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Proposition de méthode pour faire un point Situation Politique
Préambule : l'idée de cet article n'est pas de donner LA méthode pour faire un point situation politique dans une organisation marxiste révolutionnaire comme la Tendance Claire Jeune, mais de proposer quelques bases permettant à chacun.e de se les approprier ou non dans l'objectif de ne pas partir de rien quand ce genre de point écrit ou oral redondant est à préparer dans nos réunions.
I/ Qu'est-ce qu'un point situation politique et pourquoi en fait-on dans les organisations marxistes révolutionnaires ?
Le point situation politique est un point servant à analyser la situation pour déterminer l'orientation de notre organisation marxiste révolutionnaire à un moment donné.
- Ce n'est donc pas un point d'actualité à l'image d'un JT enchaînant les informations sans les lier et sans chercher à comprendre les dynamiques de classes ou d'oppressions qui les engendrent. Au contraire l'idée est d'analyser si les éléments d'actualités décrivent une augmentation de la lutte de classe, des luttes contre les oppressions ou le contraire. Tout simplement parce que les tâches des révolutionnaires ne sont par exemple pas les mêmes dans une situation pré-révolutionnaire que dans une situation réactionnaire. Pouvant par exemple déterminer la participation à une élection ou non (dans une situation pré-révolutionnaire moins de sens...).
- Et justement c'est le deuxième point : ce n'est pas non plus un café philo ou on analyse sans réfléchir à l'action et à nos moyens pour modifier la situation. Un point situation politique est donc systématiquement divisé en 2 axes. Un premier analysant la situation et un second proposant une orientation politique. Orientation générale à décliner par rapport aux secteurs dans lesquels les camarades interviennent et la réalité militante de chacun.e. Si ce point situation politique est fait dans une réunion à l'oral avec assez peu de camarade il est donc juste de l'enchaîner d'un point activité.
Par ailleurs des choix sont forcément fait dans les sujets d'actualités abordés ou non. Ils doivent être fait en fonction de l'influence qu'ils ont sur la lutte de classe et les luttes entre groupes oppresseurs et opprimé.e.s, et en fonction de ce qu'il nous semble prioritaire dans notre orientation. Par exemple ça ne sert à rien de détailler, comme le font les médias bourgeois le fonctionnement d'un attentat ayant lieu dans un pays occidental (genre tel individu a fait ça puis ça...). Si on en parle, c'est globalement, pour parler des conséquences des politiques impérialistes et qu'on estime que la priorité est de réagir aux discours bourgeois les concernant, parce que beaucoup de personnes de notre classe sont influencé.e.s... Ou pour réfléchir sur leurs conséquences sur la hausse de l'islamophobie parce qu'on pense qu'une des priorités est de lutter contre elle...
Et puis selon la situation il peut être prioritaire ou non de parler des réalités internationales et/ou nationales. De façon générale c'est mieux de parler des deux, parce que ça donne une vision plus globale de la situation. Mais en période de mobilisation nationale, par exemple au printemps 2016, il peut être juste d'axer uniquement sur cette mobilisation pour déterminer au mieux notre orientation. A contrario quand une période de hausse de la lutte de classe importante a lieu ailleurs (printemps arabe...) ou une hausse des luttes contre les oppressions (grèves des femmes massives, mobilisation IVG espagne...) alors que la situation nationale ne connaît pas beaucoup de remous. Et qu'on estime que notre tâche prioritaire est de populariser ce développement pour tenter de faire tâche d'huile, il peut être juste de centrer notre point uniquement là dessus.
Enfin, à la TC Jeune parce que nous analysons les oppressions comme ayant une autonomie plus ou moins grande vis à vis de la lutte de classe (au sens marxiste orthodoxe), il peut être juste de leur donner une place à part dans le plan de notre point situation politique. Soit dans la/les sous-partie/s nationale ou/et internationale soit en en faisant une troisième sous partie dans le point situation.
II/ Proposition de plan type intégrant une sous-partie internationale :
En conséquence de tous ça voilà une proposition de plan type intégrant une sous partie internationale.
I/ Situation
A/ Internationale
Intro : caractérisation globale de la situation (en quelques phrases) :
Situation de l'infrastructure : crise de l'économie ou non modification éco, situation de la lutte de classe (hausse/baisse, attaque de la bourgeoisie particulière ou non...)
Situation de la superstructure : bipolarisation politique ou non, développement des idées réactionnaires avec gouvernement plus réac ou non, instabilité ou stabilité de la domination politique bourgeoise...
1/ Éléments réactionnaires
-
-
-
2/ Éléments progressistes
-
-
-
3/ Oppressions spécifiques
- Éléments progressistes
- Éléments réactionnaires
Transition : situation internationale similaire ou non à situation nationale, situation internationale influençant sur tel et tel point la situation nationale.
B/ Nationale
Intro : caractérisation globale de la situation (en quelques phrases) :
Situation de l'infrastructure : crise de l'économie ou non modification éco, situation de la lutte de classe (hausse/baisse, attaque de la bourgeoisie particulière ou non...)
Situation de la superstructure : bipolarisation politique ou non, développement des idées réactionnaires avec gouvernement plus réac ou non, instabilité ou stabilité de la domination politique bourgeoise...
1/ Éléments réactionnaires
-
-
-
2/ Éléments progressistes
-
-
-
3/ Oppressions spécifiques
- Éléments progressistes
- Éléments réactionnaires
II/ Orientation
A/ Campagnes ou priorités d'activités à mettre en place et orientation à y porter globalement :
Par exemple : construire la mobilisation contre les ordonnances Macron, en critiquant et interpellant les directions syndicales et en défendant mordicus les cadres auto-organisés contre les bureaucrates qui les combattent. En insistant sur ce qui touche spécifiquement les LGBTI, les non-blanc.he.s et les femmes.
B/ Campagnes ou priorités d'activité à mettre en place et orientation à y porter dans nos secteurs d'activité :
Par exemple : lier la bagarre contre les ordonnances Macron à la lutte contre la sélection à l'université. Porter la mise en place ou non d'une Coordination Nationale Etudiante, proposer telle type de motion dans nos AGs...
C/ Décisions matérielles :
Selon l'échelle : production de telles affiches, tel article, tel tract, tel 4 pages, tel retweet/tweet, telle publi facebook, participation massive à telle échéance...
A la suite de tout cela, comme dit plus haut quand le point est fait à l'oral et avec suffisamment peu de camarades, il est juste de faire le plus souvent un point sur l'activité de chacun.e des camarades. Où chacun.e revient sur son bilan depuis la dernière échéance, ce qui peut nous permettre de décider au mieux de notre orientation les fois d'après en fonction de notre réalité militante. Plus l'activité militante est importante, plus il est possible de faire des tâches jugées moins prioritaires. Puis ou chacun.e dit ce qu'ille compte faire jusqu'à l'échéance suivante et un échange a lieu là dessus. Si il y a trop de camarades en réunions, il est possible de faire ces points activités par la suite en comité plus restreints (suivies...).
Pour finir un simple mot pour dire que pour préparer ce genre de point en suivant cette méthode et ce plan, cela prend du temps. Temps qui diffère selon notre expérience individuelle, notre suivi récent de l'actualité et d'autres facteurs. Mais cela peut grosso modo aller d'une demi heure-trois quart d'heure à plusieurs heures. Et ce temps est plus important pour faire ce point situation à l'écrit plutôt qu'à l'oral. Donc s'engager à faire ce genre de point c'est dégager ce temps pour le préparer.