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L'usine PSA d'Aulnay perturbée par une grève à la veille de négociations

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Lien publiée le 16 janvier 2013

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

AULNAY-SOUS-BOIS (Seine-Saint-Denis), 16 jan 2013 (AFP) - La production a été fortement perturbée mercredi à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, qui doit fermer en 2014, à la veille de négociations sur les primes de départ, après un appel de la CGT à une "grève reconductible avec occupation".

En milieu de journée, 350 à 400 des 700 ouvriers de production du matin (1.800 salariés sur place sur les 3.000 que compte le site) étaient en grève, selon le délégué CGT Jean-Pierre Mercier, qui affirme que l'usine est "paralysée".

La direction du site a compté 220 grévistes et reconnu que l'usine "a très peu produit" dans la matinée.

Selon des salariés interrogés par l'AFP, quelques dizaines de voitures seulement ont été produites dans l'atelier montage alors que l'équipe du matin a la capacité de faire sortir environ 350 véhicules.

La direction évoque quant à elle "entre 40 et 50 voitures" sorties de la chaîne, tous ateliers confondus.

Ce mouvement intervient à la veille d'une négociation sur les mesures d'accompagnement financier pour les salariés qui quitteraient le groupe ou seraient mutés après la fermeture du site.

La direction a d'ailleurs "regretté que certaines organisations syndicales aient déclenché un mouvement de grève sans même que les discussions sur le dispositif d'accompagnement des (plans de sauvegarde de l'emploi) PSE Aulnay et Rennes n'aient débuté", a déclaré à l'AFP un porte-parole du constructeur. Confronté à un marché automobile européen morose, PSA Peugeot-Citroën avait annoncé l'été dernier qu'il supprimerait 8.000 emplois, auxquels viendront s'ajouter 1.500 suppressions de postes après des départs naturels.

Avec cette "grève reconductible avec occupation de l'usine" à laquelle s'est joint le syndicat SUD, "on a décidé de changer de braquet", a affirmé M. Mercier à des journalistes.

"Il faut que la direction reprenne tout à zéro et qu'elle négocie à partir des revendications votées et signées il y a deux mois" par les salariés, a-t-il affirmé. La CGT réclame un CDI pour tous et la possibilité de partir en préretraite pour les plus de 55 ans.

"Cela va mal pour le marché automobile ? Et alors, ce n'est pas de notre faute ! Que la famille Peugeot se serre la ceinture!", s'est-il fâché.

"On va se battre jusqu'au dernier souffle, on va vendre notre peau très cher", a commenté Nordine, au montage depuis 15 ans, en venant prendre son service. "Ils veulent fermer l'usine gratuitement, il n'y a pas de reclassements, beaucoup de flou", a regretté Mimoun Lahrichi, au ferrage depuis 12 ans.

Une nouvelle assemblée générale de l'équipe de l'après-midi doit décider de la suite du mouvement.

Selon M. Mercier, la réindustrialisation du site, qui selon la direction doit permettre de créer 1.500 emplois, se résume aujourd'hui à 540 postes "au smic horaire" chez ID Logistics, et une centaine dans d'autres entreprises.

La direction avance la variété des postes proposés par ID Logistics (préparateur de commandes, gestionnaire d'exploitation, cariste), qui sont, selon elle, "compatibles avec les qualifications des salariés d'Aulnay".

Selon la direction, il y avait ce mercredi "beaucoup d'absentéisme". "Des salariés savaient qu'il allait y avoir ce mouvement de grève et avaient peur d'y être exposés, ils ont préféré ne pas venir", a affirmé une porte-parole.

Elle a aussi évoqué "deux ou trois pétards qui ont éclaté", "des jets d'oeufs", "des extincteurs actionnés" par les grévistes, "sans parler des insultes".