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    Abou Ghraib : trois anciens détenus obtiennent 42 millions de dollars à l’issue d’un procès

    Lien publiée le 19 décembre 2024

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://www.les-crises.fr/abou-ghraib-trois-anciens-detenus-obtiennent-42-millions-de-dollars-a-l-issue-d-un-proces/

    « J’attendais ce jour depuis longtemps », a déclaré l’un des anciens détenus à la suite de la décision du jury.

    Source : Truthout, Chris Walker
    Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

    Les ombres de détenus irakiens se projettent sur le sol alors qu’ils assistent à la libération de prisonniers quittant la prison d’Abou Ghraib, dans la banlieue de Bagdad, le 16 septembre 2004.
    Jewel Samad / AFP via Getty Images

    Une entreprise de défense basée en Virginie a été condamnée à verser 42 millions de dollars à trois victimes de torture détenues à la prison d’Abou Ghraib pendant les premières années de l’occupation américaine de l’Irak.

    La société en question, CACI International, n’était pas directement responsable des tortures subies par les hommes. Toutefois, dans le cadre du procès, les trois hommes – Suhail Al Shimari, directeur de lycée, Asa’ad Al-Zubae, vendeur de fruits, et le journaliste Salah Al-Ejaili – ont fait valoir que la CACI était complice des violences commises à leur encontre, car les interrogateurs de l’entreprise avaient conspiré avec la police militaire pour « amadouer » les détenus, ce qui rendait les tortures plus probables.

    Le jury composé de huit membres du procès civil s’est accordé sur ce point, jugeant la CACI partiellement responsable du préjudice causé aux trois hommes et leur accordant à chacun un jugement compensatoire de 3 millions de dollars et des dommages-intérêts punitifs de 11 millions de dollars.

    Les tortures inhumaines et dégradantes pratiquées à Abou Ghraib en 2003 et 2004 ont fait la une des journaux du monde entier et sont devenues l’un des héritages les plus symboliques de l’occupation américaine de l’Irak. La police militaire a soumis les Irakiens de la prison à de violents passages à tabac, les a forcés à se dénuder dans des positions compromettantes, a abusé d’eux sexuellement et s’est livrée à d’autres actes cruels, notamment en les photographiant pendant qu’ils étaient torturés – des photos qui ont finalement été publiées, ce qui a suscité un tollé au niveau international. Au moins un détenu est décédé des suites de ces traitements.

    Les trois hommes poursuivis en justice ont déclaré avoir été soumis aux mêmes types de torture, bien qu’aucun d’entre eux n’ait été photographié par le personnel militaire.

    Le verdict est intervenu après plusieurs années de manœuvres juridiques de la part de la CACI, depuis que les trois hommes ont intenté leur première action en justice en 2008. La CACI soutenait qu’en raison de son rôle de contractant du gouvernement, la véritable responsabilité incombait au gouvernement américain qui dirigeait l’entreprise. Même après que le jury a rendu sa décision cette semaine, la CACI a publié une déclaration dans laquelle elle continue de nier toute responsabilité, affirmant : « Elle a été impliquée à tort et à long terme dans des actions malheureuses et imprudentes d’un groupe de policiers militaires à Abu Ghraib. »

    Les avocats représentant les trois hommes ont décrit le résultat différemment. Baher Azmy, directeur juridique du Centre pour les droits constitutionnels, a qualifié de « mesure importante de justice et de responsabilité. »

    « Après 21 ans, nos clients ont obtenu justice. Le jury a entendu leur douleur haut et fort », a déclaré Shereef Akeel, un autre avocat représentant les trois hommes.

    « Avec le verdict d’aujourd’hui, les entreprises militaires et de sécurité privées sont averties qu’elles peuvent être et seront tenues pour responsables lorsqu’elles violent les protections les plus fondamentales du droit international – comme l’interdiction de la torture – et qu’elles ne respectent pas leurs obligations contractuelles et réglementaires de veiller à ce que leurs employés respectent la loi », a déclaré Katherine Gallagher, avocate principale du Center for Constitutional Rights (Centre pour les droits constitutionnels).

    Al-Ejaili a également présenté une déclaration écrite annonçant la décision.

    « Aujourd’hui est un grand jour pour moi et pour la justice. J’attends ce jour depuis longtemps », a déclaré Al-Ejaili. « Cette victoire ne concerne pas seulement les trois plaignants dans cette affaire contre une société. Cette victoire est une lumière pour tous ceux qui ont été opprimés et un avertissement fort pour toute entreprise ou contractant pratiquant différentes formes de torture et d’abus. »

    La journaliste Simona Foltyn a également qualifié la décision du jury d’importante, mais a suggéré que d’autres parties devraient être tenues pour responsables de ce qui s’était passé à Abou Ghraib, en particulier le gouvernement américain.

    La décision est une « importante mesure de justice », a écrit Foltyn sur X, « mais [elle] soulève des questions quant à la raison pour laquelle l’armée américaine, qui a supervisé les installations, n’est pas tenue de rendre des comptes elle aussi. »

    *

    Chris Walker est rédacteur à Truthout, basé à Madison, dans le Wisconsin. Depuis le début des années 2000, il se concentre sur des sujets nationaux et locaux et a produit des milliers d’articles analysant les questions d’actualité et leur impact sur le peuple américain. On peut le trouver sur la plupart des plateformes de médias sociaux sous le nom de @thatchriswalker.

    Source : Truthout, Chris Walker, 14-11-2024

    Traduit par les lecteurs du site Les-Crises