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Le pillage de l’Amazonie par les capitalistes

Brésil

Lien publiée le 27 octobre 2019

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https://www.marxiste.org/theorie/sciences-environnement/2589-le-pillage-de-l-amazonie-par-les-capitalistes

Dans leur course aux profits, les capitalistes transforment chaque année des dizaines de milliers de km2 de la forêt amazonienne en exploitations de maïs et de soja, destinés à la vente sur le marché international. Chaque année, le taux de déforestation augmente, et la situation s’est encore aggravée depuis l’élection de Bolsonaro.

L’Institut National de Recherche Spatiale du Brésil (INPE) a annoncé que ce taux avait augmenté de 40 % en l’espace d’un an. Bolsonaro, qui défend les intérêts des propriétaires terriens, a déclaré que ces chiffres étaient faux. Personne ne l’a pris au sérieux. Malheureusement pour la très grande majorité de la population, ces chiffres sont justes.

Le nombre d’incendies déclenchés n’a jamais été aussi élevé que cette année, avec plus de 40 000 départs entre janvier et août 2019. Le point culminant a été atteint au mois d’août : de nombreux feux ont ravagé la forêt tropicale pendant plusieurs semaines. Des propriétaires terriens ont même décidé d’organiser une « journée du feu », le 10 août, en soutien à la politique de Bolsonaro.

Coalition d’hypocrites

Plusieurs Etats impérialistes se sont immédiatement dressés en « protecteurs » de l’Amazonie. Bien sûr, Macron a pris la tête de cette coalition d’hypocrites. Il s’est offert un greenwashing à peu de frais.

Bolsonaro en a profité pour jouer la carte nationaliste de la « souveraineté amazonienne » du Brésil contre l’ingérence extérieure – en totale contradiction avec son programme, qui promet d’accroître l’exploitation de l’Amazonie par des entreprises étrangères.

Dans les faits, les gouvernements français et allemands n’ont aucune intention de protéger l’environnement. Leur véritable objectif n’est pas de préserver le futur de l’humanité, mais de défendre les marchés, les sources de matières premières et les marges de profit de leurs bourgeoisies nationales. Comme leurs homologues brésiliens, les capitalistes français et allemands sont favorables au pillage de l’Amazonie, au détriment des populations locales, mais aussi de la population mondiale, étant donné le rôle de la forêt amazonienne dans l’équilibre environnemental mondial.

En France, Macron fait en Guyane ce qu’il reproche à Bolsonaro. De nombreuses concessions ont déjà été accordées à des multinationales qui s’enrichissent sur l’exploitation de l’Amazonie française et la dévastation de l’environnement local. Récemment, le gouvernement a donné son feu vert à un projet d’exploitation aurifère, la « Montagne d’or », qui déverserait des millions de tonnes de déchets toxiques dans la forêt vierge. Ce projet a déclenché la mobilisation des Guyanais et d’associations pour la protection de l’environnement et des populations amérindiennes. Dans ce cas précis, Macron n’est plus disposé à « sauver la planète ».

L’impasse capitaliste

Karl Marx le constatait déjà, en son temps : la destruction de l’environnement est inhérente au système de production capitaliste. Dans Le Capital, il écrivait : « La production capitaliste ne développe donc la technique […] qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur. »

Le capitalisme n’a pas attendu Bolsonaro pour saccager l’Amazonie, « poumon vert » de l’humanité. Les gouvernements du PT de Lula et de Dilma Roussef avaient fait d’énormes concessions aux propriétaires terriens. La déforestation de l’Amazonie se poursuit à grande échelle depuis les années 1970.

Tant que le système capitaliste subsistera, l’Amazonie et ses habitants n’auront d’autre avenir que la mort et la destruction. Les ressources naturelles de notre planète seront dévorées par les multinationales, dans leur interminable course aux profits. Les racines de la barbarie ne peuvent être coupées que par la mise en place d’un contrôle rationnel de la production, qui permettra d’en finir définitivement avec l’anarchie du système de production capitaliste.