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La mobilisation tient : rien à attendre des "sages", il faut une stratégie pour durcir les grèves !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Macron espérait que la mobilisation flanche pour sa 11ème journée, elle tient à des niveaux élevés de manifestants partout en France. L’enjeu d’un changement de stratégie n’est que plus brûlant, alors que l’intersyndicale place ses espoirs dans un revers impossible au Conseil constitutionnel.
Avec 2 millions de manifestants dans toute la France ce jeudi d’après l’intersyndicale (570.000 d’après l’État), la bataille des retraites a montré qu’elle n’avait pas dit son dernier mot. 400 000 manifestants à Paris, 170 000 à Marseille, 60 000 à Bordeaux, 32 000 à Lyon, 26 000 à Grenoble, 24 000 à Caen, 20 000 à Nice, 15 000 à Bayonne, Perpignan ou Clermont-Ferrand, 14 000 à Rouen, 12 000 à Strasbourg 10 000 à Saint-Nazaire, 3 000 à Sète : si les chiffres se situent dans la fourchette basse des journées précédentes, ils restent très élevés.
Du côté des grèves, l’énergie maintient une forte mobilisation qui s’accompagne d’actions partout dans le pays, tandis que les raffineries restent fortement mobilisées avec 4 raffineries sur 7 à l’arrêt malgré les tentatives de briser la grève. Chez les cheminots, la mobilisation faiblit un peu mais continue de perturber le trafic avec 3 TGV sur 4, 1 TER sur 2 et 1 Intercités sur 4 dans tout le pays. D’autres secteurs marquent le pas de façon plus claire après 11 journées, comme la RATP, avec un transport légèrement perturbé en Ile-de-France. Dans l’éducation, les taux de grévistes s’établissent au même niveau que le 28 mars à l’échelle nationale. Dans la jeunesse, les cortèges ont été forts et la mobilisation lycéenne s’étend en Ile-de-France avec l’entrée dans la mobilisation de nouveaux établissements.
Des éléments qui montrent une détermination profondément ancrée, en dépit des contradictions du mouvement après 11 journées. Alors que celui-ci souffre de l’absence de politique de l’intersyndicale pour généraliser la grève et soutenir activement les secteurs en reconductible, dont l’affaiblissement des taux de grévistes est l’expression, les déclarations de ce soir s’inscrivent cependant dans la stricte continuité de cette approche.
Rien à attendre des « sages » ou d’un RIP
Dans leur communiqué, les dirigeants syndicaux se contentent en effet d’évoquer l’envoi au Conseil constitutionnel d’« argumentaires considérant que cette loi devrait être déclarée contraire à la Constitution », tout en appelant à une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle le 13 avril. Un plan qui, plutôt que de chercher les voies du durcissement du rapport de forces face à un pouvoir inflexible, place de facto ses espoirs dans une improbable censure du Conseil constitutionnel.
Un refus d’affronter la question de la généralisation de la grève et de ses obstacles qui conduit à ne proposer comme seule issue pour le mouvement qu’une décision favorable des « sages », tous de fidèles serviteurs de l’État et des classes dominantes, ou un très illusoire « référendum d’initiative populaire » non contraignant, qui ne ferait qu’épuiser les militants pour une perspective impuissante. De ce point de vue, le dirigeant de la CFDT Laurent Berger ne cache déjà pas sa volonté de reconnaître la future décision du Conseil constitutionnel et de préparer une sortie de la mobilisation.
Dans le même temps, le communiqué ne dit toujours rien de la répression et des violences policières, terme récusé par Laurent Berger, qui se sont à nouveau abattus sur les cortèges ce jeudi, ni des réquisitions qui se poursuivent pour briser les grèves, malgré une victoire ce jeudi avec la suspension des réquisitions à la raffinerie de Normandie par le tribunal de Rouen. Une façon pour l’intersyndicale de refuser d’affronter les tâches à l’ordre du jour pour consolider le mouvement et les grèves.
Une autre stratégie est possible !
Cette impasse stratégique ne peut profiter qu’à Macron et préparer la démoralisation des secteurs à l’avant-garde depuis le 7 mars. C’est en ce sens que 250 militants ouvriers, étudiants et intellectuels interpellaient l’intersyndicale ce mercredi dans une tribune impulsée par le Réseau pour la grève générale et publiée dans Politis. « L’heure n’est pas au compromis, mais à rompre avec ce qui n’a pas marché jusqu’ici et à mettre en place une stratégie pour gagner. C’est l’inverse que fait l’intersyndicale, appelant sur le terrain de la mobilisation à une nouvelle journée de grève isolée, 9 jours après la précédente, alors que des secteurs sont en reconductible depuis 20 jours et à la veille des prochaines vacances scolaires » notaient-ils.
De même, dans la manifestation marseillaise, le dirigeant de l’UD CGT 13 Olivier Mateu expliquait ce jeudi : « Avec l’intersyndicale, il faut faire en sorte qu’après presque quatre mois, on sorte de la traditionnelle manifestation hebdomadaire et qu’on aille sur une grève reconductible. On a besoin d’une vraie démarche coordonnée, organisée au niveau national où chacun met ce qu’il peut mais sait à quel moment il doit s’inscrire dans la lutte. » Une aspiration que l’on retrouvait dans les cortèges un peu partout en France.
Si la colère tient, il lui faut donc un plan pour s’organiser. Les dirigeants syndicaux à la tête de fédérations en grève reconductible ou disposant d’un large écho dans le mouvement ouvrier comme Olivier Mateu ont un rôle central à jouer pour soulever cette question jusqu’au bout, en convoquant par exemple une réunion de l’ensemble des secteurs, boîtes, Interpros, coordinations et travailleurs qui comprennent l’urgence d’une autre stratégie, par-delà les étiquettes syndicales. C’est la seule voie pour aller chercher la victoire, et celle qu’essaye à son niveau de pratiquer le Réseau pour la grève générale qui organisera une réunion nationale la semaine prochaine après le 14 avril.