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Proche-Orient : une paix juste en Palestine passe par le boycott
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La reprise des bombardements conjugués aux combats au sol après sept jours de trêve a rendu la bande de Gaza plus invivable encore, et le décompte macabre a de nouveau explosé. Visiblement la communauté internationale n’est pas prête à peser pour arrêter ce massacre inhumain.
Même s’il y a des résistances à Nétanyahou, un sondage effectué en Israël mi-novembre indiquait que seulement 2 % de la population juive israélienne trouvait la séquence de bombardement excessive et près de 30 % ne la trouvait pas assez excessive. Ces chiffres indiquent que pour l’instant la pression des peuples doit surtout s’exercer de l’extérieur.
AXA, Carrefour, Puma, HP… à boycotter
Ainsi, en France, il devient urgent de renforcer les collectifs de soutien et mettre plus en avant la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) lancée par la société civile palestinienne. Cette campagne de boycott — à l’image de la lutte en Afrique du Sud — allie action individuelle (un boycott de produits israéliens ou soutenant la colonisation) à des actions de pression sur certaines entreprises que la campagne BDS cible pour ses liens étroits avec l’apartheid.
Des banques de financement qui soutiennent la colonisation (prêts immobiliers, notamment dans les nouvelles colonies en Cisjordanie) ne doivent plus obtenir de soutien, comme AXA Assurances en France qui investit dans les principales banques coloniales israéliennes. AXA est signataire du Pacte mondial des Nations unies mais n’en respecte pas les principes. L’assureur français promeut ses principes éthiques, tout en les violant et en investissant dans des banques israéliennes qui financent les colonies illégales. AXA doit être dénoncé !
Carrefour a annoncé en grande pompe son installation en 2022 en Israël, sur la base d’un nouvel accord de franchise avec la société israélienne Electra Consumer Products et sa filiale Yenot Bitan, toutes deux actives dans les colonies israéliennes illégales. Le partenariat signé par le groupe Carrefour avec Electra Consumer Products et sa filiale de distribution Yenot Bitan est directement lié à la fourniture de services soutenant l’existence et le maintien des colonies, ainsi que leur utilisation des ressources naturelles palestiniennes à des fins commerciales. Au début de la guerre sur Gaza, la franchise a d’ailleurs annoncé soutenir l’armée israélienne et présenté son implantation en Israël sur une carte où la Cisjordanie et Gaza font partie d’Israël. Carrefour est une cible prioritaire des actions de boycott. Son retrait d’Israël signerait une défaite majeure pour l’État d’Israël.
Il y a d’autres entreprises. Puma, par exemple, sponsorise la Fédération israélienne de football, au sein de laquelle on compte plusieurs clubs installés dans des colonies israéliennes illégales en Cisjordanie. Mais aussi, la compagnie HP dont dépend l’armée israélienne pour son infrastructure de contrôle (checkpoints, data, etc.) des vies palestiniennes. Toutes sont des cibles de boycott.
Contre l’État d’apartheid
La campagne BDS a un important succès international. Elle est présente dans plusieurs dizaines de pays, notamment ceux du Sud global. D’ailleurs, Israël dépense annuellement 35 millions de dollars pour contrer BDS et redorer son blason. Lors de l’attaque sur Gaza, plusieurs listes de produits à boycotter ont émergé, obligeant certaines entreprises à se positionner. Par exemple, la campagne menée — hors BDS — sur McDonald’s a eu un impact direct sur les ventes après que McDo Israël ait annoncé donner des repas gratuits aux soldats. McDo international a dû publier un démenti pour indiquer que la société ne soutenait pas Israël.
La campagne BDS peut aussi se décliner sous d’autres formes : boycott culturel, boycott universitaire et boycott syndical. Isoler Israël de la scène internationale, et le ranger dans les pays avec qui il n’est pas normal de faire du commerce tant que cet État reste un État d’apartheid, est une des formes de pression possibles. La lutte pour la justice en Palestine et la solidarité passent par la mobilisation à la base pour faire plier Israël sous le poids des sanctions et du boycott.