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Dennis Kucinich: Le combat d’un maire contre le pouvoir des grandes entreprises

Lien publiée le 10 août 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

» Dennis Kucinich : Le combat d’un maire contre le pouvoir des grandes entreprises – par Chris Hedges (les-crises.fr)

Lorsque le petit maire de Cleveland a pris position contre la privatisation de l’énergie publique, les élites de la région ont déployé toutes les armes de leur arsenal contre lui, y compris une tentative d’assassinat.

Source : Scheerpost, Chris Hedges
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le 13 août 1978, Dennis Kucinich a fait échouer un vote de révocation [Il existe aux États-Unis une procédure de révocation baptisée recall elections (« scrutins de rappel ») qui permet aux citoyens de retirer à la fois son mandat à un agent public et de le remplacer avant le terme de son mandat, NdT]. De gauche à droite, on fait la fête au Bond Court Hotel ce soir-là : Sandy Kucinich (l’épouse du maire), Frank Kucinich (son père), le maire, Bill Casstevens de l’United Auto Workers, Joe Tegreene (assistant du maire). [Photo de Tim Culek, reprise de clevelandmemory.org].

The Division of Light and Power de Dennis Kucinich, tout comme The Power Broker : Robert Moses and the Fall of New York, de Robert Caro, sont des récits passionnants, émouvants et lucides qui nous racontent les mécanismes cachés du pouvoir des grandes entreprises aux États-Unis, et de ce qui se passe lorsque ces intérêts sont remis en question. Il s’agit d’une lecture essentielle, d’autant plus que nous sommes confrontés à une intensification de l’assaut des entreprises, au nom de la nécessité fiscale suite aux dommages financiers provoqués par la pandémie, en vue de prendre le contrôle total de tous les biens publics.

Kucinich prévient que cet assaut va bien plus loin que la saisie de biens publics pour un gain privé. Ces entreprises, qui fonctionnent comme un gouvernement fantôme à Washington et dans les villes de tout le pays, menacent de verrouiller de manière monolithique toutes les formes de pouvoir et de liquider notre démocratie anémique. Comme Kucinich l’a découvert tout au long de sa carrière, ces forces entrepreneuriales déploieront toutes les armes de leur arsenal contre ceux qui sont assez courageux ou stupides pour les défier. The Division of Light and Power est destiné à devenir un texte classique pour ceux qui cherchent à comprendre le coup d’État des entreprises qui a eu lieu aux États-Unis à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle.

Le nouveau livre de Dennis Kucinich raconte sa bataille contre les élites des entreprises pour protéger un service public.

« Les gens qui disent « on ne peut pas se battre contre l’hôtel de ville » ne savent pas où il se trouve », écrit Kucinich, qui a lutté contre les grandes banques et les grandes entreprises de Cleveland en tant que membre du conseil municipal puis comme maire. « Il vous faut le trouver avant de pouvoir le combattre. L’hôtel de ville, ce n’était pas seulement le temple de style dorique en pierre grise situé à l’angle de la sixième rue Est et de Lakeside Avenue dans le centre-ville de Cleveland. L’hôtel de ville était la salle de conseil d’administration des banques de Cleveland, son service public propriété du privé, son lieu de combines immobilières — et la mafia. À Cleveland, l’hôtel de ville était tapi dans l’ombre, un spectre géant invisible pour les habitants de la ville. Cet hôtel de ville invisible, je l’ai placé en pleine lumière, et cela a eu de grandes conséquences pour ma ville, ma famille, mes amis et moi-même. J’étais le maire et j’ai combattu l’hôtel de ville. »

Au tout début du livre, Kucinich, un petit bonhomme de 23 ans que l’on confondait souvent avec le livreur de journaux lorsqu’en campagne il faisait du porte-à-porte, venait d’être élu conseiller municipal de Ward Seven pour la première fois. Kucinich a grandi dans le Ward Seven dans une extrême pauvreté. Sa famille peinait pour arriver à payer le loyer et les factures d’électricité. Elle a connu des expulsions et a un moment, la famille a même été obligée de dormir dans la voiture. Ward Seven était, se souvient-il, l’endroit « où je suis allé au lycée, où les clochers des églises et les cheminées industries lourdes montaient vers un ciel pollué. Un quartier peuplé d’une communauté inflexible composée de gens qui parlaient polonais, grec, slovaque, ukrainien, russe, arabe, espagnol et, parfois, anglais. Un quartier aux rues étroites où s’alignaient des hommes âgés portant chemises blanches et bretelles, et des vieilles dames portant fichus et arborant des sacs à provisions arrivant jusqu’à leurs chaussettes et qui paradaient dans le petit quartier commercial de l’avenue Professor. »

Parce qu’il ne voulait pas abandonner son quartier, son peuple, il était en conflit avec les élites riches qui dirigeaient la ville.

Les politiciens chevronnés de l’hôtel de ville pensaient que Kucinich, comme eux, trahirait les électeurs pour assurer sa propre ascension politique et économique. Personne ne le croyait sérieux dans sa volonté de défendre ceux qui l’avaient élu. Ils l’ont accueilli dans le cercle cynique de la classe politique achetée et rétribuée et lui ont expliqué les rouages de notre système de corruption légalisée. Il était jeune. Il avait du talent. Il irait loin, lui ont assuré les valets de la politique, s’il faisait ce que lui demandaient les réels centres de pouvoir.

« Ces professionnels savaient que chacun des trente-trois sièges du conseil municipal de Cleveland avait été remporté grâce aux contributions de campagne des banques qui conservaient les fonds de la ville, grâce à l’argent des compagnies de téléphone, de gaz et d’électricité, ou aux promoteurs immobiliers du centre-ville qui n’avaient jamais perdu une élection parce qu’ils avaient toujours misé pour les deux camps », écrit Kucinich.

Un conseiller municipal d’âge moyen, avocat d’un quartier voisin, appelons-le Richard, s’est lié d’amitié avec moi, me confiant : « Dennis, il existe de nombreuses façons légitimes de gagner de l’argent en politique. Rien de déshonnête, bien sûr. Les occasions se présentent aux personnes qui remplissent des fonctions officielles », a-t-il dit.

« Des occasions ? »

« Vous savez, vous rendez service aux gens. Ils vous rendent service. »

« Des services ? » Je ne comprends pas.

« Les avocats élus au conseil se voient confier des affaires juridiques. Les vendeurs d’assurance décrochent des polices. Les agents de voyage réservent des voyages pour les personnes qu’ils aident. Les agents immobiliers reçoivent des commissions sur les transactions immobilières qui sont portées à leur attention, explique-t-il. Tout ça c’est légal. »

Un conseiller municipal « rondouillard, mâchouilleur de cigares et irascible » du nom de James H. Bell, a déclaré à Kucinich que tout ce qu’il voulait, c’était un peu de crème glacée. « Il a ouvert la bouche, tiré la langue et, avec un abandon enfantin, a léché un cône imaginaire, son diamant au petit doigt étincelait sous les lumières du bar, écrit Kucinich. Juste un peu de crème glacée. Je ne suis pas un porc, a-t-il répété. Je veux ce qui me revient. De la crème glacée. »

Les règles étaient claires dès le départ. Servir les intérêts des grandes entreprises et des riches de la ville — en accordant des abattements fiscaux, des baux de 99 ans, des monopoles et des financements par obligations pour de grands projets souvent inutiles coûtant plusieurs millions de dollars — et prospérer. Défiez ces intérêts, et vous sombrez dans l’oubli politique.

« L’hôtel de ville empestait la fourberie, les convictions morales qu’il fallait laisser à la porte comme un manteau usé et les décisions dictées par des forces invisibles qui exigeaient un consensus et infligeaient des punitions à ceux qui refusaient de conclure des accords. Après tout, la politique était le domaine de l’amoralité, où la promotion personnelle dépendait d’un pragmatisme pratiqué sous une lumière tamisée, sans faire montre de conscience », écrit Kucinich.

Lorsqu’il est devenu évident que les élites ne pourraient pas l’acheter, elles ont entrepris de détruire sa carrière politique, de le calomnier et l’intimider, puis, après son élection au poste de maire en 1977, de ruiner les finances de la ville et enfin de tenter de l’assassiner. Les élites dirigeantes jouent le tout pour le tout. Et c’est pourquoi un homme politique comme Kucinich, intègre et d’un courage inébranlable, est un anathème dans le monde profondément corrompu de la politique électorale américaine où presque tous ceux qui prospèrent, que ce soit dans la politique de la ville, de l’État ou du pays, y parviennent parce qu’ils ont un prix.

La bataille des batailles, au cours de laquelle on a vu les élites économiques obliger la ville à se mettre en porte-à-faux pour écarter Kucinich du poste de maire, était axée sur les manœuvres de la CEI (Cleveland Electric Illuminating Co.) destinées à écraser la compagnie d’électricité publique, Municipal Light, ou Muny Light, fondée en 1907 par Tom L. Johnson, alors maire de Cleveland. La CEI cherchait à obtenir le monopole afin de pouvoir augmenter les tarifs pour les résidents de la ville. La CEI a orchestré des coupures de courant en bloquant l’accès de Muny à une alimentation de secours et en épuisant la patience des clients de Muny pour les forcer à passer entre les mains de CEI. Le combat pour sauver Muny était, Kucinich le savait, plus qu’un combat pour protéger un service public.

Lors de la création du service public, Johnson avait déclaré : « Je suis partisan de la propriété publique pour tous les monopoles de service public pour la même raison que je suis partisan de la possession municipale des réseaux hydriques, des parcs, des écoles. Je suis partisan de la propriété municipale de ces monopoles parce que si vous n’en êtes pas propriétaires, ils finiront à la longue par vous posséder vous-même. Ils corrompront votre politique, dirigeront vos institutions et finalement détruiront vos libertés. »

Kucinich, comme Johnson, s’est rendu compte du danger de la privatisation des biens publics et, contrairement à la plupart des politiciens, il était prêt à sacrifier sa carrière politique pour protéger ceux qui, comme sa famille, se débattaient face à l’assaut des sociétés prédatrices et des riches.

Mais Kucinich n’était pas le seul visé par les élites économiques. Elles ont détruit les carrières de la poignée de journalistes qui ont tenté d’enquêter et de rendre publiques les basses manœuvres de la CEI et des élites au pouvoir. Kucinich a vu un journaliste honnête après l’autre être réduit au silence par son employeur, tributaire de l’argent et du pouvoir des annonceurs. Kucinich a découvert que la presse était non seulement docile, mais aussi complice. Il a compris qu’il n’aurait que bien peu d’alliés dans l’arène publique. Lorsque la campagne de dénigrement a commencé pour de bon, la presse a consciencieusement amplifié les mensonges visant Kucinich colportés par les services de relations publiques des entreprises. La ville était saturée en permanence d’informations et d’éditoriaux vantant les avantages de la privatisation du service public, même si les clients de Muny Light avaient l’un des tarifs électriques les plus bas du pays.

Lorsque Steve Clark, le principal commentateur de l’actualité radiophonique à Cleveland sur la radio WERE, par exemple, a dénoncé les dépenses de CEI s’élevant à plus de 7 millions de dollars pour les promotions et la publicité, soit environ 11 dollars par client, et a annoncé que CEI avait réalisé un bénéfice net de 40 millions de dollars, soit plus de seize cents pour chaque dollar de recettes d’exploitation, au moment même où elle demandait une augmentation de 20 % des tarifs à la Commission des services publics de l’Ohio, ce qui générerait 54 millions de dollars supplémentaires par an pour la société, sa carrière était fichue. La station de radio recevait au moins 70 000 dollars par an de CEI en publicité. Les propriétaires n’avaient pas l’intention de les perdre. Clark a été licencié.

« Les journalistes chargés de couvrir la réunion du Conseil étaient une illustration d’un journalisme paralysé, aux ordres, une reconnaissance du caractère futile de toute expression quand elle est privée d’indépendance, écrit Kucinich. Si la CEI s’efforçait d’influencer les rédacteurs en chef, ces derniers imposeraient à leur tour des limites à leurs reporters. Je ne pouvais m’attendre à aucune aide du côté de la presse dite libre. »

« Il y a longtemps que j’ai renoncé à l’idée que mon ascension politique puisse dépendre de ma capacité à obtenir la faveur de la presse, ou de mon approbation de leur politique éditoriale ou d’information, qui en plus n’est pas vraiment la leur, mais celle des groupes d’intérêt qu’ils représentent », ajoute-t-il.

Les guerres du Muny Light ont révélé jusqu’où le pouvoir des entreprises et les chefs de la mafia, que Kucinich a également combattus, sont prêts à aller pour détruire quiconque menace leur pillage sans frein. Cleveland était qualifiée à l’époque de « capitale américaine des explosions » en raison de la guerre que se livraient les syndicats du crime pour le contrôle des rackets de Cleveland. La ville a subi 30 attentats à la bombe liés à la mafia et des assassinats à répétition. Il y a eu également plusieurs tentatives pour assassiner Kucinich, elles ont été déjouées de justesse par chance ou grâce au travail de la police. Le maire George Moscone et le superviseur Harvey Milk [législateur du gouveernement de la ville,NdT] ont été abattus par balle à l’hôtel de ville de San Francisco alors que Kucinich était en fonction. Le chapitre 28 de son livre s’intitule « City Hell » [Enfer en ville,Ndt].

Les élites économiques ont orchestré un vote de révocation, à laquelle il a échappé de justesse, mis la ville en défaut de paiement, orchestré des pannes d’électricité, notamment pendant les vacances de Noël, et utilisé une presse complaisante pour rendre Kucinich responsable du chaos qu’ils avaient engendré. Lorsque Kucinich a lancé la première balle du match des Indian’s de Cleveland, il a même été obligé de porter un gilet pare-balles et de se déplacer avec des tireurs d’élite de la police, la foule le conspuait et criait « kill the bum » (tuez le clodo). Kucinich a été battu lorsqu’il s’est présenté à sa réélection en 1979, le phénomène politique encensé était désormais traité comme une caricature nationale.

(Près de deux décennies plus tard, après avoir erré dans le désert politique — et dans le pays — mais toujours fortement soutenu par la classe ouvrière de Cleveland, Kucinich a fait un retour politique inattendu en étant élu au Congrès en 1996. Toutefois, en 2010, la machine du parti démocrate de l’Ohio a élaboré un plan de redécoupage qui a déplacé l’adresse de son domicile de Cleveland dans la circonscription de Toledo, celle d’un autre député sortant, ce qui a pratiquement garanti sa défaite en 2012).

Tout au long des deux années où il a été harcelé en tant que maire, Kucinich était pleinement convaincu que s’il capitulait en faveur de la vente du service public, son avenir politique serait instantanément assuré. Il écrit :

« Mon avenir politique serait garanti, d’un simple trait de plume. Les appels interminables à la vente prendraient fin. Les médias qui vantaient les prétendues déficiences de Muny Light cesseraient leur barrage. Le parallèle entre la vente de Muny Light et la protection contre un défaut de paiement prendrait fin. Si je vendais le système électrique dans ces circonstances complexes, les habitants de Cleveland ne sauraient jamais que je n’étais pas obligé de vendre. On leur servirait le joli récit fictif d’un dénouement heureux, entériné par les médias, le monde des affaires, la CEI, les banques et l’establishment politique. Ce serait le conte de fées d’un jeune maire qui avait finalement retrouvé ses esprits et « fait ce qu’il fallait ». »

Mais je connaissais la vérité.

Au final, la population paierait à la ville des millions de dollars en hausse d’impôts pour l’éclairage des rues et autres services. Sans concurrence, CEI augmenterait régulièrement ses tarifs. Les habitants de la ville paieraient des millions de dollars supplémentaires en factures d’électricité plus lourdes. Oui, la ville serait solvable. Elle serait en mesure d’emprunter de l’argent et de s’endetter davantage. Si j’acceptais de vendre, personne à Cleveland ne saurait jamais ce qui s’était passé dans cette salle de réunion. Aujourd’hui, l’attention du monde a été brièvement portée sur le défaut de paiement imminent d’une grande ville américaine. Si je vendais, demain la grande histoire serait « Comment échapper au défaut de paiement », la fin de tout un feuilleton politique. Je serais le seul à savoir que le Muny Light avait été détourné. Il me faudrait alors dissimuler cette information, alors même que j’accéderais à la gloire politique avec mes tout nouveaux amis. Je saluerais « le peuple » du haut de ma tribune. Sans avoir conscence de tout ça, ils penseraient que c’est grâce à eux que je me trouvais à un poste plus élevé.

Une fois qu’il a été démis de ses fonctions, ses ennemis ne lui ont pas pardonné. Lui et ceux qui ont travaillé dans son administration municipale ont été mis sur la liste noire de l’élite de la ville, souvent dans l’incapacité de trouver du travail. Kucinich devait être un exemple pour tous ceux qui envisageaient défier le système.

« La plupart de ceux qui ont travaillé pour moi n’ont pas pu retrouver d’emploi, blackboulés par l’establishment de Cleveland, écrit-il. Plusieurs membres de mon équipe ont dû parcourir de nombreux kilomètres en dehors de la ville pour trouver du travail. La plupart d’entre eux se sont retrouvés dans une situation financière très défavorable. L’un d’entre eux, un brillant urbaniste qui avait courageusement contesté les plans des promoteurs visant à soutirer des millions aux contribuables, s’est suicidé. C’était ma décision, et j’en ai payé le prix, mais malheureusement, d’autres ont également payé. »

« Après avoir quitté mes fonctions, j’ai eu le temps de digérer ce qui m’était arrivé à Cleveland, mes dix années d’ascension pour devenir maire, ma rencontre brutale avec des groupes d’intérêts corrompus alors que je formais les plus grands espoirs pour la ville, écrit-il. J’ai eu beau essayer, je n’ai pas réussi à trouver une morale à cette histoire. J’étais brisé, non pas tant par la perte d’une élection que par la mise au pilori des repères éthiques de ma vie : Le bien était le mal et le mal était le bien. L’inversion de la réalité a été particulièrement choquante. Les banques, le monde des affaires et l’establishment politique avaient désormais élaboré, et les médias de Cleveland l’avaient diffusé, un nouveau récit fictif. La ville sur la voie de la guérison… par rapport à moi. »

Néanmoins, Kucinich, en sacrifiant son poste de maire, avait bel et bien, avec le soutien d’une armée de militants, sauvé le service public de la ville.

Vers la fin de son premier mandat au Congrès, il a été invité à assister à une réunion du conseil municipal de Cleveland le 14 décembre 1998, à la veille du vingtième anniversaire de la mise en défaut de la ville. Le conseil lui a remis une résolution de reconnaissance. On y lit :

… Aujourd’hui, la ville de Cleveland possède l’un des systèmes électriques municipaux qui connaît la plus forte croissance en Amérique. Actuellement, Cleveland Public Power est en pleine expansion afin de fournir de l’électricité à bas prix à un nombre grandissant de gens, alimentant les installations et les lampadaires de la ville, contribuant ainsi à maintenir un faible niveau d’imposition et à encourager le développement économique. Rien de tout cela n’aurait été possible si le maire Kucinich n’avait pas refusé de vendre le système électrique de la ville le 15 décembre 1978… Par conséquent… IL EST PROPOSÉ que le conseil municipal de Cleveland exprime par la présente sa profonde reconnaissance à Dennis J. Kucinich, pour avoir eu le courage et la clairvoyance de refuser de vendre le système électrique municipal de la ville, ce qui a permis aux habitants de Cleveland d’économiser plus de 300 millions de dollars depuis lors.

— Le Conseil municipal de Cleveland

Les membres du conseil municipal se sont levés et ont applaudi.

Source : Scheerpost, Chris Hedges – 08-07-2021
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises