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Un mois de grèves et de luttes : Février 2025
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France mais aussi à l’international.
Nous savons parfaitement que la liste qui suit n’est que partielle. Eh oui ! L’information sur les grèves et les luttes n’est pas la mieux partagée par les médias, il faut aller la chercher. Et pourtant, des grèves, il y en a ! En France, et ailleurs dans le monde, y compris dans des pays que les médias mainstream nous présentent comme les modèles à suivre, États-Unis ou Allemagne, car les salarié.e.s y seraient dociles, pas comme les salarié.e.s français.es "réfractaires"! Si vous avez des informations à nous transmettre à propos de votre grève ou d’une grève dont vous avez connaissance, n’hésitez pas à nous en faire part en nous écrivant à netournonspaslapage@gmail.com
Clôture rédactionnelle de cet article : mercredi 5 mars 2025
A L’INTERNATIONAL
Serbie
Après une grève générale historique contre la corruption et la répression, lancée le 24 janvier à l’appel des étudiants (62 facs sur 80 étaient bloquées) et soutenue par des syndicats, des enseignant.es, des agriculteurs/trices, des institutions publiques, des entreprises privées et des médias, le Premier ministre Miloš Vučević a démissionné. Le mois de février commence ainsi avec une première victoire, après plus de deux mois de manifestations faisant suite à l’effondrement d’un auvent de la gare de Novi Sad qui a causé 15 morts et révélé des dysfonctionnements et une vaste corruption. La démission d’autres pourris est attendue.
Belgique
Grève générale avec près de 100 000 manifestant.es à Bruxelles le 13 février contre la politique d’austérité et le catalogue de mesures réactionnaires et antisociales de la coalition Arizona et du Premier ministre De Wever. Mot d’ordre central : « renforcement des services publics et du pouvoir d’achat ». C’est une grève intersyndicale FGTB (social-dém)-CSC (chrétien)-CGSLB (libéral), la troisième après le 13/12 et le 13/01. Mais l’impact a été nettement plus important cette fois : pas un atterrissage ni un décollage dans les aéroports belges, grosses perturbations dans les transports en commun… De nouveaux secteurs étaient en grève après les deux journées précédentes : santé, éducation, enseignement supérieur, fonctionnaires, métallos, éboueurs, pompiers, et même des militaires. Le problème ? Les directions syndicales s’en tiennent à une stratégie de pression sur le gouvernement et envisagent une prochaine journée le 31 mars.
EN FRANCE
Automobile :
Stellantis
Le 26 janvier, des débrayages ont eu lieu sur divers sites Stellantis (Mulhouse, Poissy, Vesoul, Sochaux, Hordain…) suite à la publication des chiffres pour 2024 : 5,5 milliards d’euros de bénéfices nets (-70% par rapport à l’exercice précédent)… et des primes à 0 euros, alors que les NAO donnaient des augmentations générales de salaires de 1,3% (2% d’inflation en 2023).
Michelin
A Cholet, la lutte continue, mais elle a pris un tour plus intense. Le 4/2, deux cars de travailleurs/ses de Cholet, dont l’usine est promise à la fermeture, se sont rendus à Clermont-Ferrand, où ils étaient accueilli.es par des Michelin d’autres usines et des militant.es solidaires. Ils et elles étaient 130 devant le siège social, où se tiennent les négociations sur leur devenir… Les Michelin-Cholet exigent toujours 120 000€, mais Michelin ne propose pas plus de 40 000.
Le 13/2, ils et elles ont organisé, entre Cholet et Angers, une opération « péage gratuit » pour populariser leur lutte. Des réactions très favorables du public !
Valeo
A Valeo St Quentin-Fallavier (38), une nouvelle grève a été appelée du 25 au 28 février par les syndicats CAT, SUD et CGT. Une cinquantaine de salarié.es de ce site se sont rendu.es à Créteil (94), à l’occasion de la poursuite de négociations sur le PSE. La direction propose des indemnités ridicules et ce sont toujours 1200 emplois menacés dans tout le pays, et un site (La Suze-sur-Sarthe, 72) qui doit fermer dans les semaines à venir.
Autres métallurgie
Thales :
A Mérignac, après les débrayages contre les NAO en janvier, des actions se sont poursuivies en février. Ouverture du site par les grévistes le 4/2, puis 300 en AG pour décider de la grève le 6/2. Barrage filtrant à l’entrée du site le 18/2, tractage et photos aériennes le 20/2. A nouveau barrage filtrant le 24/2.
A Toulouse, chez Alenia Space, la colère s’est notamment exprimée par des débrayages les 3 et 4/2, puis par la grève du 6/2, suivie par plus de 500 salarié.es, puis à nouveau le 13/2.
La direction propose toujours 0% d’augmentation.
Chimie :
Vencorex
Après une grève dure ces derniers mois et l’exigence, relayée par des élu.es de la région, d’une « nationalisation temporaire » de l’entreprise, notamment pour éviter une perte de souveraineté nationale, Bayrou a donné sa réponse : selon une étude demandée par lui, « l'activité de Vencorex n'est pas viable ». Pour la nationalisation temporaire, c’est non.
Arkema-Jarrie
154 emplois sont toujours en jeu : la direction d’Arkema prend toujours prétexte de la fermeture de Vencorex et veut fermer la partie sud du site de Jarrie, menaçant aussi la partie nord. Les 350 travailleurs/ses du site veulent le maintien des emplois et la nationalisation de la filière. Le 5/2, une grève nationale était appelée dans tous les sites Arkema pour soutenir la lutte des salarié.es de Jarrie, avec rassemblement de soutien appelé par la CGT FNIC devant l’usine de Jarrie, et un écho régional important (500 personnes) pour exiger l’interdiction des fermetures et licenciements dans la chimie.
Hutchinson
A partir du 4/2, à Persan (95) les travailleurs/ses d’Hutchinson (filiale de Total spécialisée dans la production et la transformation du caoutchouc industriel) ont procédé à des débrayages tournants (2h le matin, 2h l’après-midi, 2h le soir), pour obtenir des hausses de salaires. Alors que les profits ont bondi (+19%), la direction ne propose qu’1,5% d’augmentation. Les grévistes exigent une augmentation décente et une prime de 2000€ vu les bons résultats.
Lubrizol
Grève reconductible massive (100% des effectifs sur 2 sites) du 18 au 23/2 à l’appel de la CGT pour le retrait d’un PSE qui menace 169 postes, avec des piquets de grève communs CGT-CFDT à certains moments, et une CFE-CGC qui soutenait sans participer. Les sites de Rouen et Le Havre étaient à l’arrêt. L’objectif c’est de reprendre la grève au moment de la discussion du PSE à partir du 3 mars.
Transports :
Ports et docks
Après la dissolution de l’Assemblée qui avait bloqué leur action, et depuis le 5 décembre, les dockers égrènent les journées de grève dans les ports français. Cela concerne les modalités de non-application de la réforme des retraites de 2023 et du retour à un départ en retraite anticipée à 58 ans pour leur profession. Ils ont une espérance de vie de -8 ans par rapport à la moyenne. Après une grève du secteur de 48 heures les 30 et 31 janvier dans les principaux ports de commerce, la FNPD-CGT (80-90% des dockers et portuaires syndiqués) prévoyait une dizaine d’arrêts de travail de quatre heures deux à trois jours par semaine tout au long de février. Et le 27/2, une opération « port mort », programmée dans plus ports du pays, a eu lieu : à Fos-sur-Mer, 800 dockers étaient mobilisés, et rien n’est entré ni sorti ; au Havre, aucun bateau n’est entré au port, les routes étaient bloquées par des feux de pneus ; à Brest, une cinquantaine de dockers et portuaires bloquaient l’accès au port avec conteneurs et braseros ; et à Nantes-St Nazaire le chargement et déchargement des cargos et des camions étaient bloqués par les grévistes, en plus de blocages de ronds-points dans la région ; des ports à l’arrêt également à Calais, Bayonne ou Lorient.
Grève illimitée des bus FSO à Cergy (95) et Conflans (78), depuis le 7/11.
Cette grève dramatique débutée le 7 novembre 2024 (voir nos comptes-rendus mensuels précédents) n’a pas complètement pris fin en février. D’abord parce que le trafic a repris dans une certaine mesure (la moitié ?) depuis le début 2025. Mais surtout du fait de la médiation qui s’est mise en place et des 7 « recommandations » rendues le 10/2 par la médiatrice, dont : grille unique de rémunérations pour tous les salarié.es, harmonisation du temps de travail de l’ensemble des salarié.es, indemnité différentielle « claire », mise en place d’une prime de métier… Un rapport que la direction FSO et les syndicats FO et CFTC avaient 8 jours pour rejeter, faute de quoi il s’appliquerait de droit. Ni les uns ni les autres ne l’ont fait. Mais tout n'est pas ficelé par ce rapport, et les négociations patronat-syndicats se poursuivent (cadences, temps de retournement…). Donc si la grève n’a plus l’ampleur qu’elle a eue, elle se poursuit encore. La médiatrice espérait un retour à 100% du trafic pour le 3 mars.
RATP
Pour le 14/2, deux syndicats de la RATP, FO et La Base, ont appelé à la grève sur les lignes A et B du RER, pour obtenir un outil de gestion des plannings et des congés qui fonctionne vraiment et qui soit d’un usage aisé pour les agents. « Orchidée », l’outil actuel imposé aux agent.es, ne répond pas à ces critères, générant un profond ras-le-bol. Avec 1/3 des conducteurs du RER A en grève, les perturbations étaient conséquentes.
Transports Rouen :
Après une alarme sociale déposée le 27/1, la CGT Transdev Rouen a déposé le 5/2 un préavis de grève, à raison de 55 minutes par jour, à compter du 11/2 et au moins jusqu’à fin février, sur le réseau Astuce, pour les conditions de travail, en particulier l’intégration des temps annexes des conducteurs dans les services journaliers (aller-retour terminus) et la remise à niveau des effectifs dans tous les services de l’entreprise (technique, exploitation, commercial). A la fin des vacances scolaires de la zone B, le 23/2, le mouvement se poursuivait, après une proposition de la direction d’augmenter les primes, rejetée à 94% du personnel selon la CGT. La grève pourrait bien durer assez longtemps.
Geodis
Depuis le 18 février, les ouvrier·es de l'entrepôt Geodis (filiale de la SNCF) sont en grève reconductible à Gennevilliers, après un débrayage censé durer quelques heures. Depuis lors, il y a piquet de grève et deux AG par jour. Lors des NAO, la direction leur a proposé des clopinettes (+ 38 euros nets par mois), qui plus est inégalement réparties, afin de casser la solidarité du collectif de travail. La direction parle de difficultés financières sans pouvoir les prouver. En fait, la boite se porte bien et la direction ment. Les grévistes exigent une grille salariale et des augmentations décentes.
Un rassemblement de soutien avec barbecue a eu lieu le soir du 26/2 devant leur entrepôt. La direction a à peine relevé sa proposition, tout en la laissant différenciée : 90€ pour les agent.es de quai, 80€ pour les chef.es et 50€ seulement pour les autres. Une caisse de grève a été mise en place : https://www.leetchi.com/fr/c/les-salaries-de-calberson-idf-en-greve-pour-pas-quon-creve-4980134?utm_source=native&utm_medium=social_sharing
Secteur privé tertiaire
Jeu vidéo
Pour la première fois, un appel national à la grève le 13/2 dans l’ensemble du secteur, ce qui témoigne de la percée de l’implantation du STJV, et une série de grèves, notamment chez Ubisoft. Il y a eu des assemblements à Paris, Lyon, Montpellier... Il s’agit de lutter contre les licenciements massifs, la dégradation des conditions de travail et l’opacité des méthodes de management. Le STJV réclame notamment l’annulation des licenciements et une réorganisation du travail concertée avec les travailleurs/ses. Plus de 1000 grévistes dénombré.es sur 11 900 travailleurs/ses du secteur.
La Poste
Fin février, une grève très suivie a eu lieu à Antony (92) contre un projet de réorganisation des services, avec 100% de grévistes en cabine, 100% en Cedex, 88% des facteurs/trices, et 66% des FSE (facteurs/trices service expert). Résultat de cette forte mobilisation (selon Sud Poste 92) : le CSE n’a pas validé la mise en place de cette réorganisation.
Banque et finance
CCF
Un plan massif de suppressions d’emplois frappe les salarié.es de cette banque, ex-HSBC, reprise par le fonds d’investissement Cerberus il y a un an. 42% sont menacé.es dès cette année ; et 84 des 235 agences. D’où cet évènement : une grève, à laquelle l’ensemble des syndicats appelaient le 4/2. Les travailleurs/ses ont débrayé un peu partout en France.
Presse-édition
Commencé fin janvier, un mouvement de grève s’est développé au journal La Montagne, dont la parution a été perturbée. Les salarié.es en grève critiquent l’organisation d’un nouveau centre d’impression et la non-augmentation salariale voulue par la direction.
Secteur associatif et mutualiste
ADAPEI
A St Etienne (42), environ 130 salarié.es de l’ADAPEI Loire (Association départementale de parents et d’amis des personnes handicapées mentales) se sont mis.es en grève et rassemblé.es devant le siège de l’établissement, contre la dégradation de leurs conditions de travail, conséquence de restrictions budgétaires que payent les résident.es handicapé.es et les salarié.es de l’association.
VYV3
La direction du groupe mutualiste VYV3, qui gère des EHPAD et diverses structures d’accueil (handicap, crèches, opticiens) voudrait, sous prétexte d’une plus grande équité entre salarié.es, leur imposer à un accord sur le temps de travail jugé inacceptable. 3 syndicats ont donc appelé à la grève le 6/2, avec des rassemblements devant les sièges de VYV3 de toute la région Pays de la Loire : Nantes, Angers, La Roche-sur-Yon, Le Mans, St Nazaire. Des débrayages ont eu lieu un peu partout dans cette région pour empêcher la direction de rogner les acquis.
Propreté nettoyage
Dans ce secteur, la CGT Ports et Docks appelait à une journée « d’action et de grève » le 4/2 sur les chantiers et dans les entreprises de propreté, pour de véritables augmentations de salaires, pour le 13e mois et pour améliorer les conditions de travail, d’hygiène et de sécurité, pour la lutte contre le harcèlement hiérarchique et les sous-effectifs.
Challancin-Chollet
Grève dans l’entreprise de nettoyage Challancin à Chollet (49) depuis le 18/2. Les raisons en sont multiples : paiement des salaires en retard, heures sup non payées, licenciements abusifs, frais de déplacement non payés… La direction (des bandits) se planque pour ne pas avoir à affronter les grévistes.
Santé-social
Depuis plus de six mois, des grèves, parfois très fortes, ont lieu dans la santé, en particulier les hôpitaux. Des victoires ont été obtenues, à Beaujon à Clichy (92), ou à Villeneuve St Georges (94). Cette poussée s’est poursuivie en février, très souvent aux urgences, mais pas seulement.
Dans les hôpitaux
En janvier déjà, les soignant.es des soins intensifs de cardiologie de l’hôpital Rangueil à Toulouse se sont mis.es en grève illimitée contre la suppression d’un poste d’agent.e d’accueil ; et cela a continué en février : environ 70 personnes en grève, syndiquées ou non, à l’appel de Sud Santé pour maintenir ce poste.
Grève illimitée aussi, animée par FO à partir du 5/2, aux urgences du centre hospitalier de Longjumeau (91), pour obtenir un renfort de personnel (infirmière, aide-soignante), nécessaire pour prendre en charge les patient.es correctement.
Grève aussi aux urgences, avec manifestation de plusieurs dizaines de personnes et préavis de grève illimitée déposé par FO et la CGT le 5/2, au CHU Lapeyronie de Montpellier contre le manque de personnel. La grève a pris de l’ampleur, avec nouvelle manif, cette fois en centre-ville, le 13/2, pour alerter la population.
Santé privée
Des hôpitaux privés sont aussi touchés par des mouvements de grève. Ce mois-ci c’est en particulier l’hôpital privé Jean Mermoz de Lyon (Ramsay Santé) qui a fait parler de lui. La colère y est grande, et s’étend. En janvier, les brancardiers avaient mené une grève de 3 semaines pour augmenter leurs salaires de misère, sans obtenir satisfaction. Puis après la grève des préparateurs/trices en pharmacie le 27/1, c’est le service des urgences qui a fermé le 3/2, fermeture qui s’est poursuivie tout le mois de février. Des négociations ont lieu, mais tendues, car la direction refuse de dépenser plus. Les revendications : de meilleurs salaires, mais aussi des embauches et des ouvertures de lits supplémentaires.
A noter aussi une grève des médecins étrangers le 12/2, contre leur grande précarité administrative et les promesses de régularisation de Macron non tenues.
Travail social
Le 18/2, 600 travailleurs/ses du social du département de la Gironde étaient en grève et se sont rassemblé.es à Bordeaux devant le Conseil départemental. Contre les coupes drastiques des budgets avec la fermeture des services, contre les menaces qui pèsent sur la protection de l’enfance et pour de meilleures conditions de travail.
Vu la gravité de la casse dans ce secteur, beaucoup travaillent à la montée en puissance et à une mobilisation nationale.
Collectivités territoriales
Depuis des semaines, une grève perlée des animateurs périscolaires de la ville d’Orly (94) perturbe les services de façon irrégulière et répétée. A l’origine, les réorganisations décidées par la maire (DVG) pour faire des économies. Début février, ça continuait.
Grève, le 14/2, des agent.es de la direction informatique de la métropole lyonnaise, contre des salaires trop bas, des refus de primes et le recours trop fréquent à des prestataires extérieurs. Le syndicat CFTC dénonce tout cela.
Le 14/2, grève à l’appel de l’intersyndicale CFDT-CGT-Sud-UNSA des agent.es de la région Occitanie, contre la dégradation des conditions de travail due à de fréquentes réorganisations des services.
A Eybens (38), grève des bibliothécaires municipaux contre les suppressions de postes et la casse du service. Après une première journée d’action le 5/2, grève le 13/2 à l’appel de la CGT.
Culture
Grève dans les conservatoires. Les CNSMD (conservatoires nationaux supérieurs de musique et de danse de Paris et Lyon étaient appelés à débrayer à partir du 12/2, juste avant les concours d’entrée au CNSMD, avec un préavis de grève d’un mois déposé par le Samup, syndicat des artistes interprètes et enseignants de la musique, de la danse et des arts dramatiques), essentiellement pour obtenir un vrai statut pour les accompagnateurs/trices, avec une hausse de leurs rémunérations (1650€ en fin de carrière, et certaines n’ayant pas augmenté depuis 2009). La mobilisation n’a pas faibli au long du moins de février, recevant notamment le soutien d’enseignant.es et d’étudiant.es.
Toulouse
La lutte des bibliothécaires a continué en février, fixant la perspective d’un Tous Ensemble contre l’austérité. Rassemblement interprofessionnel, le 4/2, de grévistes et de sections syndicales devant Toulouse métropole (avec notamment les soignant.es de l’hôpital Rangueil).
Les travailleurs/ses de la culture ont besoin de convergence. C’est ce qui ressort notamment de l’AG réunie à Toulouse du 18/2, de plus de 400 travailleurs/ses et étudiant.es du secteur culturel. La CGT Spectacle lance aussi un « appel national à la mobilisation et à la grève des travailleurs/ses du spectacle, des arts, de l’enseignement artistique, de l’audiovisuel, du cinéma et de la culture, autour du 20 mars (du 17 au 23).
Éducation nationale
Grève dans le premier degré le 11/2 à Paris, où 198 classes doivent être supprimées à la rentrée prochaine, à l’appel de Snuipp-FSU, SUD Éducation, SE-UNSA, CGT éduc’action et CNT-STE. Environ 60% (35% selon le rectorat) des enseignant.es étaient en grève ce jour-là, 170 écoles fermées, et plus de 1000 personnes devant le rectorat.
Enseignement supérieur
Pour faire passer les coupes budgétaires sur le dos des personnels, les directions d’université ne reculent devant rien. Ainsi, à la Sorbonne, les mentors étudiant.es (en L3, M1 ou M2) de la bibliothèque intra-universitaire, recruté.es pour aider les étudiant.es handicapé.es et diverses autres tâches, ne touchent leur SMIC qu’avec 2 mois de retard et n’ont droit à aucune absence (quel qu’en soit le motif). Contre cela, les mentors commencent à se mobiliser. Le 6/2, ils et elles se sont rassemblé.es devant le CA de Paris 1. D’autres actions devraient suivre.
Etudiant.es contre les coupes budgétaires.
Quelques nouvelles de la mobilisation qui a commencé à la toute fin du mois de janvier. Au total, au 24/2, on pouvait recenser 26 AG étudiantes contre l’austérité dans les facs entre fin février et début mars. A noter, au moins, les cas suivants.
Rennes : la mobilisation a commencé le 28/1 avec le blocage de l’université Rennes 2 par plusieurs centaines d’étudiant.es et la grève dès le 29/1.
Caen : 4 bâtiments bloqués par les étudiant.es le 5/2
Villeneuve d’Ascq (59) : étudiant.es gazé.es sans sommation le 12/2 pour disperser la mobilisation (une soixantaine) exigeant des moyens pour étudier ;
Poitiers : une AG à 100 a décidé l’occupation de deux bâtiments de l’université (finalement tenue par une cinquantaine d’étudiant.es) à partir du 12/2. L’université a commencé à être occupée le 12/2. Le 20, environ 500 étudiants manifestaient contre les coupes budgétaires à l’université. Un mouvement en commun avec la CGT et le milieu culturel.
Bordeaux : mobilisation démarrée le 18/2 à Montaigne et Science Po, avec blocages aussi. L’AG à plus de 400 du 24/2 a reconduit jusqu’à fin février.
Montpellier 3 : le 28/2, journée portes ouvertes, le bâtiment de la présidence était bloqué ! Une action du SCUM (syndicat de combat universitaire de Montpellier), en protestation notamment contre la sélection en licence et master.
Commerce et distribution
Ces dernières années et ces derniers mois, on a vu se multiplier les mouvements de grèves dans ce secteur, où les conditions de travail sont souvent exécrables et où les travailleurs/ses s’organisent peu à peu.
LIDL
Une grève illimitée, inédite, avait été appelée chez Lidl France (1 600 magasins, 46 000 salarié.es) à partir du 7/2 par l’intersyndicale (CFDT, CFTC, CGT, FO, CFE-CGC), sur 2 objectifs principaux : pour une revalorisation salariale, et contre un projet de travail généralisé le dimanche matin dès le 1er juin. L’UNSA, syndicat majoritaire, ne participe pas au mouvement. La réunion NAO du 5/2 (avec la proposition d’une faible augmentation, +1,2% moins que l’inflation) n’ayant pas permis d’avancer en ce sens, le mot d’ordre a été maintenu. D’autant plus que les conditions de travail se détériorent (avec une diminution estimée syndicalement à -2200 salarié.es depuis 3 ans) et que beaucoup de salarié.es sont à bout.
Le mouvement a été assez suivi. Le 7/2, on a ainsi pu voir plus de 300 magasins touchés par la grève, et 20 des 26 et entrepôts. Des piquets de grève étaient présents devant de nombreux magasins et plateformes logistiques. De nombreux magasins étaient fermés. Certaines régions semblent avoir été plus touchées que d’autres. Dans l’Ouest et le Sud-Ouest en particulier, la grève semble avoir été bien suivie.
La direction de Lidl a convoqué une réunion sur les salaires et les conditions de travail le 14/2. Suite à cette annonce, le lundi 10/2 en fin de journée, l’intersyndicale a appelé à suspendre la grève. Mais le 14/2, il semble qu’aucune avancée ne soit venue de la direction. Il serait donc logique que ce mouvement connaisse des suites.
Carrefour
A Givors (69), une grève a démarré fin janvier, contre les violences patronales, pour une prime exceptionnelle de 1000€ pour le nettoyage du magasin, contre le rattrapage des trois jours non travaillés du fait de la crue. Cela vient après une précédente grève qui avait été cassée violemment par la direction du magasin en novembre 2024, moyennant l’agression de syndicalistes. Environ 200 syndicalistes de la CGT Commerce et Services ont occupé le magasin en soutien à la grève en cours, contre les violences patronales. Le magasin a fermé.
La Redoute
Le 17/2 à Wattrelos (59), pour la 2e fois en une semaine, ce sont les employé.es de l’entrepôt logistique de La Redoute qui ont fait grève et manifesté, en opposition au transfert de la gestion du personnel de la boite à ID Logistics, alors que la direction ne s’engage pas clairement sur la préservation des acquis sociaux. Le 17, l’usine était presque à l’arrêt.
Autres grèves, dans le secteur privé :
Chauffeurs zimbabwéens
Fin janvier, ils ont cessé le travail : une dizaine de chauffeurs routiers originaires du Zimbabwe, embauchés par une boite slovaque, dénoncent des conditions de travail indignes et des paies versées à moitié. La CFDT les défend contre « une traite d’êtres humains » et contre la « concurrence déloyale » que ça représente.
SNEF (électrotechnique, procédés industriels, métiers de l'IT et des télécoms, maintenance tertiaire, génie climatique).
Après un débrayage le 3 février, appelé par l’intersyndicale CFE-CGC, FO, CFDT, CFTC et CGT, et mené sur plusieurs sites français, le dialogue est au point mort avec la direction. La grève contre les suppressions du 13e mois et de la prime d’intéressement, s’est intensifiée en région PACA, visant à obtenir une hausse des salaires. Les 20/2 et 5/3 (jour prévu de négociation avec la direction), l’intersyndicale appelait à des débrayages nationalement.