[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Les bienfaits du capitalisme : une récession à n’en plus finir et l’austérité comme seul horizon

Par Gaston Lefranc (24 mai 2013)
Tweeter Facebook

Article publié dans Tout est à nous ! du 23 mai 2013 (avec un titre différent)

Contrairement aux prévisions de l’INSEE et de la Banque de France, le PIB a de nouveau reculé de 0,2% au 1er trimestre 2013. Depuis un an, la consommation stagne et l’investissement des entreprises plonge de 2,5% sur un an. Le déficit commercial s’accentue à nouveau, après avoir diminué en raison d’une baisse des importations. Après une timide reprise en 2010, tous les indicateurs sont dans le « rouge » depuis deux ans sans espoir d’amélioration ces prochains mois. Le chômage réel va donc continuer à grimper. Dans le même temps, de façon totalement surréaliste, abreuvée de liquidités, la Bourse s’envole alors que les profits stagnent ou reculent (-28% pour les groupes du CAC 40 en 2012). Une nouvelle bulle financière se forme et finira par éclater : il faudra des plans d’austérité encore plus durs pour sauver les grands groupes capitalistes « too big to fail » (trop grands pour être mis en faillite).

Du point de vue du capital, la France est désormais le maillon faible de l’Europe. Dans les pays de l’Europe du Sud, les salaires ont baissé depuis 2009-2010. En Allemagne, avec l'Agenda 2010 au début des années 2000, Schröder a coupé dans les dépenses sociales et les salaires ont été bloqués. La France fait désormais figure d’exception : pendant la crise, malgré l'austérité, les salaires ont continué à augmenter, plus vite que la productivité, si bien que le taux de marge des entreprises a baissé, accentuant la crise de rentabilité du capital. La « compétitivité » de la France est au plus bas, malgré la réforme du marché du travail (ANI) et le pacte de compétitivité (avec un cadeau de 20 milliards de baisse d’impôts pour les patrons). Avec la monnaie unique, la seule variable d’ajustement pour regagner en compétitivité est la baisse des salaires. Sans possibilité de dévaluer, de restreindre la liberté de circulation des marchandises et des capitaux, la mise en concurrence des travailleurs se déploie sans entraves et aligne les droits sociaux vers le bas.

En bon gestionnaire des intérêts du capital, la feuille de route de Hollande est simple : baisser le « coût » du travail, pour augmenter les marges des entreprises, afin de relancer l’investissement et donc la croissance. Ces bons conseils lui sont bien sur adressés par les libéraux… mais aussi par un prestigieux économiste « antilibéral », par ailleurs membre du collectif des « économistes atterrés », Philippe Askenazy. Ce dernier a pondu avec d’autres un rapport (1) où il met de côté la « relance pour les gogos », et suggère trois pistes pour baisser le coût du travail :

  • la multiplication des dérogations aux accords de branche, qui sont beaucoup trop rigides, et empêchent le blocage des salaires ;
  • le basculement des cotisations sociales vers les impôts pour faire passer le financement de la protection sociale des patrons vers les salariés ;
  • l"inflation, parce que c'est plus facile de baisser les salaires réels grâce à l"inflation qu'en baissant le salaire nominal (un grand classique préconisé cyniquement par Keynes en son temps… et repris aujourd’hui par Mélenchon qui loue les vertus « sociales » de l’inflation).

Ce point de vue n'est bien sur pas partagé par la plupart des antilibéraux. Si de plus en plus se prononcent pour la fin de l"euro, le dernier en date étant Oscar Lafontaine, dirigeant de Die Linke en Allemagne, la rupture avec l'UE est une condition nécessaire mais pas suffisante pour une politique alternative. La sortie de l'euro couplée à la mise en place d'une politique de relance keynésienne (hausse des salaires et des dépenses publiques) ne ferait qu'aggraver la crise de rentabilité du capital et se terminerait inéluctablement par une austérité accrue. C'est la mise hors d"état de nuire des capitalistes, par leur expropriation des principaux moyens de production, couplée à la planification de l"économie, qui seule pourra permettre la satisfaction des besoins sociaux.


1) http://www.cae.gouv.fr/IMG/pdf/CAE-note005.pdf

Télécharger au format pdf

Ces articles pourraient vous intéresser :

France

Licenciements massifs, austérité et illégitimité de Macron/Barnier... Les appels à mobilisation doivent converger pour un grand mouvement social uni

Les annonces sont tombées au début du mois de novembre : Auchan et Michelin, fleurons du capitalisme français, vont respectivement supprimer 2 500 et 1 250 emplois en France. Ce n’est que le début : le ministre de l’Industrie dit s’attendre à « de nouvelles annonces de fermetures de sites industriels » et le Ministère du Travail a recensé plus de 50 000 « procédures collectives ouvertes par les entreprises en difficulté »

  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Palestine

L’annulation de l’accord entre Sciences Po Strasbourg et l’Université Reichman de Tel Aviv : une victoire dans la lutte pour une paix juste en Palestine

Sciences Po Strasbourg a récemment annoncé l'annulation de son partenariat avec l’Université privée Reichman de Tel Aviv, en réponse aux pressions et aux revendications des mouvements de solidarité avec le peuple palestinien et notamment du Comité Palestine Unistras. Cette décision représente une victoire significative pour les luttes anti-impérialistes et pour les défenseurs des droits humains dans le monde académique français, car il s’agit de la première fois qu’une grande école ou université française rompt un tel partenariat avec une université israélienne. En effet, cet acte marque une avancée dans le combat pour une paix juste en Palestine, contre l’apartheid sur le territoire israélien et la colonisation des territoires palestiniens qui restent au cœur de la politique génocidaire d’Israël.

Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Assemblée nationale

Abrogation de la réforme des retraites et RN : retour sur un débat à gauche.

L’utilisation par le RN de sa « niche parlementaire » (qui aura lieu ce 31 octobre) pour soumettre au vote une proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites a pris de court les députés du Nouveau Front Populaire. Les députés du NFP doivent-ils ou non voter cette proposition de loi ? La publication le 16 octobre dernier d’une tribune intitulée « Voter l’abrogation de la réforme des retraites avec le RN, c’est vaincre le RN et la Macronie… en même temps ! » et signée entre autres par Frédéric Lordon, Annie Ernaux, Stathis Kouvélakis, Houria Bouteldja, et Bernard Friot a déclenché un débat et des prises de positions au sein de la gauche réformiste et révolutionnaire, sur lequel nous reviendrons dans cet article. Le 23 octobre dernier, le groupe parlementaire de la France Insoumise ainsi que Jean-Luc Mélenchon se sont positionnés contre le fait de voter la loi d’abrogation. Le débat est donc désormais en quelque sorte « caduque » mais cela témoigne de la verticalité de l’organisation, qui tranche sans consulter les groupes d’action dont un certain nombre débattaient pourtant de cette question. 

Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Cinéma

Souleymane contre Retailleau

Au moment même où le Premier ministre Barnier, otage du RN, annonçait un nouveau projet de loi contre les migrant-e-s, exigé par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, sortait sur les écrans L’Histoire de Souleymane. Il faut courir voir ce film de Boris Lojkine, qui a du reste obtenu le prix du Jury de la section « Un certain regard » au dernier festival de Cannes et le prix d’interprétation masculine pour Abou Sangaré. Celui-ci n’est pas seulement l’acteur principal du film, époustouflant, mais aussi son inspirateur puisque l’histoire de Souleymane est en partie la sienne. Tous deux sont en effet Guinéens émigrés en France, sans papiers et pouvant donc à tout moment être embarqués par la police et expulsés – même si Abou Sangaré est en réalité mécanicien, alors que Souleymane est livreur à vélo. Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook