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Interview de Serge Allègre, secrétaire fédéral de la FNIC CGT
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Interview de Serge Allègre, secrétaire fédéral de la FNIC CGT - Parti Communiste Révolutionnaire
Le 5 février, lors d’une mobilisation rassemblant plusieurs centaines de travailleurs sur le site de Jarrie, en Isère, nous avons interviewé Serge Allègre, secrétaire fédéral de la FNIC-CGT. En décembre dernier, la direction du groupe chimique Arkema a annoncé le licenciement de 154 salariés sur le site. Il s’agit de la plus grande usine de production d’eau oxygénée du groupe et la première en Europe.
Depuis le 5 décembre, les 344 ouvriers du site sont en grève illimitée. Après la fermeture du site de Vencorex (à seulement 2 km) et ses 450 licenciements, cette attaque est un nouveau symptôme de la période actuelle : le capitalisme français est entré dans une phase de destruction massive d’emplois. Environ 300 000 emplois directs et indirects sont menacés dans l’industrie.
Combien d’emplois sont menacés au total sur le site de Jarrie ?
Chez Arkema Jarrie, 344 emplois directs sont en danger. Si, dans un premier temps, 154 postes sont supprimés, la direction ira plus loin. En plus, la réalité dépasse ces chiffres : un emploi industriel en fait vivre quatre ou cinq autres. Ainsi, la fermeture d’Arkema entraînerait la disparition de 1500 emplois au total.
Mais 1500 emplois, ce sont aussi 1500 familles. Les familles disparaissent du bassin, parce qu’elles sont contraintes d’aller chercher du travail ailleurs. Cela aura un impact direct sur les écoles qui verraient des classes fermer. Le désert industriel crée un désert public : moins d’emplois, c’est moins de services publics, moins d’infrastructures et l’émergence de déserts médicaux.
Attention, que ce soit bien clair dans la tête de tous : nous ne défendons absolument pas le protectionnisme à la Trump ou à la Xi Jinping. Nous ne sommes pas nationalistes. Ce que nous disons, c’est qu’il existe une industrie en France, qui répond à des besoins. Si nous ne faisons rien aujourd’hui, si l’on n’exprime pas notre colère dans la lutte, les usines disparaîtront les unes après les autres. Nous devons affirmer qu’une autre société est possible, une société qui garantisse l’emploi pour tous et des conditions de travail dignes.
Quelle est l’attitude de la direction et des actionnaires d’Arkema envers les salariés ?
Un actionnaire reste un actionnaire, que ce soit chez Vencorex ou Arkema. Leur unique objectif est la rentabilité à tout prix, sans considération pour les travailleurs. Arkema agit comme un « patron voyou » profitant des aides publiques pour engranger un maximum de profits, avant de tourner le dos aux salariés qui ont fait toute la richesse de l’entreprise. Ceux qui ont conduit le groupe Arkema à la place qu’il occupe aujourd’hui, ils s’appellent les salariés ! Ce sont eux qui produisent la valeur, pas les actionnaires. Comme Vencorex, Michelin et tant d’autres, Arkema ne pense qu’à délocaliser pour maximiser ses profits, sans se soucier des emplois.
Ce matin, lors de notre prise de parole, nous avons rappelé qu’Arkema est une entreprise très riche, qui n’est ni en faillite ni en difficulté. Elle profite de la fermeture de Vencorex, qui lui fournissait le sel indispensable à sa production, pour fermer Jarrie. Un sel indispensable pour l’armement nucléaire et les missiles, même si on souhaite tous qu’on n’en ait pas besoin. Mais Arkema produit également le Jarylec, un fluide technique essentiel aux transformateurs électriques français, et le site de Jarrie est le seul à le fabriquer. Sa fermeture menacerait donc toute la chaîne industrielle.
Quelles sont vos revendications sur le site d’Arkema et plus globalement, quels sont les objectifs de la mobilisation ?
Nous menons un combat important depuis plusieurs mois, notamment avec les camarades de Vencorex, en mettant en avant la question de la nationalisation. Mais attention, nous ne parlons pas d’une nationalisation temporaire qui serait la nationalisation des pertes et la privatisation des profits ; c’est-à-dire qu’une fois qu’on a injecté l’argent public, qu’on a tout remis d’aplomb, on redonne l’usine au privé, qui continue à faire du profit et à exploiter les travailleurs jusqu’à épuisement de l’outil de production.
Le PCR défend justement la nationalisation des grands moyens de production sous le contrôle démocratique des travailleurs. Est-ce que pour vous c’est la solution ?
C’est la solution, et la seule qui existe. On a des besoins et nous devons répondre à ces besoins par la nationalisation. Et pas seulement des industries chimiques comme Arkema et Vencorex : c’est la nationalisation de tous les grands secteurs de l’économie qu’il faut. C’est la nationalisation de l’énergie, de l’eau, de l’industrie pharmaceutique, la nationalisation de toutes les activités critiques et stratégiques, de manière à ce qu’on l’on ait un contrôle plein et entier sur notre avenir.
Merci les jeunes pour cette interview. La jeunesse doit s’organiser et rejoindre la CGT !