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Martinez : «Le ministre de l’Intérieur a créé un climat de guerre civile avant même la manifestation»
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le secrétaire général de la CGT, revient sur la journée du 1er-Mai, au cours de laquelle les syndicalistes n'ont pas été épargnés par les tirs de lacrymos. Il dénonce les consignes données aux forces de l'ordre par les autorités.
Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a réussi tant bien que mal à manifester à Paris mercredi à l’occasion du 1er Mai. Il revient pour Libération sur cette journée, au cours de laquelle les cégétistes n’ont pas été épargnés par les tirs de lacrymo, et dénonce les consignes données aux forces de l’ordre par les autorités.
Vous accusez la police d’avoir chargé la CGT, lors de la manifestation du 1er Mai. Que s’est-il passé ?
En début d’après-midi, la camionnette de tête de la CGT était devant l’église Notre-Dame-des-Champs, je m’apprêtais à faire un point presse, lorsqu’il y a eu un reflux des manifestants black blocs. La police les a «renvoyés» vers la manifestation, ce qui a créé une bousculade. Les CRS ont alors commencé à lancer des grenades. Elles ont atterri au milieu de nous et il n’y en a pas eu qu’une… Une copine, à côté de moi, a été blessée au pied. Ça arrive qu’on se trompe, mais là, non. La camionnette est quand même bien marquée, avec un gros ballon CGT. Les membres de notre service d’ordre (SO) ont tous un brassard rouge. Ils savaient qui ils avaient en face d’eux ! Les CRS ont aussi avancé vers les membres de notre service d’ordre et leur ont assené des coups de matraques. Il n’y avait personne entre eux et nous ! Le SO a gardé son sang-froid et cela s’est arrêté. On commençait à ne plus pouvoir respirer. J’ai décidé de me replier vers l’arrière de la manifestation, où sept black blocs ont essayé de nous tomber dessus.
Vous avez finalement pu manifester par la suite ?
Plus tard, j’ai retrouvé le cortège en passant par les rues parallèles. J’ai tout de même dû négocier avec la police pour rejoindre la manif. Un 1er Mai! Il a fallu l’intervention d’un gradé de la police pour calmer les esprits. J’ai alors pu démarrer la manif, mais cette dernière a, à nouveau, été bloquée, vers le boulevard Saint-Marcel. Il y avait un camion à eau manifestement tourné vers nous. On a été arrosés. A ce moment-là, aussi, il ne se passait strictement rien dans le cortège syndical, on était juste à l’arrêt. Et tout le monde savait que Martinez était là!
Les policiers ont donc ciblé sciemment la CGT, selon vous ?
Les policiers, ils font ce qu’on leur dit… Je porte en revanche des accusations claires contre le préfet et le ministre de l’Intérieur. Ce dernier explique que le but était alors de faire partir les membres du black bloc mais à ce moment-là, on était nez à nez face avec les forces de l’ordre et, là aussi, on était facilement identifiables.
Le droit de manifester est, dites-vous, fragilisé. La faute à qui ?
Évidemment, les gens venant pour former un black bloc, c’est plus qu’un problème. Mais le ministre de l’Intérieur avait annoncé solennellement, en amont, la présence de plus de 3 000 d’entre eux, venant de l’Europe entière. Et puis finalement, jeudi, il a expliqué qu’il n’y en avait eu que 150 à 200. Christophe Castaner a créé un climat de guerre civile avant même la manifestation. Par ailleurs, il n’y a jamais eu autant de policiers mobilisés. Quand il y a de la casse, c’est forcément inacceptable, mais en retour, les arguments policiers sont aussi lourds de conséquences: il y a des blessés, il ne faut pas l’oublier. Il y avait une volonté du gouvernement, par le biais du préfet, de montrer ses muscles.
Cela veut-il dire que l’on ne peut plus manifester librement en France ?
En tout cas à Paris, mercredi, c’était difficile. Certains manifestants, avec des enfants notamment ont pu préférer ne pas venir. Mais il y a aussi des gens qui n’ont pas pu rentrer car toutes les rues étaient quadrillées. D’autres ne sont pas restés sous les lacrymos. La FSU est partie, FO aussi. Certains membres de la CGT ont aussi rebroussé chemin. Il y a quand même eu du monde mais on aurait pu être plus nombreux sans tout ça. Faire de la surenchère sur la présence de participants au black bloc et les refouler sur la manifestation au lieu d’essayer de les isoler, ça n’a pas aidé. Il y a une volonté de dire «on autorise les manifestations, mais voilà les conditions dans lesquelles vous allez manifester». Ailleurs en France, les manifestations se sont quand même bien passées.
Certains vont jusqu’à pointer un effritement de la démocratie…
Bien sûr! On l’a pointé avec force à l’occasion du vote de la loi dite «anticasseurs». Aujourd’hui, on a des camarades qui sont en garde à vue parce qu’ils avaient le visage caché à la manifestation de mercredi. Moi aussi, j’avais le visage masqué! On ne va pas respirer à pleins poumons sous un déluge de gaz lacrymogènes.
Quel regard portez-vous sur l’emballement autour de la prétendue intrusion dans l’hôpital la Pitié-Salpêtrière, à la fin de la manifestation de mercredi?
Je me souviens de 2016, en juin, quand un type a tapé avec un marteau sur les vitres de l’hôpital Necker, il y a eu aussi des réactions disproportionnées. Manuel Valls nous avait quand même accusés de complicité, sans avoir la moindre explication, alors que cela n’avait rien à voir avec la CGT. Sur la Pitié, je vois une communication bien huilée pour dire à la fois «on a bien maîtrisé les black blocs, et regardez, par ailleurs, ce qu’ils sont capables de faire».