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Transports RATP : une mobilisation pour les salaires qui ne s’arrêtera pas là
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Après la mobilisation du 29 septembre, les travailleurEs de la RATP étaient nombreux en grève le 18 octobre en soutien aux raffineurs et pour l’augmentation des salaires. La date du 10 novembre prévue fin septembre pour mobiliser dans le métro et le RER a finalement rallié tous les agentEs, alors qu’une mobilisation dure depuis plusieurs semaines dans les ateliers.
Depuis le 18 octobre à l’atelier de Sucy-en-Brie, la maintenance des RER A ne se fait plus qu’a minima, car les différentes équipes se mettent en grève à tour de rôle. D’autres ateliers de la ligne A ont suivi, comme à Rueil ou Torcy. D’autres encore sont entrés dans la danse la semaine dernière en commençant par 59 minutes de grève par jour.
Les revendications sont claires : augmentation de tous les salaires de 300 euros, intégration des primes aux salaires et l’arrêt du « chantier primes » — un projet de la direction qui vise à rogner plusieurs primes qui oscillent entre 60 et 200 euros selon le poste.
À peine plus d’un euro l’heure supplémentaire imposée
Si le mouvement dans les ateliers se concentre sur les salaires c’est parce qu’ils y sont les plus bas : un ouvrier y est embauché avec un salaire mensuel de base supérieur au Smic… de 6 euros ! Malgré l’augmentation de 2,2 % lâchée par la direction sous la pression des grèves de juin dernier, les mainteneurs n’en peuvent plus.
Ils ne sont pas les seuls : cette revendication de l’augmentation des salaires est partagée par tous, alors que les conditions de travail se dégradent fortement avec le manque de personnel. Ouverture à la concurrence oblige, la direction a imposé le 1er août un nouvel accord de branche nommé CST (cadre social territorialisé) qui entraîne l’allongement du temps de travail et la réduction des jours de congé. Comme le disait un gréviste jeudi : « On nous impose 54 minutes de plus par jour travaillé... en ayant une prime de 260 euros par an ! Ce qui fait à peine plus d’un euro l’heure supplémentaire imposée ».
Du planning de grèves limitées à l’offensive
Vu l’ampleur des attaques, il va falloir une riposte d’ensemble. Pour l’instant, la mobilisation se fait sous forme de grèves perlées ou tournantes, ponctuelles ou localisées, ou de 59 minutes seulement comme à Sucy où les syndicats ont prévu un planning de la grève sur un mois… Si une certaine ambiance de mobilisation se maintient, ce n’est pas avec ce genre d’escarmouches que les agents de la Régie réussiront à forcer la direction à lâcher sur les salaire.
C’est bien une grève totale qui permettra de tordre le bras à la direction, comme à l’hiver 2020 contre la réforme des retraites ! Les directions syndicales justifient ces grèves limitées ou ponctuelles par le contexte de l’inflation, mais c’est un prétexte car les fins de mois difficiles n’empêchent pas de passer à l’offensive. Au contraire, ce sont rarement les salariéEs les mieux payés qui déclenchent les grèves… Certes, une grève totale qui engage un bras de fer pour gagner doit se construire, mais pas à l’économie.
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Encadré :
Le 10 novembre : des piquets à la manifestation
L’aube n’est pas encore levée. Quelques dizaines de grévistes se retrouvent devant les dépôts de bus, les terminus de métro et les ateliers. Ils ne sont pas nombreux mais déterminéEs. On discute des salaires, des grèves qui ont commencé à Sucy ou de celle des raffineurs d’il y a quelques semaines. Après avoir constaté que les ateliers étaient bien vides et les lignes de métro quasiment à l’arrêt, les grévistes convergent devant la maison de la RATP où tous les corps de métier sont réunis à l’appel des directions syndicales.
À 300, ils décident d’entrer dans le bâtiment de la direction qui reçoit une délégation de l’intersyndicale. Pendant ce temps, les grévistes discutent des suites du mouvement. Personne ne songe à reprendre le travail « comme si de rien n’était » car tout le monde a conscience que pour gagner il va falloir frapper plus fort. La preuve quelques minutes plus tard quand les dirigeants syndicaux sortent de leur entrevue avec la direction. Les tensions sont palpables : FO reproche à la CGT de vouloir casser les négociations. « Quelles négociations ? », s’étonnent les grévistes. Les syndicalistes prennent alors la parole, mais l’assistance est moins nombreuse et les interventions sont rapides. La direction n’a pas la possibilité de répondre aux revendications et la réponse rendue à la délégation est d’attendre décembre pour voir ce que le nouveau patron Jean Castex fera une fois en poste, et surtout les NAO de 2023 anticipées.
Un piège tendu pour balayer la mobilisation en cours et surtout ne pas avoir à prendre en compte l’inflation future de 2023. Mais dans l’assemblée, personne n’a l’air de tomber dans le panneau. Par groupes épars, les grévistes rejoignent la manifestation à République. Si celle-ci n’a pas fait le plein, quelques travailleurEs de la RATP sont néanmoins déterminés et retournent dans leur ateliers ou leurs dépôts avec la ferme intention de préparer la suite !