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Chronique de la campagne présidentielle – épisode 15

Chaque week-end, nous publions une chronique de la campagne présidentielle. En commentant les faits marquants de la campagne, de notre point de vue qui est celui de communistes révolutionnaires ayant décidé de faire campagne pour la victoire de Mélenchon en 2022. Vous pouvez retrouver les précédentes chroniques sur le site de la Tendance Claire.

Depuis quelques jours, nous avons commencé à publier une analyse critique du programme de l’Avenir en commun. Nous invitons tous nos lecteurs à suivre cette série de billets publiés régulièrement sur notre site.

Au sommaire ce week-end :

- Le Pen : une candidature anti-ouvrière

- Pécresse remballe sa seule mesure « sociale » pour les petits salaires

- « Avec vous 2022 » : Macron avance masqué, mais ses intentions ultra-libérales sont claires

- Le programme du Medef pour la présidentielle

- Brèves : Hidalgo, Zemmour, sondages

Le Pen : une candidature anti-ouvrière

Le Pen séduit largement les catégories populaires avec un discours qui se veut social et anti-système. Derrière cette façade, il y a pourtant un programme qui défend les intérêts du patronat. La mesure phare de Le Pen est d’inciter les patrons à augmenter de 10 % le salaire direct jusqu’à trois fois le smic… en exonérant ces hausses de cotisations patronales (c’est-à-dire le salaire socialisé) pour préserver la « compétitivité » des entreprises. Autre mesure choc et totalement démagogique pour séduire les jeunes : l’exonération totale de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans et de l’impôt sur les sociétés pour les patrons de moins de 30 ans. Les jeunes bourgeois bénéficieront ainsi d’un immense cadeau fiscal. Elle propose en outre de permettre une donation exonérée de tout impôt dans la limite de 100 000 € tous les dix ans : cela permettra aux plus riches de faire plusieurs donations totalement exonérées d’impôts. Elle veut aussi supprimer tout imposition sur le patrimoine immobilier. Et elle souhaite conserver la « flat tax », l’immense cadeau fait par Macron aux plus riches. Bref, Le Pen propose des baisses d’impôts pour les plus riches, avec pour contrepartie une réduction des dépenses publiques. La conséquence est évidente : une aggravation des inégalités.

Pour rassurer le grand patronat, elle a renoncé à toute idée de sortie de l’UE et de l’euro. Elle promet de rembourser l’intégralité de la dette publique. Il ne reste plus grand-chose de la posture anti-système de Le Pen. Jeudi 27 janvier, elle a rencontré des grands patrons suite à une invitation d’Ethic petit lobby patronal. Elle y a rappelé son opposition à la hausse du smic et à la participation de 50 % des employeurs aux dépenses en carburant des salariés. Et elle a annoncé aussi une série de cadeaux supplémentaires pour les patrons : suppression totale de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et fin de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) dans les « zones de relocalisation ». Tout cela sous les applaudissements des patrons !

Pécresse remballe sa seule mesure « sociale » pour les petits salaires

Il était difficile de trouver une mesure prétendant agir pour le pouvoir d’achat des catégories populaires dans le programme de Pécresse. Il y avait néanmoins une mesure « phare » : augmenter de 10 % (en 5 ans…) les salaires jusqu’à 2,2 Smic. Pour ce faire, elle voulait transférer les cotisations salariales vieillesse en cotisations patronales avec l’engagement que l’État prenne à sa charge les deux tiers du coût de cette mesure : cela aurait coûté 16 milliards pour l’État et 8 milliards pour les entreprises. Inacceptable pour le Medef, gavé d’exonérations de cotisations, qui ne voulait rien payer.

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Pécresse a donc fait machine arrière. C’est l’État qui prendrait en charge en 2022 une baisse de 2,4 points des cotisations salariales vieillesse, et cela pour tous les salariés, pour un coût de 7 milliards. Cela permettrait d’après Pécresse d’augmenter de 3 % les salaires nets. Quant à la suite, Pécresse s’en remet à la bonne volonté de ses amis patrons pour augmenter les salaires d’ici 2027 pour atteindre la fameuse hausse promise de 10 % ! Elle créera un « observatoire des salaires » pour vérifier que l’objectif est bien atteint…

Bref, le patronat a gagné sur toute la ligne : aucune hausse de cotisations patronales, et les salariés financeront par leurs impôts la baisse de leurs cotisations salariales ! Il n’y aura donc aucune avancée pour les salariés et la Sécurité sociale sera encore davantage fragilisée par la baisse de la part de son financement par les cotisations.

« Avec vous 2022 » : Macron avance masqué, mais ses intentions ultra-libérales sont claires

Un site web faussement énigmatique, « Avec vous 2022 », a été mis en ligne dans la nuit de mercredi 26 à jeudi 27 janvier. Le site ne présente que des témoignages de citoyens sur leur vie quotidienne ou leurs espoirs. Sur la plateforme, ni mention de Macron, ni logo d' « Ensemble citoyens ! ». Il faut aller chercher les mentions légales du site pour y voir le nom de Stanislas Guerini, le délégué général de LREM. En parallèle, des affiches ont fleuri à travers le pays, floquées du simple slogan « Avec vous », sans nom de candidat ou de parti, mais renvoyant vers le site. LREM fait donc le pari hypocrite du « néant » au lieu d’assumer un site de campagne, avec un candidat et un programme.

Présidentielle - "Avec vous 2022" : en attendant Emmanuel Macron, LaREM se  met en marche | TF1 INFO

Car le vrai programme commence à apparaître : remise en cause des 35h (avec un temps de travail en fonction de l’âge…), hausse des frais d’inscription à l’université, contre-réforme des retraites. Ce serait le dernier mandat de Macron, et celui-ci n’aurait pas à se préoccuper de sa réélection : il pourrait taper fort, conformément aux souhaits du grand patronat qui l’a placé à l’Élysée.

Le programme du Medef pour la présidentielle

Le Medef a présenté ses propositions lundi 24 janvier. Mélenchon a noté avec gourmandise que Roux de Bezieux avait repris l’expression « planification écologique ». Mais l’essentiel est ailleurs pour le Medef.

Alors que Macron a déjà baissé de 10 milliards les impôts de production (sur un total d’environ 60 milliards) en 2021, le Medef propose une baisse supplémentaire de 35 milliards ! Rien que cela ! Sur ce plan là, c’est Zemmour qui suit le plus les préconisations patronales, puisqu’il propose 30 milliards de baisse !

Le Medef propose également de basculer des cotisations patronales vers la CSG ou la TVA, afin de baisser la contribution des patrons et d’augmenter celle des travailleurs/ses.

Il propose également d’assouplir encore les 35h et de pérenniser la « prime Macron » (le Medef préfère bien sur octroyer des primes exonérées de cotisations plutôt que de vraies augmentations de salaires).

Présidentielle : le Medef milite pour une nouvelle baisse des impôts de  production | Les Echos

Brèves

Cela ne s’arrange pas pour Hidalgo. Après le fiasco de son meeting à Aubervilliers dimanche dernier (avec une salle à moitié vide), la direction du PS joue double jeu. Olivier Faure, le n°1 du PS, s’est inscrit discrètement à la primaire populaire. La n°2 l’a fait bruyamment en expliquant tout le bien qu’elle pensait de la primaire populaire. Des fédérations du PS ont encouragé leurs militants à s’inscrire et à voter. Il s’agit officiellement d’éviter un score trop humiliant pour Hidalgo, mais cela ne prépare-t-il pas des ralliements à Taubira ? Hidalgo, elle même, malgré son refus de participer à la primaire a en tout cas cru bon d’afficher une bonne image auprès des inscrits. Elle a envoyé une vidéo de présentation à destination des participants à la primaire.

Bientôt un ralliement de poids pour Zemmour ? Marion Maréchal Le Pen a assuré qu’elle ne soutiendra pas sa tante, et qu’elle « réfléchit » à rejoindre la campagne de Zemmour. En attendant, les ralliements à Zemmour continuent. Dernier en date : Bruno Mégret, ex n°2 du FN. Le vice-président de LR, maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, a annoncé ce samedi, sa « mise en retrait » de la campagne de Pécresse. Il devrait rallier Zemmour dans les prochains jours.

Peu d’évolution dans les sondages d’intentions de vote cette semaine. Mélenchon est toujours à 9 – 9,5 % dans les sondages quotidiens Ifop et Opinion Way, à 10 % chez Harris Interactive et BVA, et à 13 % chez Cluster. Néanmoins un sondage Ifop sur la popularité des personnalités indique des changements majeurs qui pourraient se traduire bientôt dans les intentions de votes. La popularité de Macron plonge de 5 points, et même de 18 points chez les proches de la France insoumise, un indicateur que les sympathisants de la FI entrent dans la campagne. La côte de popularité de la très grande majorité des personnalités baisse fortement ce mois-ci (Philippe -6, Pécresse -6, Véran -5, Le Maire -6, Zemmour -3, Taubira -2, Ciotti -8, Jadot -5, Hidalgo -4...). Seuls Le Pen et Mélenchon progressent légèrement (d'un point). Surtout, Mélenchon progresse de 11 points parmi les sympathisants de gauche.

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