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Les socialistes espagnols, divisés, choisissent un nouveau chef
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(afp) Divisés et affaiblis par les défaites électorales, les militants socialistes espagnols choisissent dimanche un nouveau secrétaire général dont dépendra la stabilité du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.
Des deux favoris, l'un, Pedro Sanchez, promet d'attaquer sans relâche Rajoy, dont le Parti Populaire affronte scandale après scandale de corruption.
Susana Diaz, son principal rival, veut avant tout "relever le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE)" qui est tombé en huit ans de 169 à 85 députés. Elle veut mener en attendant une opposition utile "pour améliorer les conditions de vie des citoyens".
Mariano Rajoy, qui dirige un gouvernement minoritaire depuis six mois, a réussi à faire voter plusieurs mesures avec l'aide du PSOE. Une opposition systématique du deuxième parti d'Espagne, qui l'empêcherait de faire voter la moindre loi, l'obligerait à retourner aux urnes, estiment les analystes.
"Si Sanchez gagne, je m'attends à ce que d'ici un an, un an et demi tout au plus, Rajoy convoque des élections anticipées", dit un ancien stratège du PSOE.
Quelque 188.000 militants sont convoqués à ces élections primaires. Le vainqueur devrait être connu après 21H00 (19H00 GMT) et sa nomination entérinée au congrès du parti à la mi-juin.
- Militants contre appareil -
Pedro Sanchez, un économiste de 45 ans, se présente comme "le candidat des militants" contre les notables du parti qui l'ont contraint en octobre dernier à renoncer à son poste de secrétaire général quand il voulait à tout prix empêcher Mariano Rajoy de se maintenir au pouvoir.
Craignant une nouvelle déroute s'ils provoquaient les troisièmes élections législatives en un an en barrant la route à Rajoy, ils ont préféré s'abstenir lors du vote de confiance.
Pour Sanchez, cette décision a été "la pire des erreurs". Depuis, "le parti est à la dérive", a-t-il affirmé samedi dans un meeting dans un parc de Madrid.
Susana Diaz, 42 ans, rétorque que ce sont ses revirements qui ont dérouté les électeurs et contribué aux défaites du parti.
"Les dirigeants ne peuvent pas se cacher derrière les militants" mais "doivent assumer leurs responsabilités", dit la patronne du PSOE en Andalousie, le plus grand réservoir de voix socialistes.
Cette fille de plombier a le soutien de l'appareil du parti, notamment les anciens présidents Felipe Gonzalez et Jose Luis Rodriguez Zapatero. Mais elle n'a recueilli pendant la campagne que 60.000 avals de militants, contre 53.000 pour Sanchez, quand elle en espérait beaucoup plus.
Le troisième candidat, Patxi Lopez, 57 ans, est arrivé loin derrière avec moins de 11.000 avals.
Cet ancien président de la région du Pays Basque se veut le candidat de l'unité. Alors que la social-démocratie est en crise en Europe, "ce qui compte c'est de voir comment nous sauvons le PSOE, l'important c'est d'éviter l'affrontement entre nous", a-t-il lancé dans son dernier meeting à Bilbao.
- Podemos en embuscade -
Les programmes des trois candidats diffèrent peu. Pedro Sanchez tranche par sa disposition à travailler avec Podemos, comme le PSOE le fait déjà au niveau municipal et régional. Susana Diaz au contraire appelle Podemos "la gauche inutile".
La formation de Pablo Iglesias vise ouvertement à supplanter le PSOE. Podemos a d'ailleurs réuni samedi soir plusieurs milliers de personnes sur la Puerta del Sol, au centre de Madrid, pour appuyer une motion de censure qu'il a déposée vendredi. Pablo Iglesias reconnaît que la motion est vouée à l'échec mais veut démontrer que Podemos incarne la vraie opposition à Mariano Rajoy.
Pour le PSOE, Podemos cherche simplement à interférer dans ses primaires.
"C'est une stratégie d'ingérence dans le plus pur style de (Vladimir) Poutine", le président russe accusé d'immixtion dans les élections en Occident, a déclaré Mario Jimenez, porte-parole de la direction intérimaire du parti.