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    L’âge de la retraite repoussé dans les faits à 64 ans

    retraite

    Lien publiée le 26 avril 2019

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://www.anti-k.org/2019/04/26/lage-de-la-retraite-repousse-dans-les-faits-a-64-ans/

    L’Humanité, 26 avril 2019

    Le chef de l’État a donné son feu vert à une pénalité financière sur les pensions, pour obliger les Français à travailler plus longtemps sous les apparences du « libre choix ».

    Les Français devront financer eux-mêmes la baisse d’impôt sur le revenu qu’Emmanuel Macron leur a promise en « travaill(ant) davantage », a-t-il annoncé jeudi soir. Et cela ne passera non par la suppression d’un jour férié – le chef de l’État n’y est « pas favorable » – mais par une « décote » sur les retraites pour « inciter » les salariés à décaler leur départ à la retraite, autour d’un « point d’équilibre » situé à 64 ans. Pas question de toucher à l’âge légal fixé à 62 ans, a tranché le président de la République, d’abord parce qu’il s’est « engagé à ne pas le faire », et parce que ce serait « hypocrite », selon lui, au regard du chômage qui interdit à beaucoup de se maintenir en emploi.

    Un tour de passe-passe qui ne change rien au fond, car la pénalité financière infligée à ceux qui voudront partir à l’âge légal suffira à les décourager de le faire, en dépit des apparences sauves du « libre choix » vanté par Emmanuel Macron. Pour l’économiste Henri Sterdyniak, le débat autour de l’âge légal est « de la poudre aux yeux. Il est clair depuis le début que la future réforme comprendra un système complètement infect qui obligera les gens à travailler jusqu’à 65 ans et plus s’ils ne veulent pas partir avec une retraite misérable à 62 ans ».

    Devançant ces annonces, Jean-Paul Delevoye avait annoncé la couleur dès mercredi : oui, a reconnu dans la presse régionale le haut-commissaire à la réforme des retraites, le gouvernement réfléchit bien aux « idées de surcote et de décote » autour d’un « âge d’équilibre du système autour de 64 ans », sans repousser l’âge légal. Le 23 janvier, le même avait pourtant juré qu’« il n’y aura(it) pas de décote ». Cet arbitrage pourrait compliquer la suite des discussions avec les syndicats. Réagissant à la volte-face de Jean-Paul Delevoye, FO, qui a claqué il y a peu la porte de la concertation, dénonce un choix factice : « Un salarié sur deux du privé n’est déjà plus sur le marché du travail au moment de faire valoir ses droits à retraite » et n’a « d’autre choix que de subir la décote ». De son côté, Régis Mezzasalma, conseiller confédéral sur les retraites de la CGT, confie n’être « pas surpris, car cela s’inscrit pleinement dans la logique du projet gouvernemental. Cela confirme toute la nocivité de cette réforme, et le fait que le système à points est une loterie ».

    Ce projet de décote est directement inspiré du mécanisme mis en place par l’accord CFDT-Medef dans le régime à points Agirc-Arrco (la CGT et FO n’ont pas signé), et qui prévoit une pénalité de 10 % pendant trois ans sur la retraite complémentaire des salariés remplissant les conditions du taux plein, sauf s’ils acceptent de décaler leur départ d’un an (pas de décote) ou plus (surcote de 10 à 30 % pendant un an). Favorable en 2015 à cet accord, la CFDT a depuis changé d’avis, et ne veut pas en entendre parler pour le futur régime universel. « Tous ceux qui ont dans la tête (de) jouer sur l’âge pour cette réforme auront l’opposition de la CFDT », avait réagi en octobre son secrétaire général, Laurent Berger.

    Le Medef, qui milite pour un report de l’âge légal de la retraite, pourrait en revanche se satisfaire du choix d’Emmanuel Macron. Pour Régis Mezzasalma et la CGT, la décision du chef de l’État « vise à éteindre l’incendie sur l’âge de départ, en envoyant le signe à ses ministres issus de la droite et au patronat qu’ils ont été entendus ».

    Sébastien Crépel