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Grèce: Commission et FMI divisés
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Monde) A la veille d’un (nouvel) Eurogroupe décisif sur la Grèce, mercredi 24 juin, censé être enfin le lieu de l’accord entre Athènes et ses créanciers – Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE) et Commission européenne –, ces derniers continuaient à discuter ferme, mardi 23 juin, sur les propositions de réformes grecques. Et à… se diviser.
Car si au sein de la Commission européenne on considère que « les Grecs sont allés au maximum de ce qu’ils pouvaient faire comme concessions », le FMI on trouve l’institution européenne trop clémente vis-à-vis d’Athènes et on demande davantage d’efforts au gouvernement d’Alexis Tsipras. Ce qui faisait dire, mardi matin, à une source proche des discussions à Bruxelles, en parlant du FMI : « Ils n’aident pas. »
« La balle est dans le camp des créanciers », a lancé M. Tsipras quand il a quitté Bruxelles, lundi soir. Selon une source européenne, il a demandé lors du sommet de la zone euro à Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, qu’elle clarifie sa position. « Nous vous voulons [vous, le FMI] avec l’ensemble de vos opinions et pas seulement à la carte. Que vous disiez aussi ce que vous pensez de la dette et pas seulement de nouvelles mesures pénibles », aurait lancé M. Tsipras à Mme Lagarde, rapportent aussi certains médias grecs.
Présentées à la BCE, au FMI et à la Commission européenne dans la nuit du dimanche 21 juin, les propositions grecques « sont une bonne base pour un accord », s’est félicité lundi Jean-Claude Juncker, le président de la Commission. Il faut dire que ces propositions sont très proches des demandes européennes et, par rapport aux précédentes copies grecques, marquent des avancées significatives
Fine bouche
Sur les trois points les plus « bloquants » le plus dans les discussions, Athènes a bougé. Sur les objectifs budgétaires, les calculs d’Athènes se rapprochent de ceux des créanciers, avec un surplus primaire (avant charge de la dette) de 1 % en 2015 et 2 % en 2016.
Concernant la réforme des retraites, les Grecs ont proposé de supprimer dès 2016 des régimes de préretraite et d’imposer des coupes aux retraites les plus élevées.
Côté rentrées fiscales, Athènes maintient sa ligne rouge d’une TVA à 13 % sur l’électricité, mais propose de taxer la restauration à 23 % et d’instaurer d’autres taxes nouvelles – dont une de « solidarité exceptionnelle », un impôt sur le revenu à 8 % au-delà de 500 000 euros de revenus par an.
Mais le FMI continuerait à faire la fine bouche sur la TVA et les retraites. Et sa position sur une possible renégociation de la dette publique grecque a semblé parfois osciller ces derniers jours. Pourtant, depuis quelques semaines, on avait cru comprendre que le FMI insistait pour que les créanciers acceptent de faire des concessions à Athènes et cèdent en acceptant une discussion sur la dette.
Mais pour l’instant, la plupart des pays de la zone euro créanciers de la Grèce refusent car ils n’ont pas confiance dans la volonté des gouvernements successifs du pays d’assainir les finances publiques : ils veulent d’abord voir mises en place les réformes de structure.
Les créanciers vont-ils surmonter leurs dissensions à temps ? Un accord doit absolument être trouvé avant la fin de cette semaine, sinon la Grèce risque de faire défaut auprès du FMI, auquel elle doit 1,6 milliard d’euros, le 30 juin. Cependant, cela a été répété clairement par tous les participants à l’Eurogroupe, puis au sommet de la zone euro lundi soir : il n’y aura pas d’accord avec Athènes sans le FMI. Ce dernier est un garant, une sorte d’assurance que les Grecs seront gardés sous surveillance. Pour sa part, la Commission européenne est considérée, depuis des années, comme trop bienveillante par certains pays membres, créanciers de la Grèce. A commencer par l’Allemagne, qui pèse lourd dans ces discussions.