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Marche pour Adama
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Plusieurs milliers de personnes ont défilé en mémoire du jeune homme mort il y a deux ans dans une gendarmerie, dans des circonstances toujours inexpliquées.
« Voilà l’homme qui fait trembler la République ! » En souriant, samedi 21 juillet après-midi, devant la gare de Persan-Beaumont (Val-d’Oise) où se déroule la marche blanche pour Adama Traoré, le député Insoumis Eric Coquerel fait les présentations. A sa gauche, Philippe Poutou, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2017. A sa droite, Taha Bouhafs, le militant insoumis qui a filmé et diffusé sur les réseaux sociaux la scène mettant en cause Alexandre Benalla, place de la Contrescarpe, le 1er mai dernier, que Le Monde a formellement identifié mercredi.
Tous sont venus soutenir le « collectif Adama » qui réclame « la vérité et la justice », deux ans après le décès du jeune homme de vingt-quatre ans, sur le sol d’une gendarmerie après une interpellation, sans que les causes de sa mort ne soient encore élucidées. « Ce qui est dingue, c’est que cette vidéo soit passée inaperçue à l’époque. Cela en dit long sur la banalisation des violences policières », remarque M. Bouhafs, devant ses deux interlocuteurs qui acquiescent et le félicitent.
« Nous, on attend toujours que justice se fasse »
L’affaire révélée dans nos colonnes est sur quasiment toutes les lèvres. « Mais elle est nulle Belloubet ! Même moi j’ai été meilleure à mon oral de fin d’année ! » s’amuse une étudiante devant ses amis, dans le train qui l’emmène de Paris au rassemblement de Beaumont-sur-Oise.
« On n’oublie pas ! On pardonne pas ! » Au rythme des slogans, 4 000 personnes (selon les organisateurs) s’élancent pour rejoindre Boyenval, le quartier où vivait Adama Traoré. Beaucoup de jeunes sont venus de Paris, d’autres départements d’Ile-de-France ou de Beaumont-sur-Oise. Comme Lassana Doucouré, footballeur de 27 ans qui connaissait Adama Traoré et qui a « entendu rapidement parler de l’affaire Benalla à la télévision ». « Lui, il n’a pas été puni. Nous, on attend toujours que justice se fasse » déplore-t-il.
Dans la foule, les personnalités politiques se mélangent aux citoyens. Le député de La France insoumise Alexis Corbière tape sur l’épaule de l’ex candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon. David Cormand, le secrétaire national d’Europe-Ecologie Les Verts est venu, tout comme Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, pour représenter le PS. « La gauche est en miettes, mais on se réunit sur l’injustice » constate Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris.
« Une République pour les uns et pas pour les autres »
« Vous, les Benalla du futur ! » s’agace un manifestant en passant devant des élus portant leur écharpe tricolore. Certains manifestants craignent une récupération politique. « Le fait qu’il y ait des politiques, même si c’est sûrement de la récupération, cela peut nous être utile », remarque toutefois Elisabeth Abanda, étudiante parisienne de 24 ans. « Ce n’est pas calculateur, on nous a demandé de mettre notre écharpe. Ils nous disent qu’ils veulent qu’on les représente », assure Mme Benbassa.
Celui qui est visé, c’est surtout François Ruffin. Le député de la Somme n’était pas présent l’année dernière. Il attendait d’en savoir plus sur l’enquête. « C’est fort de café qu’il soit là, d’ailleurs il se cache ! », observe Selim Ben Amor, étudiant de 24 ans à Créteil. Défilant à la toute fin du cortège, François Ruffin assume. « Je reconnais mes maladresses, je m’en suis expliquée auprès d’Assa Traoré » - la sœur d’Adama Traoré en tête de cortège. « Les gendarmes n’ont toujours pas été auditionnés. Il faut absolument que la justice avance, sinon la colère va se transformer en rage, puis en violence. Il faut la justice pour Adama Traoré, comme pour Alexandre Benalla », conclut le parlementaire. « Le sentiment d’une justice à deux vitesses est très grave. Il y a une République pour les uns et pas pour les autres », abonde Benoît Hamon, entre deux selfies.
Beaucoup dénoncent également le racisme. « France, pays des droits de l’homme blanc » peut-on lire sur une affiche. « Je sais que cela aurait pu arriver à quelqu’un de ma famille. C’est pour cela que je suis venue », affirme Brave Kassala, jeune femme noire de vingt ans. « Evidemment qu’il y a du racisme, depuis l’esclavage ! » abonde son amie Elodie Zig. Et toutes deux d’en conclure : « Une personne blanche sera toujours mieux traitée, au travail ou en justice ».




