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Rentrée universitaire à Paul Valéry : toujours plus de précarité étudiante
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Rentrée universitaire à Paul Valéry : toujours plus de précarité étudiante - Le Poing
A la veille de la rentrée universitaire, le Poing s’est entretenu avec les divers syndicats étudiants du campus Montpelliérain. Ils déplorent tous une augmentation de la précarité étudiante.
A Paul Valéry, les cours reprendront le 8 septembre en présentiel, même si certaines formations pourront envisager des modalités de cours en distanciel. La semaine dernière, les syndicats étudiants faisaient leur pré-rentrée, à la rencontre des étudiants. Et pour le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier comme pour Solidaires étudiant-e-s, le constat est le même : « un accroissement de la précarité étudiante, et un isolement social accru pour de nombreux étudiants, qui risquent de rencontrer des difficultés à trouver un emploi étudiant avec la crise sanitaire» ; « on se rend compte en posant quelques questions que la précarité au centre des préoccupations des étudiant-e-s, que ce soit pour se loger, se nourrir, pour les transports.. »
Sur la question des transports, justement, les syndicats étudiants pointent l’absence de tramways gratuits pour les moins de 25 ans, alors que le maire de Montpellier, Michaël Delafosse l’avait pourtant promis pour la rentrée 2021. « Alors que la transition écologique, avec la création de pistes cyclables, doit être encouragée, les principaux usagers du réseau de transports (1/4 de la population étudiante soit 75 000 étudiants) sont finalement exclus de la mesure de gratuité pour cette rentrée scolaire au profit uniquement des moins de 18 ans et plus de 65 ans. Pour une vraie mesure de solidarité, le maire Mickaël Delafosse doit tenir ses engagements et d’inscrire les étudiants dans le processus de gratuité dès la rentrée 2021 ! », écrivait le SCUM dans un communiqué de presse. Mais visiblement, pour le maire « socialiste » de Montpellier, la police des transports à l’air plus importante à mettre en place que la gratuité pour les étudiants !
Pourtant, Montpellier est déjà l’une des villes étudiantes les plus chères de France après Paris (avec des hausses du coût de la vie de +3,85% en 2020 et +2,14% en 2021, la faisant sortir du podium des villes où il fait bon étudier de l’Étudiant). Les syndicats étudiants comptent bien se mobiliser sur cette question, et Solidaires étudiant-e-s a déjà lancé une pétition sur le sujet.
Vers la mort des CROUS ?
A l’UNEF, les militants dénoncent depuis quelques mois une « liquidation des CROUS », normalement chargés d’assurer la fourniture bourses, de logement et de repas aux étudiants sur critères sociaux. La fin des repas à un euro du CROUS pour les non-boursiers, mis en place au début de la crise sanitaire, a été décidée au début de l’été par le gouvernement, et risque de peser sur portefeuille de nombreux étudiants. Sur la photo ci-dessous, on peut voir un repas plat-dessert fourni par le CROUS au tarif de 3,30e ou 3,50e. « Avant, il y avait entrée-plat-dessert », constate un étudiant précaire de la rédaction du Poing.
Selon une enquête de l’OVE parue en septembre dernier, ce sont principalement les dépenses d’ordre alimentaire qui ont posé un problème aux étudiants. Elles ont été citées par 56% des étudiants ayant rencontré des difficultés financières. La crise sanitaire a encore aggravé cette situation : l’an dernier, le SCUM a distribué près de 6 000 colis alimentaires à des étudiants.
L’épicerie Solidaire de Paul Valéry, en lien avec le Secours Populaire, a aussi permis à des étudiants de se nourrir l’an dernier. Elle devait rouvrir fin septembre.
Outre les conséquences sur la précarité alimentaire des étudiants, les militants de l’UNEF-Montpellier lient « la liquidation des CROUS » avec d’autres réformes du gouvernement, comme le revenu universel d’activité, en projet pendant la crise sanitaire et qui devrait être remis sur la table à l’automne par le gouvernement. Ce revenu est vu comme une sorte « d’extension de la garantie jeune », qui s’appliquerait à tous les moins de 25 ans, étudiants inclus : le principe est simple, un revenu (497€ par mois actuellement), en échange d’une formation, et/ou d’un accompagnement « digne d’une réinsertion post-carcérale » selon l’UNEF-Montpellier. Ce revenu viendrait à terme se substituer aux bourses du CROUS ; un « outil de flicage en plus pour les étudiants précaires » toujours selon l’UNEF Montpellier, qui appelle à se mobiliser pour défendre les CROUS et y réinjecter de l’argent public.
La question des sans-facs
Comme les années précédentes, de nombreux étudiants titulaires d’une Licence se retrouvent sans affectation en Master. Le SCUM constate que cela touche majoritairement les étudiants étrangers : « Sans inscription en master, ils n’auront plus accès à leur visa et seront donc expulsables de France vers leurs pays d’origines ».
Solidaires Etudiant-e-s et le SCUM accompagnent actuellement une cinquantaine d’étudiants chacun dans leur procédure d’inscription et entendent lutter par l’action collective en interpellant le rectorat ou en organisant des actions. A ce propos, Solidaires Etudiant-e-s organise une AG des sans-fac le 9 septembre à 10h.
Alors que le gouvernement a méprisé les étudiants l’hiver dernier en agitant l’épouvantail de « l’islamogauchisme » pendant qu’ils étaient laissés dans l’isolement et la précarité, la rentrée s’annonce riche en luttes. En tout cas, tous les syndicats étudiants l’affirment : « Il n’y a que par la lutte collective que les choses changeront ! »