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En Algérie, des milliers de manifestants pour le 47e vendredi du Hirak
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Les opposants continuent d’exiger le démantèlement du « système » et le départ de ses représentants, au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1962.
Des milliers de manifestants ont défilé contre le régime, vendredi 10 janvier à Alger, pour le 47e vendredi d’affilée, toujours aussi déterminés mais moins nombreux que lors des mobilisations spectaculaires qui avaient précédé l’élection présidentielle en décembre.
Près d’un an après le déclenchement du Hirak, mouvement populaire de contestation du régime inédit, les opposants continuent d’exiger le démantèlement du « système » et le départ de ses représentants, au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1962.
Si la mobilisation reste importante, elle semble marquer le pas par rapport aux manifestations monstres de l’hiver et du printemps 2019 – qui avaient contraint l’ex-président Abdelaziz Bouteflika à démissionner en avril – ou encore comparée aux cortèges qui ont accompagné la campagne électorale menant au scrutin présidentiel du 12 décembre, massivement rejeté par le Hirak. Il reste cependant impossible d’évaluer précisément le nombre des manifestants en l’absence de tout comptage officiel. Les manifestants se sont dispersés dans le calme vers 18 heures (heure de Paris).
« Nous n’allons pas nous arrêter »
Des défilés similaires ont également eu lieu dans au moins une quinzaine d’autres villes d’Algérie, selon des journalistes locaux et les réseaux sociaux. Elles ont drainé des foules importantes, notamment à Annaba et Constantine, les grandes métropoles du Nord-Est algérien, ont rapporté des sites d’information en ligne.
A Alger, le cortège a avancé sans incident, sous une pluie fine, en scandant « Etat civil et non pas militaire » ou encore « Les généraux à la poubelle », à l’adresse de la haute hiérarchie militaire, véritable autorité détentrice du pouvoir en Algérie. « Ou c’est vous ou c’est nous, nous n’allons pas nous arrêter », ont promis les manifestants qui ont déployé une banderole géante sur laquelle étaient peints les portraits de personnes incarcérées pour leurs activités liées au Hirak.
Quelque 76 personnes détenues pour ce motif – en attente de procès ou déjà condamnées – ont été remises en liberté le 2 janvier, la majorité à Alger. Ces libérations représentent environ la moitié des quelque 140 « détenus du Hirak » dénombrés avant cette mesure par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), qui les recense et les soutient.
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Par Hacen Ouali
Sous une pluie fine, les milliers de manifestants entonnent un slogan «Asseguas Amegaz, El Hirak Rahou labass!» (Bonne année et le hirak se porte bien) – préparé pour la circonstance –, comme pour montrer que la mobilisation populaire maintient le cap, résiste et poursuit sa longue marche vers la liberté.
De la rue Hassiba Ben Bouali jusqu’au bout du boulevard Colonel Amirouche, les Algérois étaient nombreux à battre le pavé pour le 47e vendredi de mobilisation contre le pouvoir politique. Avec le même esprit d’union et de communion, affirmé inlassablement comme élément structurant de la révolution démocratique, depuis le 22 février 2019, le peuple du vendredi a encore une fois exprimé son rejet de la présidentielle de Abdelmadjid Tebboune [12 décembre 2019], qu’il considère comme étant «la continuité»du système. «Nous sommes toujours dans le même système, ils changent les visages, mais les usages restent les mêmes, ils font tous partie de la même bande; on ne peut plus tromper ce peuple», lâche le jeune Abdelhamid, qui est animateur d’un carré de manifestants.
Ingénieur dans une boîte privée, il estime que les Algériens «doivent poursuivre la mobilisation pour empêcher le risque d’un retour à la période d’avant 22 février». «Nous continuerons à marcher chaque vendredi jusqu’à ce que les Algériens retrouvent la dignité humaine», assure-t-il, avant de replonger dans l’ambiance de la marche.
Une ambiance joyeuse, plurielle, où toutes les générations se mêlent dans un désordre naturellement organisé, où les gens se prêtent les parapluies pour mettre surtout les enfants et personnes âgées à l’abri de la pluie qui ne semble pas dissuader les marcheurs.
Encore moins l’énorme dispositif sécuritaire déployé. «Nous avons brisé le mur de l’interdit et il n’est plus question de céder les espaces. Le pouvoir est en embuscade, il guette la moindre faille pour les reverrouiller», prévient un manifestant dans un échange avec d’autres, qui s’interrogent sur la stratégie du pouvoir depuis l’arrivée de Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Etat. «Aucun signal d’apaisement ni volonté de changer. Les mêmes méthodes sont toujours à l’œuvre.»
En effet, le siège régional du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a été comme assiégé toute la matinée par un bataillon de policiers antiémeute [1]. «La police a tenté de nous empêcher de sortir du siège pour rejoindre la marche, il a fallu qu’on brise de force le cordon», témoigne le député Mohamed Arezki Hamdous. Les militants et sympathisants du RCD, qui forment leur carré habituel conduit par leur leader Mohcine Belabbas, ont pu marcher. Plus tôt dans la matinée, un groupe de manifestants a été brutalement «chassé» de la rue Khelifa Boukhalfa et une quinzaine d’entre eux ont été arrêtés.
Et pendant que l’interminable cortège qui a démarré de Belouizdad atteint la Grande-Poste, la vague par le boulevard Hocine Asselah de Bab El Oued arrive, compacte pour donner à la mobilisation toute sa force. Sous le slogan «Abane a laissé un testament, Etat civil et non militaire!» [référence à Abane Ramdane et à son orientation lors du congrès de la Soummam en août 1956], scandé à gorge déployée, les manifestants «bétonnent» par leur nombre supérieur l’esplanade de la Fac centrale. Ils confirment une fois de plus leur attachement à un des principes fondateurs du Mouvement de libération nationale qui plus que jamais est d’actualité.
Une arrivée en masse qui rassure ceux qui redoutaient l’affaiblissement du mouvement. Un soulagement, car la peur d’un essoufflement est fortement redoutée, malgré les encouragements de la combattante Louisette Ighil Ahriz. Malgré le poids des ans, elle ne perd rien de sa grinta. Appuyée sur une béquille, elle lance aux nombreuses personnes qui viennent la saluer: «Je ne suis pas fatiguée, je suis déterminée, nous continuerons jusqu’au bout.»Comment abandonner, quand des femmes de cette race vous lancent ce défi!
«Nous sommes encore mobilisés, nous ne lâcherons pas. Nous devons continuer à faire pression et empêcher le pouvoir de nous imposer sa feuille de route qui consiste à recoller les morceaux du système», déclare Abdelkrim, ancien cadre dans une entreprise publique qui a fait faillite. Venu de Réghaïa [dans la banlieue est d’Alger], il dit ne jamais avoir raté un vendredi depuis le 22 février. Entouré de quelques manifestants, il interpelle le pouvoir «qui doit comprendre que ce mouvement extraordinaire est une chance pour l’Algérie. Il ne faut pas le voir comme une menace pour le pays, mais c’est plutôt son salut».
Véritable laboratoire d’idées, ce 47e vendredi n’a pas dérogé à sa règle. Accompagner la marche par une multitude de débats et de discussions sur le chemin parcouru jusque-là, mais surtout sur l’avenir de l’insurrection citoyenne face à la nouvelle situation politique née après la présidentielle de 12 décembre dernier. La grande et classique question: que faire? Sérieuse interrogation pour un mouvement face à un Président qui jette dans le débat public la révision de la Constitution [Voir ci-dessous un large extrait de la contribution de Kamel Aïssat, membre de la direction du Parti socialiste des travailleurs.]
Il ressort des slogans et des chants des manifestants le rejet aussi consensuel et catégorique du dialogue avec le pouvoir. «Le pouvoir fait toujours dans la ruse, il n’est jamais sincère dans ses démarches. Il excelle dans la manipulation. A travers la révision de la Constitution en passant par un référendum, Abdelmadjid Tebboune cherche à se donner la légitimité qui lui fait défaut. Cela rappelle curieusement la méthode de Abdelaziz Bouteflika mal élu en avril 1999», analyse un manifestant. Un avis qui fait écho à une pancarte brandie par une femme, sur laquelle on pouvait lire en arabe «Le pouvoir dominant utilise la Constitution pour asseoir son système et renforcer ses mécanismes dans la profondeur des institutions de l’Etat».
Autant de pancartes bricolées à la hâte et des banderoles arborées pour résumer la pensée vivante et sans cesse renouvelée d’un peuple en mouvement. Tout est passé au crible. Surtout le nouveau gouvernement de Abdelaziz Djerad, où les ministres sont brocardés avec un humour sarcastique. Le secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie cinématographique, Bachir Youcef Sehair, a eu droit à toutes les caricatures.
Une compilation de ses photos dans les marches, à côté de celle de famille prise lors du premier Conseil des ministres, commentée par une phrase assassine traduisant l’état d’esprit du mouvement populaire qui demeure aussi vigilant que déterminé. Les manifestants se dispersent avec la pluie qui s’arrête en se donnant rendez-vous pour le 48e vendredi. (Article publié dans El Watan en date du 11 janvier 2020)
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[1] Le 47e vendredi de la marche a connu un début «électrique» à Alger et même dans certaines villes de l’intérieur du pays. Le déploiement policier a été beaucoup plus intense que ce qu’on a vécu lors des précédentes marches. Plusieurs barrages filtrants ont été dressés à l’entrée de la capitale et des points de contrôle ont été placés au niveau de plusieurs routes menant vers Alger-Centre.
Au centre de la capitale, les forces de police ont fait un impressionnant maillage, couvrant aussi bien les grands boulevards que les venelles. Tout cela sous les incessants bruits d’hélicoptères qui appuient, par une surveillance aérienne, les forces de police au sol. […] Certains témoins oculaires ont fait état d’une vingtaine de personnes interpellées. Ces interpellations s’ajoutent au déploiement policier musclé qui contraste avec la main tendue du nouveau président, Abdelmadjid Tebboune, au hirak. Elles ne répondent assurément pas aux attentes, vivement exprimées par des personnalités politiques, de mesures d’apaisement qui favoriseraient le dialogue comme moyen pour trouver une solution définitive à la crise politique.
Bien au contraire. Le rétrécissement du champ d’expression libre qu’est devenue la rue depuis maintenant plus de 10 mois renvoie l’image d’un pays qui peine à sortir de la gestion purement sécuritaire des manifestations et d’un pouvoir toujours méfiant de toute action et de tout mouvement qui portent des revendications politiques. (Extraits de l’article de Mokrane Ait Quarabi publié le 11 janvier 2020 dans El Watan)
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Une élection illégitime. La présidentielle pour assurer la continuité du régime
Par Kamel Aïssat
Mobilisation le 12 décembre à Bejaia: «Nous ne voterons pas»
Jeudi 12 décembre, le jour des élections, on a eu des mobilisations immenses, parmi les plus grandes depuis le début du mouvement. Mais personne n’en a parlé en France, car les seuls alliés du régime, ce sont la France, les États-Unis, la Chine, les Émirats, l’Arabie Saoudite. Il n’a aucun appui au niveau populaire.
Il y a eu une cooptation: le Conseil constitutionnel, nommé par Bouteflika, a fait une fetwa pour prolonger le mandat de Bensalah [«chef» de l’Etat du 9 avril au 19 décembre 2019] et le gouvernement, changer la composition du gouvernement. L’élection du 12 décembre a été organisée par un gouvernement illégitime, par un président illégitime, y compris du point de vue de la Constitution qui n’est plus en vigueur depuis le 5 juillet, convoquée depuis une caserne, pour coopter des figures de façade et assurer la continuité du régime libéral et antidémocratique.
Les élections en France [pour les Algériens] ont été protégées par les CRS, tandis que des Algériens manifestaient pacifiquement devant l’Ambassade à Paris. En Algérie on nous explique que 9 millions de personnes ont voté, soit 39,9% de participation. Mais aucune des 8 chaînes de télévision n’a réussi à diffuser des images de gens qui votent. On a vu des militaires en files, bien disciplinées, aller voter, mais rien d’autre. À Béjaïa [Kabylie], pour aller voter, ils ont cassé le mur entre la caserne et l’école, au lieu de passer par l’extérieur! La chaîne Al Magharibia, d’influence islamiste, qui soutient le mouvement et qui diffuse depuis Paris, a été suspendue en octobre dernier avec l’accord du gouvernement français.
Les deux semaines précédant les élections, un matraquage a eu lieu: on nous a dit de faire attention aux islamistes. Mais ils ne représentent rien aujourd’hui. On nous a dit que le mouvement était un désordre kabyle, mais des arrestations ont eu lieu partout… et le drapeau kabyle a été brandi dans tout le pays. Le pouvoir a dénoncé une supposée intervention étrangère, mais tout le monde se rappelle que les ministres français sont venus pendant des années nous expliquer que notre président était lucide, intelligent, qu’il avait une grande culture alors que c’était un légume! Ils se sont aussi appuyés sur une résolution du parlement européen demandant «la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes inculpées pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression» pour titiller la fibre nationale et organiser des manifestations pour le pouvoir… alors que le pouvoir a des accords injustes avec l’Union européenne, par exemple la mise en place du LMD [comparaison et équivalence des diplômes], qui contribue à bloquer l’avenir de la jeunesse algérienne.
Tebboune, dans son discours d’investiture, a salué les hommes d’affaires. Il n’a pas salué le peuple en lutte, ni les travailleurs, ni les chômeurs, ni les femmes, ni même ses électeurs. Par contre, il a tenté de titiller la fibre nationaliste du peuple. Le soir de l’élection, alors que Macron a pris «acte de l’élection de M. Tebboune» et celui-ci a répondu «Je ne lui répondrai pas […], moi j’ai été élu par le peuple algérien et je ne reconnais que le peuple Algérie»… Puis ils ont passé une heure au téléphone… Comme le dit Mohammed Harbi, la France n’est pas partie d’Algérie, elle est venue avec le capitalisme, elle est partie et a laissé le capitalisme.
Une politisation sans alternative, sans programme politique
Le 12 décembre, le pouvoir a coopté un président, Tebboune, qui incarne la continuité du système et les profondeurs de la bureaucratie algérienne, ex-ministre de l’Intérieur, ex-ministre de l’Habitat, un secteur juteux, ex-premier ministre de Bouteflika. Le peuple n’accepte pas ce président. Le vendredi 13, les manifestants sont venus avec des sacs de farine, et se sont mis de la farine sur le visage, car le fils de Tebboune a été impliqué dans une affaire de trafic de cocaïne…
Les mots d’ordre centraux concernent l’illégitimité du président. Mais le discours dominant propagé notamment dans les médias est le soulagement d’avoir enfin un président. Il y aura un mouvement de reflux de la mobilisation. Cela a déjà eu lieu au moment où Bouteflika a démissionné, car une partie du peuple s’est soulevée seulement contre l’humiliation, et c’est la jeunesse qui a imposé la poursuite du mouvement, face aux couches installées. En mars, avril et mai, l’émigration clandestine («Harraga») a pratiquement disparu des statistiques, car l’espoir de changer les choses a émergé, puis elle a repris pendant l’été.
Le mouvement est pacifiste car le peuple sait qu’il n’a pas le rapport de forces militaire par rapport au pouvoir. La force de la mobilisation est la massivité des rassemblements du vendredi. Le 12 décembre, 450 jeunes ont été arrêtés à Oran. À Bejaïa, une grève générale a été organisée, avec la participation des syndicats, avant le 12 décembre. Ce département, qui a accumulé des traditions d’organisation depuis les années 1980, avec une auto-organisation, avec des manifestations le 1er Mai, avec les martyrs des mobilisations des années 1980, a pour rôle d’ouvrir la voie pour l’ensemble du pays.
Le mouvement est fondamentalement démocratique. Mais il n’y a pas un fossé entre les questions démocratiques et les questions sociales. En février, le PST (Parti socialiste des travailleurs) était la seule organisation à avancer la question de la Constituante. Un des rôles du Pacte pour l’alternative démocratique (PAD) auquel nous participons est de structurer le débat, ne pas le laisser aux experts et aux technocrates. Certaines organisations du PAD considèrent que la transition peut passer par une présidentielle… mais le mouvement les a obligés à évoluer. D’autres veulent négocier avec Tebboune, qui fera aussi des offres de service. Mais jusqu’ici la force du mouvement empêche une telle négociation, car le point de départ est le départ du système, et la seule négociation possible est la modalité de départ, la transition.
Une nouvelle Algérie s’est révélée
Concernant les perspectives, il y a eu une bataille, une première mi-temps, qui est finie. On va entrer dans une deuxième bataille, pour dégager le système. Le mouvement est en train de produire lui-même ses alternatives. L’alternative, nous l’appelons nous Assemblée constituante souveraine, c’est-à-dire le fait de redéfinir l’Algérie de demain, telle que les jeunes la voient aujourd’hui. Pour reposer toutes les questions démocratiques et sociales: la situation des femmes, qui une question très importante, la place de la religion, le droit au travail, la répartition des richesses. On parle d’un processus constituant souverain car il doit avoir lieu sous contrôle populaire, il ne doit pas être élaboré par des experts. Il doit être élaboré par le peuple organisé. Il commence à s’auto-organiser, à son rythme: avec des débats publics dans beaucoup de villes notamment.
Quelle que soit l’issue du mouvement, il y aura une nouvelle manière de s’organiser, de faire de la politique.
Les gens ne s’organisent pas à partir d’un concept, mais à partir de la réalité de la situation, des besoins. En 2001, le mouvement a démarré le 18 avril et, le 25 avril est sorti le premier appel à l’auto-organisation. Elle s’est organisée pour face aux assassinats des jeunes et arrêter les émeutes en les transformant en action consciente. Les premiers comités populaires ont organisé la récupération des pneus, du tabac… pillés durant les émeutes. Et plus fondamentalement pour faire face à la répression. Mais c’est aussi le produit de l’expérience de la génération militante des années 80 qui s’est retrouvée à Bejaïa.
Le mouvement actuel ne suivra pas ce chemin. L’auto-organisation existe aujourd’hui sur les questions démocratiques, en particulier la libération des détenus, la solidarité avec les familles qui sont dans le besoin, payer et transporter les avocats et les manifestants pour les procès et pour débattre… Elle a été aussi embryonnaire mais très efficace pour tenter d’empêcher l’élection du 12 décembre.
S’il y a un processus constituant, l’auto-organisation prendra aussi toute sa place car ce n’est pas à l’appareil d’État d’organiser des élections, c’est au peuple de le faire, car c’est la seule garantie pour empêcher la fraude et imposer un contrôle populaire sur les élus. Aujourd’hui, la prise de conscience est inédite depuis l’indépendance. (Contribution parue sur le site du NPA, le 10 janvier 2020)
Kamel Aïssat est membre de la direction du Parti socialiste des travailleurs