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Rassemblement symbolique des salariés de But dans l’Essonne

Lien publiée le 5 novembre 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.anti-k.org/2017/11/05/rassemblement-symbolique-salaries-de-but-lessonne/

LR: Environs 166 Euros au lieu du troisième mois promis en 2016 et seulement quelques dizaines de salariéeEs mobiliséEs sur les 6000 employéES… 

Rappel des faits:

Les meubles Autrichien Lutz, 240 magasins, véhicule du fonds WM Holding ont servi de cheval de Troie pour leur complice anglo-américain Clayton Dubilier & Rice (CD&R) pour le rachat de l’enseigne d’ameublement BUT 303 magasins. Ces opérations financières telles que celles dont les salariéEs de BUT sont les victimes, sont facilitées par l’excès de liquidités déversées par les banques centrales, la FED, la BCE, la BOE, il s’agit de « monnaie-hélicoptère » comme disait Milton Friedman. Le « tapering » de la Réserve fédérale américaine (la réduction progressive de ses achats d’actifs) n’avait visiblement pas encore asséché la liquidité sur les marchés. En effet, le rachat de but a été rendu possible par une levée de fonds de CD&R dernier « véhicule d’investissement » (ils appellent ainsi un fonds-vautour tueur d’entreprises), qui lui a permis de récolter pas moins de 6,25 milliards de dollars, quand il ne voulait que 5 milliards. C’est cet argent qui lui a permis de prendre le contrôle distributeur français du meuble en 2016. Comme le dit Dominique Mégret, un des responsables de PAI Partners, autre fonds financiers : « Ce métier a prouvé sa capacité à générer des rendements élevés. Les fonds parviennent à lever aujourd’hui des sommes très importantes ». Des dizaines de milliards sont effectivement mis à la disposition de ces fonds qui pullulent dans cette forme spécifique du capitalisme. La somme astronomique de 4 000 milliards d’euros est ainsi gérée dans le paradis fiscal du Luxembourg. Ces menées parasites sont rendues possibles, entre autres dispositions, par le fameux rachat d’entreprises par effet de levier (le « leverage buy out », LBO), un montage financier auquel ils doivent leur sale réputation. Il consiste à prendre le contrôle d’une société avec une mise de départ faible et une dette importante. C’est à la société rachetée de rembourser la dette d’acquisition. http://www.anti-k.org/2017/01/27/le-lbo-de-langlais-leverage-buy-out/ . Leur nocivité s’est encore aggravée par une pratique, de plus en plus courante des consortiums de fonds, des cartels, (faire équipe ensemble pour acheter une cible plus grosse) qui renforce encore leurs forces de frappe financières et spéculatives. Les « loups » de la finance attaquent en meute. Cette organisation de nature oligarchique de pillage au profit d’une caste capitaliste est au cœur du système.

Avant cette nouvelle prise de contrôle, BUT, était détenu depuis 2008 par Colony Capital, Goldman Sachs et OpCapita. Petit rappel historique significatif, l’enseigne But a été créée en 1972 au Havre et développe rapidement son réseau grâce au système de franchise tuant, par cette méthode de vente, le modèle du fabricant-vendeur ou du fabricant grossiste. En 1982, il y a déjà en France 300 magasins BUT, une structuration commerciale parfaitement adaptée à la mondialisation, la marche à la concentration est lancée dans l’ameublement (IKEA, Conforama…). Du reste, Carrefour, le géant français de la grande distribution français entre au capital en 1987 même s’il doit céder la plupart de ses actions en 1993 pour des raisons de restructuration et de recentrage. En 1997, But est acheté par le géant anglais de la distribution Kingfisher. L’enseigne appartient depuis 2008 au groupe Decomeubles Partners, une société détenue par le consortium composé de Colony Capital, Goldman Sachs et OpCapita. Colony Capital (avec le groupe Arnault) était déjà dans le capital de Carrefour, qui était dans le capital de BUT. Tous ces gens là ne produisent rien, ce ne sont que des distributeurs, des « enseignes », des « marques »; ils ont installé leurs fournisseurs dans des pays où les normes sociales et environnementales leur permettent d’engranger des profits insolents. C’est un capitalisme de casino particulièrement sensible aux restructurations financières, aux phénomènes de concentration de capital, par fusions-acquisitions, voire par des liquidations. Ces capitalistes abusent du chantage à l’emploi pour imposer des bas salaires et des conditions de travail déplorables. Dans tous les secteurs de la distribution, ameublement, informatique et électroménager, bricolage, vêtement et chaussures, jouet, etc. les « enseignes » peuvent disparaître, les usines et les centres de production demeurent. Toutes les conditions pour la sur-exploitation des travailleurs ici et bien entendu dans les pays producteurs sont ainsi réunies. L’internationale des travailleurs reste à construire. 

Boursorama – AFP le 04/11/2017

Un magasin de l’enseigne But à Douarnenez dans le Finistère le 13 février 2013 ( AFP/Archives / FRED TANNEAU )

Quelques dizaines de salariés de l’enseigne d’ameublement But se sont rassemblés « symboliquement » samedi devant le magasin de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) pour obtenir une prime annuelle équivalente à un 13ème mois, avant une journée d’action nationale prévue le 18 novembre, a-t-on appris de sources concordantes.

Les syndicats CFDT, CGT, CFTC, FO et Unsa avaient appelé les employés de la région parisienne à cesser le travail et à participer à ce rassemblement, devant le magasin « le plus rentable de l’enseigne » et dont le personnel était en grève à « 70% », selon la CGT.

L’intersyndicale a appelé à une journée de « grèves et de débrayages » au plan national le 18 novembre.

Les manifestants, 70 selon la CGT, entre 20 et 30 selon la police, ont distribué des tracts à la clientèle.

En septembre, la direction a annoncé qu’aucune prime de participation ne serait versée cette année. Contactée par l’AFP, elle a expliqué que, « pour la première fois depuis 2013 », les résultats « n’ont pas permis d’atteindre les critères » déclenchant le versement de cette prime, dont l’enveloppe moyenne est d' »environ 3,8 millions d’euros » par an.

Mais, pour l’intersyndicale, qui dénonce dans un communiqué le « mépris flagrant » de la direction, « toutes les conditions sont réunies pour pouvoir redistribuer ce qui revient de droit aux équipes après le travail réalisé tout au long de l’exercice ».

Les salariés ont déjà été appelés à se mobiliser par la seule CGT le 23 septembre, puis par l’intersyndicale les 14, 19 et 28 octobre. Le 19, un rassemblement s’était tenu devant le siège de But à Emerainville (Seine-et-Marne).

Fin octobre, face au refus de la direction d’ouvrir des négociations malgré la mobilisation, la CFDT avait appelé à « monter d’un cran ».

Faute de participation, l’enseigne, « consciente des efforts » des salariés, « a décidé d’octroyer une enveloppe de prime exceptionnelle d’un montant d’un million d’euros », versée en septembre, a fait valoir la direction.

Selon la CGT, cette prime était due depuis l’an dernier, et faisait partie d’une enveloppe de trois millions d’euros négociée par les syndicats au moment du rachat de l’enseigne en 2016 par l’Autrichien Lutz, associé au fonds d’investissement américain CD and R.

But emploie 6.000 salariés dans 303 magasins, selon la direction.