamment à travers par exemple des Nuits des établissements et écoles, des occupations, des réunions d'information, des « apéros » tous les jeudis soir dans les établissements, afin de les informer, les impliquer et les mobiliser.
○ invite les acteurs de l’Éducation nationale, personnels, parents, élèves, étudiants, à se réunir en « assemblées pour une école de l’émancipation » dans les écoles, les collèges, les lycées et les établissements d’enseignement supérieur, pour formuler nos exigences en faveur d’une école émancipatrice face à l’école de Blanquer. Ils appellent à mettre en œuvre ce processus dès le lundi 18 mars afin de porter les premières exigences au niveau national le mardi 2 avril devant le ministère de l’Éducation nationale.
La coordination nationale élargit ses revendications et appelle à s’en emparer, à en débattre, à les amender et à les compléter dans le cadre des assemblées pour une école de l’émancipation :
1. abrogation des réformes Blanquer : Lycée général et technologique, Lycée professionnel, Bac 2021, orientation post-Bac (loi ORE et Parcoursup)
2. retrait du projet de loi dit « pour une École de la confiance »
3. défense du caractère national du service public d’éducation, régi par des règles appliquées identiquement sur tout le territoire, en opposition à l’autonomie des établissements (par exemple concernant les horaires et les dédoublements alloués dans le secondaire à chaque discipline)
4. arrêt immédiat de toutes les formes de répression, sanction et intimidation visant les personnels du premier et du second degré et les élèves mobilisé.e.s
5. une augmentation immédiate des rémunérations afin notamment de rattraper toutes les pertes de salaire ; l’indexation des salaires au minimum sur l'inflation et la suppression du jour de carence
6. titularisation de tou.te.s les non-titulaires et précaires (enseignant.e.s, AED, AESH, etc.)
7. retrait des projets de casse de la Fonction Publique, à brève échéance, et des retraites
8. annulation de toutes les suppressions de postes et de classes, et la baisse des effectifs par classe
9. retrait du projet de décret imposant une deuxième heure supplémentaire dans le second degré
10. développement du service public de l’orientation, à l’opposé de la politique gouvernementale qui organise la liquidation des CIO et de l’ONISEP et renforce le tri social à tous les niveaux
11. défense d’une éducation publique et réellement gratuite, à l’opposé des orientations du gouvernement qui visent à développer le marché privé de l’éducation et son financement sur fonds publics
12. une carte élargie de l'Éducation Prioritaire allant de la maternelle au Bac
13. retrait de tous les dispositifs d'évaluation organisant la concurrence, la hiérarchisation ou la sélection, que ce soit celle des élèves, des enseignant.e.s ou des établissements
14. abandon des programmes rejetés par le CSE et le refus de la mise au pas pédagogique des enseignant.e.s, de la maternelle
à l’université
15. abandon du SNU, fantasme militariste financé sur le budget de l’Éducation, qui va priver les lycéens de plusieurs
semaines de cours
La coordination nationale des établissements en lutte contre les réformes Blanquer et Parcoursup appelle à :
Dès lundi 18 mars :
• se réunir en « assemblées pour une école de l’émancipation » pour formuler nos exigences en faveur d’une école émancipatrice
• Constituer une caisse de grève par établissement ou école
• Soutenir et rejoindre les personnels qui appliquent le 20/20 ou la rétention des notes, ou qui bloquent les examens nationaux (TPE, ECA, oral de brevet, examens finaux)
• Réunir et informer les parents, et organiser avec elles et eux des réunions, des Nuits des établissements et des écoles, des occupations, des apéros par exemple tous les jeudis
Mardi 19 mars :
• Grève nationale interprofessionnelle à l'appel des syndicats CGT - FO - FSU - Solidaires - UNEF – UNL • Se réunir en AG pour envisager la suite du mouvement et la reconduction de la grève.
Mercredi 20 mars :
• Rassemblements et actions pour rendre visibles et médiatiser les désobéissances, de la maternelle à l'université (démissions de PP, opérations 20/20, refus des évaluations nationales en CP, CE1, 6ème ou 2nde) • Dans l'impossibilité d'organiser une telle action dans sa ville / département / académie, un évènement est prévu à Paris à 14h30, Place de la République. Nous proposons d'envoyer aux collègues d'Île-de-France des photos avec l'action entreprise et le nom de son établissement pour les rendre visibles nationalement.
Jeudi 21 mars :
• Manifestation nationale contre la réforme de l'orientation (CIO, ONISEP, postes de Psy-EN) • Evénements « Apéros avec les parents »
Mardi 26 mars :
• Actions visibles sur le thème de l'enterrement de l'Éducation nationale, ou de la vente de son établissement sur Le Bon Coin
Jeudi 28 mars :
• Actions visibles sur le thème de la renaissance de l'Éducation nationale en lien avec les « assemblées pour une école de l’émancipation » et les exigences formulées, ou encore rachat de son établissement. • Evénements « Apéros avec les parents »
Vendredi 29 mars :
• Journée école morte à organiser avec les parents d’élèves
Samedi 30 mars :
• Manifestations régionales à l’appel des syndicats FSU, UNSA Education, CGT Education, SGEN-CFDT, SNALC
Mardi 2 avril :
• Première remise nationale du projet pour une école de l'émancipation
- Compte Twitter de la coordination nationale : https://twitter.com/STOPreformes/
- Page facebook de la Chaîne des bahuts : https://www.facebook.com/Inter-collectif...
- Groupe facebook de discussion : www.facebook.com/groups/422548111511799
- Site de la chaîne des bahuts : https://sites.google.com/view/vhinquiet/...
- Blog du Collectif contre les Réformes Blanquer et Parcoursup Île-de-France (dont la page d’accueil répertorie les sites des différents collectifs locaux ou départementaux) : collectifcrbpidf.jimdofree.com
- Liste de discussion de la coordination nationale : intercollectifs_onyva@framalistes.org
- Pétition de la coordination nationale : www.change.org/p/ministre-de-l-education...école-plus-égalitaire
- Caisse de lutte : www.lepotcommun.fr/pot/tdnghgr1