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Un mois de grèves et de luttes : Mars 2025
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France mais aussi à l’international.
Nous savons parfaitement que la liste qui suit n’est que partielle. Eh oui ! L’information sur les grèves et les luttes n’est pas la mieux partagée par les médias, il faut aller la chercher. Et pourtant, des grèves, il y en a ! En France, et ailleurs dans le monde, y compris dans des pays que les médias mainstream nous présentent comme les modèles à suivre, États-Unis ou Allemagne, car les salarié.e.s y seraient dociles, pas comme les salarié.e.s français.es "réfractaires"! Si vous avez des informations à nous transmettre à propos de votre grève ou d’une grève dont vous avez connaissance, n’hésitez pas à nous en faire part en nous écrivant à netournonspaslapage@gmail.com
Clôture rédactionnelle de cet article : lundi 7 avril 2025
A L’INTERNATIONAL
Allemagne
Le lundi 10/3, une grève massive a touché les aéroports allemands : 3400 vols ont été annulés, 500 000 voyageurs/ses concerné.es. Hambourg a été très impacté dès le dimanche, Berlin-Brandebourg a cessé de fonctionner ; Munich, Brême, Cologne, Dortmund, Düsseldorf, Hambourg, Hanovre, Leipzig et Stuttgart étaient touchés. En cause : les négociations sur les salaires et les conditions de travail. Après 2 jours de grève fin février, 5000 salarié.es des aéroports, fonctionnaires d’Etat ou des collectivités territoriales, plus 23000 salarié.es des prestataires privés étaient appelé.es à la grève. Le syndicat Ver.di exige 8% de hausse, des primes de pénibilité et plus de vacances. Le patronat ne proposait rien dans les négociations.
Belgique
Face aux violentes attaques du gouvernement De Wever et de la coalition « Arizona », les travailleurs/ses se mobilisent fortement, dans l’unité syndicale FGTB-CSC. Les contre-réformes en préparation et les coupes budgétaires les accompagnant auront un violent impact sur les retraites, les allocations de chômage, les services publics, le marché et les conditions de travail. Le droit à la retraite est dans le collimateur, avec en particulier une attaque contre le droit de partir plus tôt pour les métiers pénibles, la limitation des « périodes assimilées » (notamment garde d’enfants, problèmes de santé…) qui touche beaucoup les femmes, une forte baisse des pensions versées, calculées sur toute la carrière et non plus les dix dernières années. Le 31 mars était jour de grève générale en Belgique, perturbant très fortement le trafic aérien, les services et transports publics. Une semaine d’action est prévue du 7 au 11 avril.
Cameroun
Le 5 mars, les avocats camerounais ont lancé un mouvement de 3 jours de « suspension du port de la robe », une grève pour protester contre les violences policières qu’ils subissent. Des vidéos circulent, montrant des flics qui frappent des avocats et leur font subir des actes dégradants. Dans les commissariats et postes de gendarmerie, les avocats sont de plus en plus souvent maltraités par des forces de l’ordre habituées à une totale impunité.
EN FRANCE
Automobile :
Stellantis
Fin février, débrayages multiples chez Stellantis contre les primes et augmentations ridicules (1,3%) de la direction : 300 à Hordain, 400 à Caen, 100 à Mulhouse et sur divers sites en Italie.
Iveco Bus
Plusieurs jours de débrayages du secteur peinture, mi-mars, contre les horaires chamboulés, la désorganisation et les salaires bloqués, à l’usine de bus d’Annonay. La direction ne veut rien céder, le travail a repris mais rien n’est réglé
Forvia
L’équipementier automobile veut réduire ses effectifs de 70 000 à 60 000 salarié.es en Europe, et cela passe par un plan de 110 suppressions à Meru (Oise), avec un plan au rabais, accepté par les syndicats majoritaires UNSA et CGC, mais refusé par les minoritaires CGT, CFDT et FO.
Valeo
Le 13/3, rassemblement de plusieurs dizaines de travailleurs/ses devant l’usine de Limoges à l’appel de la CGT, contre les 868 suppressions d’emplois en France, la fermeture de La Suze sur Sarthe et 83 postes supprimés à Limoges, dont une cinquantaine de licenciements secs.
Autres métallurgie
A Montereau-Fault-Yonne (77) une soixantaine d’employé.es de Prysmian (câbles et systèmes d’énergie et télécommunications), se sont mis en grève le 4/3, à temps plein, puis avec des débrayages, pour des hausses de salaires et contre des disparités injustifiées, soutenu.es par la CFDT et la CFTC.
Figeac Aéro
A Figeac Aéro, les NAO font monter la colère, avec une soixantaine en grève le 3/3 pour une augmentation générale. Malgré un beau carnet de commandes, la direction refuse de répondre à la mobilisation. La CGT et FO exigent +3%, la direction propose 1,4%.
Safran
Plus de 800 salarié.es de Safran Villaroche (77), en grève le 5/3 pour des hausses salariales, ont manifesté dans l’usine. Là aussi, des NAO insatisfaisantes (propositions calquées sur l’inflation, malgré de gros profits). Les exigences vont de 3% à 5,5% pour la CGT. La direction propose 1% d’augmentation générale plus 1,5% pour augmentations individuelles, promotion, ancienneté etc. Rebelote dans certains ateliers le 10/3, des actions étaient prévues sur d’autres site. Le mécontentement et la mobilisation se sont poursuivis à Villaroche, autour d’une revendication de 100€ net d’augmentation minimum, avec tractage et actions les 17 et 18/3.
Thales
Thales, on l’a vu, se mobilisait les mois précédents. Sur le site Eisenhower de Toulouse, le 4/3, débrayage et mobilisation de plus de 100 salarié.es. A la grève appelée le 6, 180 se sont rassemblé.es devant le site, annonçant une suite pour le 13 et des actions communes avec Thales Alenia Space. Contre la proposition de 2% de la direction, les syndicats revendiquent 3,5 % d'augmentation.
Sur le site de Thales Alenia Space de Cannes, débrayage a le 6/3, plusieurs centaines en manif dans la zone industrielle alentour. Là, la direction ne propose aucune augmentation !
Sur la question salariale, c’est le 19/3 que la mobilisation est repartie : une cinquantaine de salarié.es du site de Mérignac se sont mis en grève pour des augmentations dignes de ce nom. Une grève censée durer plusieurs jours, sur plusieurs services. Mais la direction, le jour même ignorait toujours la mobilisation.
Energie :
Centrale du Tricastin
Dans cette centrale, c’est contre la répression que les travailleurs/ses se mobilisent, contre le licenciement d’un délégué syndical CGT. Débrayage d’une centaine de salarié.es le 27/2 suite à un entretien préalable à un licenciement, la veille, du délégué menacé, puis débrayage à nouveau le 4/3 avec diffusion de tracts et appel à la grève. On lui reproche d’avoir parlé… des conditions de travail avec un autre salarié de son service pendant son temps de délégation. La répression patronale vire souvent au n’importe quoi !
Raffinerie Grandpuits
A la raffinerie Total de Grandpuits, 89 emplois sont menacés suite à l’annonce de la mise à l’arrêt du projet d’extension de la production de biocarburant et de biogaz, et donc de la reconversion « verte » de la raffinerie depuis 2021. Face à cela, le 17/3, une AG appelée par les syndicats a rassemblé une centaine de salarié.es, et a décidé d’un appel à la grève.
Chimie, pétrochimie, pharmacie :
Sanofi
A Amilly (45), les travailleurs/ses ont commencé le 5/3 à débrayer une heure par jour suite à l’annonce patronale de la vente de leur usine. Ils et elles veulent sauver les 276 emplois dans les 3 ans et ne font pas confiance au repreneur, en plus du mécontentement causé par la perte des primes. Un rassemblement devant l’usine le 17/3 a réuni 150 personnes.
Transports :
Ports et docks
La grève y est intermittente, mais, écrit les Échos, journal patronal, elle « perturbe l’activité » et la « fluidité de la chaine logistique », à propos de la nouvelle grève de 72h appelée par la CGT des Ports et Docks le 18/3 contre la réforme des retraites de 2023.
Grève illimitée des bus FSO à Cergy (95) et Conflans (78), depuis le 7/11.
La grève chez FSO a officiellement pris fin après 124 jours de mobilisation. L’accord syndicats-direction signé le 11/3, jour d’une reprise totale du travail, avec des avancées pour les salarié.es : grille de rémunération unique, harmonisation des temps de travail, limitation de la baisse programmée de leurs salaires. Les grévistes ont tenu bon et cela mérite un grand coup de chapeau ! Rappelons toutefois qu’un gréviste s’est suicidé et ajoutons que trois chauffeurs ont été licenciés pour des faits liés à la grève.
Transports Bourges :
La grève nationale du 20/3 a impacté le réseau Agglobus de transports à Bourges (18), avec des bus seulement en heure de pointe, et quelques services spéciaux maintenus comme les transports scolaires. 16 lignes touchées au total.
Geodis
Le transporteur Geodis a été touché par une grève reconductible de 3 semaines depuis le 18 février, pour les salaires, avec une exigence de 200€ (contre 38,5€ proposés par la direction dans les NAO ), et de grille de salaires progressive sur 25 ans. Une grève très suivie (90% environ), après quoi des rassemblements se sont tenus régulièrement devant l’entrée de la boite, et des négociations ont commencé. Mais la direction, le 7/3 a tenté de manipuler les grévistes, revenant sur ses engagements (une manœuvre déjouée) tout en appelant des huissiers. Au bout de 3 semaines, la grève a payé : il n’y aura plus de salaire inférieur à 2000€ bruts sur 13 mois, et les grévistes ont gagné 150€ d’augmentation pour tous et toutes et une revalorisation de la prime d’ancienneté. Preuve qu’une grève unie et massive peut gagner !
Secteur privé tertiaire
La Poste
La Poste réorganise tous ses services, mais elle le fait bureau par bureau, pour éviter une lutte « tous et toutes ensemble ». A chaque réorg, c’est une charge de travail accrue pour les postier.es. C’est contre une telle réorg que la grève, majoritaire, a démarré mi-mars à Chatenay et Antony. Les grévistes appellent à une lutte conjointe avec les autres bureaux.
Banque et finance
Société Générale
Le 25 mars était, dès le début du mois, annoncé comme une journée de grève par l’ensemble des syndicats (CFDT, CFTC, CGT et SNB CFE-CGC), suite à l’échec des NAO, tenues dans un climat déjà tendu : la banque réalise de gros bénéfices (1,74 milliard d’euros versés aux actionnaires) qui, selon les dires mêmes du DG Slawomir Krupa, progressent, vu la politique de casse menée depuis quelques années, avec fort impact sur l’emploi et les conditions de travail (vente des filiales jugées moins rentables, chasse aux coûts, 3700 suppressions de postes suite à la fusion avec le Crédit du Nord, suppression d’agences, 950 suppressions de postes des fonctions centrales). Les syndicats ont lancé une pétition qui a obtenu 14 600 signatures en quelques semaines, appelant notamment à « refuser une année blanche » pour les rémunérations. Cette question peut être un point de rupture, mais la direction l’ignore.
Médias-presse-édition
Des mouvements de grève dans les médias ce mois-ci.
Le 7/3, les employés du journal Le Parisien ont fait une grève légèrement majoritaire (163 pour et 143 contre) et manifesté une forte défiance face à la direction. L’actionnaire LVMH refuse de financer les déficits et la direction choisie par lui fait des choix opposés aux valeurs du journal (priorité au local notamment). L’interventionnisme de LVMH est de plus en plus voyant et affecte la ligne éditoriale. Mais aussi les salarié.es sont censé.es subir des suppressions de postes, un gel des salaires et une baisse du budget consacré aux piges.
Le 13/3, ce sont les journaux du groupe Nice-Matin qui ne sortaient pas, vu une grève pour plusieurs motifs : conflit avec l’actionnaire, et critique de la rédaction, notamment vu la nette détérioration des conditions de travail après de nombreux départs ces dernières années.
Les 31/3 et 1/4, c’est l’audiovisuel public qui était en grève : à France Télévision les deux jours, à Radio France le mardi 1/4 (certaines antennes radio publiques étant en grève dès 31/3). La grève s’oppose au projet de loi de Rachida Dati, qui passait en commission au parlement, et que les syndicats sont unanimes à rejeter, déclarant : « Ce projet aura pour conséquence de démanteler notre entreprise en la plaçant sous la tutelle de France Télévision ».
Propreté nettoyage
Nettoyage Science Po Paris
Grève illimitée lancée par les 77 travailleurs/ses du nettoyage de Science Po à partir du 6/3, face à la direction de l’école qui refuse de les recevoir, au prétexte que leur employeur est le sous-traitant Atalian Propreté (qui a décidé de résilier le contrat avec l’école au 31/3, le nouveau prestataire, encore inconnu, devant réembaucher les 77), pour des conditions de travail dignes. Aujourd’hui, après la suppression de quelque 700 heures en 2023, il faut faire beaucoup plus avec moins de bras, d’où : horaires décalés faisant souvent commencer à 6h du matin, prime de panier très faible, cadences infernales, aucune perspective d’évolution. Les grévistes veulent aussi un 13e mois, une prime annuelle vacances de 350€ et une prime salissure mensuelle de 20€. La direction de Science Po a joué la répression (embauche d’agents de sécurité additionnels, appel aux flics), l’intimidation des étudiant.es, par le mensonge sur de prétendues violences et dégradations, la fermeture de l’école, pour briser la grève. En effet, les monceaux d’ordure empêchent l’école de fonctionner au bout de 2 jours. Au bout de 5 jours et des négociations avec l’employeur Atalian (mais pas Science Po), la grève s’est arrêtée, après des avancées : l’obtention du 13e mois (progressivement jusqu’à 2027) ; une commission mixte (syndicats/Atalian) pour étudier la charge de travail, améliorer ses conditions ; pérennité des avancées garanties même si le prestataire change après le 31/3.
Santé-social
300 médecins praticiens à diplôme hors Union Européenne (PADHUE) ont démarré le 5/3 une grève de la faim contre la précarité que leur impose le gouvernement, les contrats multiples, les bas salaires et l’opacité des concours qui maintient cette situation.
Le 12/3 les professionnel.les de santé étaient nationalement appelé.es à fermer les cabinets et manifester contre les violences croissantes qu’ils et elles subissent, par une quinzaine de syndicats et associations et pour une réponse judiciaire à ce problème.
Dans les hôpitaux
A Orsay (91), deux services d’urgences (adultes et pédiatriques) de l’hôpital de Paris Saclay se sont mis en grève illimitée à l’appel de Sud Santé Sociaux 91 pour exiger de nouveaux/elles infirmier.es et aides-soignant.es, afin d’améliorer les prises en charge. Le 11/3, des négociations devaient avoir lieu avec la direction, qui refusait jusque-là.
Le 10/3, à l’appel de CGT, CFDT et FO, des dizaines d’agent.es hospitalier.es de tous types ont débrayé et occupé le rond-point devant leur hôpital à Vesoul (71) toute la journée, contre un manque permanent de personnel, des conditions de travail qui se dégradent, et la perte de 400€ par mois par suppression des heures supplémentaires de nuit.
Au CHU de Bordeaux, grève illimitée dans les laboratoires de biologie dès le 24/3 pour une prime de participation aux bénéfices (versée ailleurs, mais refusée à Bordeaux malgré de gros bénéfices). Ce, dans un contexte d’austérité globale et de conditions de travail détestables. La direction ne voulant rien savoir malgré les 200 grévistes (qui ont lancé une caisse de grève), des centaines de bilans biologiques ont dû être jetés et des sorties d’hôpital repoussées.
En Haute-Marne, des débrayages ont eu lieu fin mars à l’appel de FO sur les sites de Bar-le-Duc et de Joinville. Début avril, Chaumont et Saint-Dizier devaient suivre. Il s’agit de refuser des conditions de travail dégradées et la gestion imposée des congés et repos compensateurs.
Travail social
Dès la mi-février, grosse tension dans la prévention spécialisée de l’Hérault, visée par les coupes budgétaires et les licenciements qui en découleraient, notamment à l’Association de Prévention Spécialisée 34 (APS34), qui fonctionne déjà de façon précaire. La colère se double d’inquiétude vu les informations contradictoires reçues. La grève s’est imposée, pour s’organiser et décider collectivement, tout en médiatisant la lutte par des rassemblements les jours de grève (12, 19, 20, 25 mars). Première victoire dès le 12 : le département annonce qu’aucune coupe n’était prévue. Les grévistes veulent continuer faute de confiance, le budget de l’APS34 baissant depuis 6 ans. Rebelote donc les 19 et le 25 pour une hausse des moyens de tout le secteur, des postes pérennes et la prime Ségur. Le 25/3, manif à plus de 300 devant le Conseil départemental contre les coupes budgétaires et pour la prime Ségur. Confirmation de la conseillère départementale PS en charge du dossier que le budget d’APS34 ne diminuera pas. Mais si c’est au détriment d’autres associations… A suivre.
A Toulouse, 120 travailleurs/ses sociaux/ales de différents secteurs se sont réuni.es en AG le 20/3, une mobilisation qui pose la question de la convergence entre secteurs et devant se poursuivre le 27/3 avec l’appel à la grève contre l’austérité, et le 1/4.
26/3 : grève à l’IME de Chancepoix (accueil de jeunes handicapé.es) à Château-Landon (77) contre des conditions de travail dégradées, dangereuses pour le personnel et les jeunes. Face à l’absence de dialogue, les syndicats veulent notamment 20% d’effectifs qualifiés en plus.
Lors d’une AG le 3/3, les salarié.es d’Émergences (plus grosse structure associative du secteur social sur l’agglomération de Rouen), la grève a été décidée pour le 10/3. Les raisons tiennent à la casse délibérée de ce secteur par l’Etat, avec des conséquences dramatiques : conditions de travail devenues dangereuses, suppression des AVAA (ateliers permettant la survie de personnes très précaires, notamment sans-papiers). Puis nouvelle journée de grève le 27/3. L’assoc a demandé un redressement judiciaire vue sa situation financière catastrophique. Rendez-vous pris le 1er avril pour une mobilisation nationale du travail social.
Le 31/3, l’intersyndicale action sociale de Gironde appelait à faire grève et manifester devant l’hôtel du Département, le jour du vote du budget 2025, contre les coupes qui font craindre jusqu’à 400 suppressions de postes dans le secteur.
Fonction publique d’Etat
Vu le soutien de Bayrou, les syndicats de l’Office français de la biodiversité suspendent leur appel à la grève du 25/3, face aux attaques contre ces personnels (voir grèves février).
Collectivités territoriales
Les agent.es de Saône et Loire étaient appelé.es par la CGT à la grève et la manifestation le 20/3. Longue liste de revendications, dont l’abrogation de la réforme des retraites de 2023.
Argenteuil (95) : préavis de grève FSU du 31 mars au 30 avril contre la suppression de 233 postes par la municipalité.
Le 27/3, 70% des agent.es de Ste Sigolène (43) se sont mis.es en grève pour revaloriser leur régime indemnitaire, réclamant 100€ bruts par an pour les années sans augmentation. Dès le lendemain, le maire a accepté et la grève s’est arrêtée.
Toulouse
Dans cette ville, un appel à la grève contre l’austérité et la casse des services publics était lancé le 27/3 par 56 organisations, avec rassemblement Place du Capitole, lors du conseil municipal. A l’origine de la dynamique, la grève des bibliothécaires (voir comptes-rendus de décembre à février). Plus de 1000 personnes étaient sur la place, dont 600 en die-in dès le matin, et la grève a notamment touché les centres culturels, les ATSEM, les cantines scolaires, les Beaux-Arts, l’enseignement supérieur et la culture. Une convergence bienvenue !
Culture
Les accompagnateurs/trices des conservatoires ont commencé à se mobiliser. Mais sans avoir soutenu la lutte, CGT et CFDT ont signé le 12/3 un accord au rabais contre la volonté des grévistes, incluant une faible hausse des salaires des accompagnateurs/trices, loin du compte. La grève est prolongée jusqu’au 12/4.
20/3 : journée nationale de grève et de manifestation dans la culture, contre les brutales coupes budgétaires du secteur, coupes voulues nationalement, répercutées localement. S’y ajoutent la précarisation des conditions de travail et le gel de la part collective du Pass Culture.
Éducation nationale
Une série de mouvements, le plus souvent locaux et dispersés ce mois-ci.
Grève le 4/3 dans les écoles du Pas-de-Calais contre 137 fermetures de classes prévues (et 311 dans la région), avec rassemblement devant la DSDEN.
En Haute-Garonne, grève et manifestations s’opposaient les 3-4/3 à quelque 180 fermetures.
Le 11/3, à Paris, grève intersyndicale assez forte (45% de grévistes, près de 80% d’écoles fermées, plus de 1000 enseignant.es et directeurs/trices d’écoles en manif), contre la révision de la carte scolaire, la suppression de 180 classes et 110 postes d’enseignant.es, et la fin du régime spécifique de décharge des directeurs/trices. Les élu.es syndicaux/ales ont refusé de siéger à la réunion du conseil départemental sur la nouvelle carte scolaire, le même jour.
Les enseignant.es du lycée Maryse Condé de Sarcelles (95) ont lancé une grève le 4/3 et décidé d’occuper le bahut jour et nuit le 6/3, pour dénoncer les classes surchargées et la baisse des moyens en septembre. Alternant grève et occupation, la mobilisation a duré 10 jours. La réunion au rectorat a permis quelques avancées (un CPE et un AED en plus, une autre assistance sociale immédiatement, assurance de ne pas dépasser 32 élèves par classe).
Paris : le 18/3, grève intersyndicale dans le second degré contre les baisses de DHG consécutives, 149 suppressions de postes, la dégradation des conditions de travail, etc. et pour demander l’abrogation de la réforme des retraites. Rassemblement devant le Rectorat. Le soir même, Borne annonçait un moratoire sur les suppressions de décharge prévues à la rentrée.
Le 20/3, certains établissements scolaires étaient mobilisés par la grève, dans certaines villes, comme Bagneux (92).
Au collège Rosa Parks de Gentilly (94), grève et colère des enseignant.es contre le management « toxique » de la principale, avec manif le 25/3 devant le rectorat de Créteil.
Grève au lycée Maximilien-Perret d’Alfortville (94) le 27/3 pour exiger des moyens face à des violences répétées et à l’agression à la matraque d’un élève par un autre le 17/3.
Enseignement supérieur et recherche
Le collectif "stand up for science" appelait à une mobilisation nationale pour les sciences le 7/3, en écho à une mobilisation aux USA. But : défendre les sciences et la liberté académique et l’Université. Deux événements principaux à Paris : conférence-débat à Jussieu ; manif au départ de Jussieu. Près de 15 000 personnes ont participé en France. Prochain RDV : le 3/4.
Journée nationale de mobilisation dans l’ESR le 11/3 : le SNESUP a compté, dans les manifs, 2 500 à Paris, plus de 1 000 à Rennes, 500 à Toulouse, bien plus de 5 000 dans tout le pays, avec des cortèges regroupant étudiant.es et enseignant.es.
La BIS (bibliothèque universitaire de la Sorbonne) était en grève le 11/3 et n’a pas pu fonctionner normalement ce jour-là.
Le 27/3, nouvelle date de mobilisation dans l’ESR. Exigences de l’intersyndicale, notamment : budget rectificatif pour 2025, exigences pour le budget 2026, des moyens pour les bourses.
Etudiant.es contre les coupes budgétaires.
L'AG inter-universités du 27/2 appelait à amplifier le mouvement des étudiant.es et personnels pour la défense des universités publiques et l'amélioration des conditions d'étude et de travail, soit a minima : revalorisation des moyens pour les universités à hauteur des besoins ; revalorisation des traitements et salaires des personnels ; titularisation de tous les contractuel·les qui le désirent et à défaut leur CDIsation ; fin des keylabs, des moyens pérennes pour les laboratoires ; véritable égalité de rémunération entre femmes et hommes ; suppression du jour de carence et de la diminution à 90% de la rémunération lors de congés maladie ordinaires ; abrogation de la réforme des retraites.
S’ensuivait un appel aux étudiant.es et personnels à rejoindre la grève, à mettre l’accent sur le 11/3 et le 13/3, ainsi que sur le 8/3, et à participer au mouvement « désarmer Bolloré ».
Vu la forte mobilisation à Rennes 2, et le 3e blocage étudiant depuis début 2025, le 17/3, la présidence a annoncé le 21/3 que le campus resterait fermé jusqu’au 30, ne maintenant que des activités pédagogiques en distanciel.
Blocage avec occupation aussi à Bordeaux-Montaigne, après 10 jours de paralysie en février. Le président décide, lui, de reprendre progressivement les activités à partir du 31/3.
Autres grèves, dans le secteur privé :
Amazon
Chez Amazon, la proposition minable de +2% d’augmentation faite par la direction en NAO, a donné lieu à la mise en grève de nombreux centres logistiques de la boite, à l’appel de la CGT, du 16 au 18/3. Avec, parfois, des piquets, les grévistes exigeaient plutôt +15% et 32h par semaine. A Augny (57), les grévistes ont mis en place un barrage filtrant et ont tenu bon face au froid et aux multiples intimidations. Et après ? Certain.es veulent remettre ça, plus fort.
Abattoirs SVA
Débrayage le 5/3 de 450 travailleurs/ses (sur 1200) de SVA à Vitré (35). Alors que le patron propose 1,3%, les grévistes exigent 200€ pour tous et toutes et pas de salaires sous 2000€.
D’Aucy
Après l’annonce le 6/3 par la boite de la suppression d’une centaine de postes dans la branche produits cuisinés et conserves, il y a eu des débrayages et rassemblements dans tous les sites concernés (plusieurs endroits du Morbihan), notamment au siège à Theix-Noyalo, où près de 20% des emplois sont menacés. C’est l’exigence de la maison-mère, la coopérative Eureden (8000 employé.es, 50 sites industriels) qui veut gonfler ses profits.
Livreurs à vélo
18/3 : les livreurs à vélo ont décidé la grève dans 25 villes. Face à -25% de leur chiffre d’affaires depuis octobre 2023, ils et elles s’organisent pour exiger une meilleure rémunération des dirigeants des plateformes (Deliveroo, Uber Eats, Stuart…), qu’ils et elles rencontrent ce jour.
Complexe Nautique Ingréo Montauban
Depuis le 11/3, les salarié.es d’Ingréo à Montauban (82) sont en grève et débrayent tour à tour. Accès aux bassins retardé, cours annulés, quotidien du centre fortement aquatique impacté... Contre la dégradation des conditions de travail, des dysfonctionnements et pour une hausse des salaires, le mouvement est programmé jusqu’à juin minimum.
Ekol Logistiques
Dans le port de Sète (34), l’entrepôt Ekol Logistiques a connu une grève victorieuse, au bout d’une semaine à compter du 20/3, qui a obtenu l’annulation d’un plan de 27 licenciements et la démission du directeur.