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Affaire Tarnac: Mark Kennedy, le flic anglais infiltré

Lien publiée le 14 mars 2018

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http://www.liberation.fr/france/2018/03/12/mark-kennedy-alias-mark-stone-le-flic-anglais-infiltre_1635699

Lunettes noires de loustic hawaïen, coupe mulet, œil en biais : voici Mark Stone. Jeune quadra, l’homme a parcouru le monde durant sept ans, de zones à défendre (ZAD) en sommets anti-G20. Souvent, il a croisé la route d’Yildune Lévy et Julien Coupat - un «Mark» étant même griffonné dans les carnets de souvenirs de ce dernier. En réalité, Mark Stone n’était autre que Mark Kennedy, espion infiltré au service de la police de Sa majesté. Son employeur officiel s’appelle alors le National Public Order Intelligence Unit (NPOIU), un organisme britannique de lutte contre le terrorisme «intérieur».

C’est probablement sur la base des nombreux renseignements de Mark Kennedy qu’a été initiée, le 11 avril 2008, l’enquête préliminaire ciblant le groupe de Tarnac. De quoi susciter l’ire des avocats de la défense. Ainsi l’un d’eux, William Bourdon, s’insurgeait en 2012 «de la divulgation par Mark Kennedy d’informations inexactes sur le groupe de Tarnac, tombées dans l’oreille complaisante de la Direction centrale du renseignement intérieur [DCRI, future DGSI, ndlr]». L’avocat avait exigé que soient versés au dossier les «tuyaux» fournis au service secret français par l’espion britannique. En vain. L’ombre de Mark Kennedy plane également sur la surveillance étroite opérée à l’encontre du couple Coupat-Lévy aux Etats-Unis début 2008. On y apprend que les amoureux ont pris part «à une réunion d’anarchistes américains à New York» du 10 au 15 janvier, et disposent «de relations étroites avec des activistes européens […] notamment en Espagne, en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni».

Selon le Guardian, la couverture de Mark Kennedy a volé en éclats fin 2010. Un an plus tôt, l’espion participe à l’organisation de l’occupation d’une centrale à charbon à Ratcliffe-on-Soar, dans le centre de l’Angleterre. A l’issue de celle-ci, tous les participants sont interpellés… sauf lui. Une confrontation est alors organisée par les militants, obligeant Kennedy à se découvrir. Depuis, l’infiltré, entré dans la police en 1994, a raconté son histoire dans l’ouvrage Undercover : the True Story of Britain’s Secret Police. Il monnaye également ses rares interviews à prix d’or.