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Congrès du Labour: les partisans du Remain sont mis en minorité

Corbyn

Lien publiée le 23 septembre 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Corbyn a résisté à l'offensive des partisans du Remain, qui ont donc été défaits.

Mais le parti n'a pas de ligne claire : si le Labour gagne, un référendum serait organisé avec au choix un Brexit négocié et le Remain... et Corbyn et le parti refusent de choisir ! Autrement dit, ils négocieront un accord de Brexit... mais ils ne s'engagent pas à le soutenir devant les électeurs.

Précisons que Corbyn défend un Brexit, avec maintien d'une union douanière, alors que les éléments les plus avancés de son programme seraient fragilisés par le maintien d'une union douanière, qui accentuerait la pression des marchés sur l'économie britannique.

https://www.liberation.fr/planete/2019/09/23/a-brighton-le-parti-travailliste-reste-ambigu-sur-le-brexit_1753163

Le Labour s’est déchiré lundi, adoptant des motions contradictoires et rejetant la seule appelant clairement au maintien dans l’UE.

Le Brexit tue tout. Il mine les relations sociales, familiales et amicales. Bouleverse les systèmes parlementaire et judiciaire. Use les partis politiques et érode même les bords de mer. A Brighton, capitale bohème et écolo du Royaume-Uni, rien n’est comme d’habitude. La station balnéaire du sud de l’Angleterre accueille tous les deux ans, aux premiers jours de l’automne, le congrès annuel du Labour en alternance avec Liverpool. La cité troque alors son ambiance baba-cool pour une effervescence de débats et d’échanges enflammés sur les sujets les plus divers. Accréditation au cou, les militants envahissent les «lanes», ces coquettes ruelles qui descendent vers la mer, les restaurants végans et les boutiques vintages.

Il y a deux ans, en 2017, l’ambiance était au beau fixe. Au printemps précédent, le Labour avait réalisé un score inattendu aux élections anticipées, privant de majorité la Première ministre conservatrice, Theresa May. Le leader Jeremy Corbyn, 70 ans, avait débarqué sur la plage auréolé de cette presque victoire. Le moindre de ses déplacements, la moindre de ses interventions étaient saluées d’une vague de cris énamourés.

Stratégie

Les chants ont déserté les allées du congrès. Les ovations debout se font rares et les mines sont chiffonnées. Le Brexit tue tout et tous les débats. Alors que des élections anticipées avant la fin de l’année semblent de plus en plus probables - le Premier ministre Johnson n’a plus de majorité - les troupes travaillistes sont loin d’être en ordre de marche. En fait, elles sont plus divisées que jamais sur l’insoluble équation du Brexit.

Depuis le référendum de juin 2016, le pari de Jeremy Corbyn, personnellement plutôt eurosceptique, a été de cultiver l’ambiguïté pour ménager les uns et les autres. D’un côté, les travaillistes qui ont voté remain (environ les deux tiers des militants) et de l’autre, ceux qui ont choisi leave (un tiers). Mais cette stratégie est aujourd’hui de plus en plus contestée par les militants. Face à un gouvernement conservateur déchiré et sans majorité, les travaillistes ne dépassent pas les 25 % dans les intentions de vote. Et Corbyn ne recueille la confiance que de 21 % des électeurs. Depuis les élections de 2017, les électeurs et les élus travaillistes désertent le parti pour rejoindre les libéraux-démocrates ou les Green. Or ces deux partis ont une position claire sur le Brexit : ils y sont catégoriquement opposés. Jo Swinson, nouvelle dirigeante des Lib-Dem, a même carrément prôné, si son parti arrivait au pouvoir, une révocation pure et simple de l’article 50, soit l’annulation du Brexit. Le Parti conservateur de Boris Johnson a promis un Brexit le 31 octobre, avec ou sans accord, alors que le Brexit Party de Nigel Farage va encore plus loin et réclame un Brexit dur, sans accord.

Au sein du Labour, où l’on tente encore de ménager la chèvre et le chou, la frustration se fait sentir. La tentative avortée, à l’ouverture du congrès, de démettre le numéro 2 du parti, Tom Watson, fervent europhile, a laissé un goût amer à beaucoup de militants. L’initiative, lancée par Jon Lansman, fondateur de Momentum, le mouvement d’activistes pro-Corbyn, a été tuée dans l’œuf, mais Jeremy Corbyn a eu du mal à prétendre n’avoir pas été au courant. Le leader travailliste a aussi été diminué par l’annonce de la démission de son très proche conseiller Andrew Fisher, qui a jugé en privé que le Labour sous Corbyn ne pouvait pas gagner d’élections.

Hurlements

Les débats de lundi ont mis en lumière des divergences grandissantes. Trois motions contradictoires ont été déposées. L’une, présentée par le National Executive Committee (NEC, le comité de direction du parti), soutient la ligne Corbyn. Elle prévoit qu’en cas de victoire aux élections, le nouveau gouvernement travailliste négocierait en trois mois avec l’UE un nouvel accord, qui prévoirait une union douanière et de rester très proche du marché unique tout en étant neutre sur sa position. Cet accord serait soumis à un nouveau référendum, qui offrirait aussi l’option de rester au sein de l’UE. La direction du parti déciderait alors seulement quelle option soutenir officiellement. Une deuxième motion, très proche, réclamait l’organisation immédiate d’un nouveau référendum et exigeait que Labour choisisse une position claire. La troisième motion demandait que le Labour devienne sans ambiguïté le parti du remain et rejette le Brexit.

Pour la première fois depuis longtemps, deux syndicats, dont le très puissant Unison, s’étaient désolidarisés de la position officielle du NEC et avaient annoncé soutenir cette dernière option. Un autre, le USDAW, syndicat de la distribution, déclarait soutenir les trois motions, quand bien même elles sont contradictoires ! En fin d’après-midi, au moment des votes, la confusion était à son comble. Deux motions, soutenues par Corbyn, étaient facilement adoptées à main levée. Mais le vote sur celle réclamant le soutien ouvert au remain, toujours à main levée, semblait très serré. En principe, un scrutin écrit aurait dû alors être organisé. Mais, sous les hurlements et protestations de la salle, la présidente des débats, Wendy Nicholls, déclarait arbitrairement que la motion avait été rejetée ! Le Brexit tue tout, même la logique.