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Mélenchon sur la mort de Steve

Mélenchon

Lien publiée le 1 août 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.facebook.com/JLMelenchon/posts/10157537059693750

UNE COÏNCIDENCE TROUBLANTE

Steve est mort. Je pense à ses pauvres parents qui se rongeaient les sangs entre espoir fou et désespoir asphyxiant. Ton jeune est parti faire la fête et il ne reviendra jamais. Tout l’amour que tu lui portais te reste comme un douloureux membre fantôme. Le futur que ton gamin ouvrait pour toi a fondu dans le néant en un instant comme son pauvre corps.

Avec le décalage horaire et le temps des vérifications je réagis plus tard que vous. Tant mieux. J’ai eu le temps d’éteindre les aveuglements de la stupeur et de la sidération. A présent je lis qu’on ne « saurait établir de coïncidence » entre la disproportion de la charge de police et la mort de Steve. Ils nous diront ensuite, je suppose, qu’on ne peut établir de lien entre sa chute dans l’eau et sa noyade, non plus. Ces mots à eux seuls disent où est rendue la parole officielle dans notre pays. Les Castaner et Belloubet, les bras ballants, toujours prêts à justifier n’importe quoi, débitent leurs grosses ficelles pour gagner du temps et miser sur les dilutions de l’été.

Braves gens, tenez-le-vous pour dit. Il n’y aura pas de justice rendue. Ils sont tous là pour ça. Voilà ce qu’est devenu notre pays. Un pouvoir qui ne contrôle plus la police parce qu’il l’a sollicitée pour des tâches dont il ne veut pas assumer la responsabilité politique. Une police dont les syndicats menacent les juges sans que nul n’y voit rien à redire et surtout pas la ministre concernée Nicole Belloubet. Un magistrat qui avoue avoir menti pour ne pas embarrasser le pouvoir et sa corporation qui se tait avec application. Toute cette chaine de pouvoir aveuglée, arrête, garde à vue pour un oui pour un non, vend à la presse les comptes rendus d’audition et juge à la chaine des opposants de toute sorte : syndicalistes, militants écologistes, députés opposants. Tout se tient. Le régime fait tirer sur une femme de 83 ans au quatrième étage d’un immeuble, madame Zineb Redouane, éborgne 22 personnes et en mutile six autres. Et chaque fois, les mêmes ministres pitresques, Castaner et Belloubet, se sont contentés d’afficher leur mine perpétuellement hébétée de gens qui ne contrôlent plus rien et n’assument jamais rien.

Telle est la France aujourd’hui. Et bien sûr les procès politiques ne sont plus loin. En septembre ce sera celui des six Insoumis choisis au hasard parmi plus de vingt-cinq présents ce jour-là qui ont eu l’audace de vouloir surveiller une perquisition menée au mépris des règles de procédure, sur un motif politique fallacieux et avec des méthodes disproportionnées d’habitude réservées à la traque du grand banditisme. Telle est la France de Macron. Mais comme a dit le policier chargé de la perquisition chez l’insoumis Manuel Bompard : « on est mieux ici qu’au Venezuela ». Police politique et justice politique n’ont pas fini de faire des Steve mourants sans qu’on puisse « établir de coïncidences » avec les brutalités dont ils ont fait l’objet. Tel est devenu ce régime Macroniste qui a ouvert le cycle des violences et de la politisation de la police et de la justice et ne sait plus reprendre une responsabilité dont il a tant voulu se dédouaner.

Conclusion : on peut établir une coïncidence entre la façon dont Castaner et Belloubet dirigent leur ministère et la multiplication des actes de violences policières et judiciaires dans le pays. Une coïncidence troublante compte tenu de la question qu’elle pose : est-ce encore un État de droit que la macronie ?

JLM