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Communiqué National de la Coordination des Intermittant.e.s et Précaires
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://mars-infos.org/communique-national-de-la-5694
L’annonce du reconfinement est sans surprise une occasion saisie par les préfectures pour mettre la pression sur les occupations de théâtres qui luttent contre la réforme de l’Assurance chômage (entre autre)..
Il a été demandé aux directions de virer les occupant.e.s. Près de chez nous, au théâtre Liberté à Toulon, Charles Berling, grand défenseur de la culture philantropique blanche et membre éminent de la gauche caviar, ne s’est pas fait prier.
Voici un communiqué de la CIP qui s’adrese avec franchise et clarté à la caste dirigeante de ces théâtres subventionnés . Quoiqu’il est devient urgent de définir le comment du "ce que nous défendons, nous le défendons pour tout.e.s et tous".
À nos soi-disant « soutiens »
À vous, les gardiens et gardiennes des temples de culture que nous occupons...
Nous ne sommes pas dupes des manœuvres de certain·e·s d’entre vous visant à faire partir ces occupant·e·s que vous trouviez depuis le début gênant·e·s.
Il vous était impossible de le dire haut et fort il y a quelques semaines, cela n’aurait pas été politiquement correct de ne pas au moins faire semblant d’accepter d’être occupé·e·s par des gens de culture. De ne pas au moins signer un texte disant :
« Bien sûr, je soutiens ! ».
Il vous est toujours délicat aujourd’hui d’appeler la police pour faire évacuer par la force un lieu que vous-même prônez comme un lieu de parole, d’émancipation, d’intelligence collective, un lieu que vous défendez comme essentiel pour notre démocratie.
Alors, comment faire partir sans en avoir l’air ces indigents qui créent du commun, des débats, des agoras, qui refont politique ensemble dans ces lieux publics dont vous pensez être les propriétaires-bailleurs ?
Parce que oui, nous savons que notre présence vous est insupportable. Vous avez bien compris que les occupations ne sont pas composées uniquement d’intermittents du spectacle. La présence d’intermittents de l’emploi, de chômeurs, de précaires vous répugne. Cette précarité, vous voulez éventuellement bien en faire sujet dans vos spectacles, mais la côtoyer sur votre lieu de travail vous fait peur : « Et si ces précaires contaminaient nos brillants artistes ? »
Vos propos ou sous-entendus sont tout simplement obscènes et inhumains au regard de la situation de pauvreté que subissent 10 millions de personnes. Nous savons que certaines directions accordent leurs stratégies et profitent de la situation pandémique pour confisquer la démocratie : menacer d’expulsion par la police sous couvert d’une demande de la préfecture, puis renégocier en se faisant passer pour des sauveurs qui autorisent au moins une occupation en journée. Vous invoquez des motifs fumeux et incohérents :
- Réduire le nombre d’occupant·e·s autorisé·e·s au prétexte que le lieu est une institution publique, quand sont évidemment et heureusement maintenues des résidences sans limite du nombre d’artistes et technicien·ne·s en présence.
- Fonder vos arguments démonstratifs en brandissant vos complicités : « vous savez là-bas, ça se passe comme ça ». Heureusement vous ne vous comportez pas toutes et tous comme cela : nous savons maintenant qui sont celles et ceux qui ont encore une once d’audace et de courage politique malgré leur position délicate. Pour les autres, sachez bien que vos conspirations ne font que nous unir davantage et que nos occupations et actions pour obtenir des droits sociaux pour toutes les chômeuses, chômeurs, intermittent·e·s du travail et de l’emploi discontinus ne connaîtront pas de pause !
Ce que nous défendons, nous le défendons avec tou·te·s pour tou·te·s !
PS :
PS : à la Criée occupée, il est hors de question de s’en aller.
Malgré le fait que tout média (type enceintes, son amplifié ou fanfares) qui pourraient donner envie à des gens qui n’étaient pas là pour ça à la base de rejoindre une manifestation est interdit. Oui, cette phrase n’a pas de sens.
En photo : Charles Berling au réveil.