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Inde: la crise du covid est principalement de la responsabilité de Modi
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le 21 avril 2021, l’Inde a enregistré 315 000 cas en l’espace de 24 heures. Tel hôpital est à court de lits, tel autre n’a plus d’oxygène, tandis que le Premier ministre Narendra Modi et son cabinet se dérobent à leurs responsabilités.
Un an après le début de la pandémie, 16 millions de personnes en Inde ont été détectées comme étant infectées et il y a 185 000 morts confirmées de la pandémie. « Détectées » et « confirmées » car les données sur la mortalité en Inde pendant cette pandémie ne sont absolument pas fiables.
Conséquences de la privatisation
Les conséquences du transfert des soins de santé au secteur privé et du sous-financement de la santé publique ont été terrifiantes. Depuis des années, les défenseurs des soins de santé publique ont demandé que le gouvernement y consacre davantage d’investissements et qu’il se repose moins sur les soins de santé axés sur le profit. En vain.
Les gouvernements indiens ont consacré de très faibles montants à la santé : 3,5 % du PIB en 2018, un chiffre qui est resté le même depuis des décennies. Fin 2020, le gouvernement indien a admis qu’il avait 0,8 médecin pour 1 000 IndienEs et 1,7 infirmière pour 1 000 IndienEs. Aucun pays de la taille et de la richesse de l’Inde ne dispose d’un personnel médical aussi faible. Et ce n’est pas tout. L’Inde ne dispose que de 5,3 lits pour 10 000 habitantEs, alors que la Chine, par exemple, dispose de 43,1 lits pour le même nombre. L’Inde n’a que 2,3 lits de soins intensifs pour 100 000 personnes (contre 3,6 en Chine) et elle ne dispose que de 48 000 ventilateurs (la Chine en avait 70 000 rien qu’à Wuhan).
La faiblesse des infrastructures médicales est entièrement due à la privatisation, avec les hôpitaux du secteur privé faisant fonctionner leur système selon le principe de l’occupation profitable maximale et n’ayant pas la capacité de gérer les pics. La théorie de l’optimisation ne permet pas au système de faire face aux pics, car en temps normal, cela signifierait que les hôpitaux auraient une capacité excédentaire. Et le secteur privé ne va pas volontairement développer un surplus de lits ou un surplus de ventilateurs : c’est ce qui provoque inévitablement la crise en cas de pandémie.
Vaccins et oxygène
Les pénuries sont un problème normal dans toute société. Mais les pénuries de produits médicaux de base en Inde pendant la pandémie ont été scandaleuses.
L’Inde est connue depuis longtemps comme la « pharmacie du monde », car le secteur de l’industrie pharmaceutique indienne est doué pour la rétro-ingénierie sur toute une gamme de médicaments génériques. Elle est le troisième plus grand fabricant de l’industrie pharmaceutique. L’Inde représente 60 % de la production mondiale de vaccins, et est devenue le plus grand producteur de comprimés pour le marché US. Mais rien de tout cela n’a aidé pendant la crise.
Les vaccins contre le Covid-19 ne sont pas disponibles pour les IndienEs au rythme nécessaire. Les vaccinations pour les IndienEs ne seront pas complètes avant novembre 2022. La nouvelle politique du gouvernement permettra aux fabricants de vaccins d’augmenter les prix, mais pas de produire assez rapidement pour couvrir les besoins (les usines de vaccins du secteur public indien sont à l’arrêt). Aucun approvisionnement rapide à grande échelle n’est prévu. Il n’y a pas non plus suffisamment d’oxygène médical, et les promesses d’accroissement des capacités n’ont pas été tenues par le parti au pouvoir. Le gouvernement indien a exporté de l’oxygène, même lorsqu’il est devenu évident que les réserves nationales étaient épuisées.
Le 25 mars 2020, Modi déclarait qu’il gagnerait ce Mahabharat – cette bataille épique – contre le Covid-19 en 18 jours. Aujourd’hui, plus de 56 semaines après cette promesse, l’Inde ressemble davantage aux champs ensanglantés de Kurukshetra 1, où des milliers de personnes gisent mortes alors que la guerre n’en est même pas arrivée à la mi-temps.
Version intégrale (en anglais) sur asiatimes.com
1 – Ville sainte à proximité de Delhi.