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Mobilisation en Grèce contre la saignée
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
ATHENES (Reuters) - Une grève de 24 heures organisée pour dénoncer les dernières mesures d'austérité annoncées par le gouvernement grec paralyse les transports jeudi à Athènes.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes doivent défiler dans la journée jusqu'au Parlement dans le cadre de la première manifestation d'ampleur depuis les grands rassemblements de la fin juin, qui avaient donné lieu à de violents affrontements avec les forces de l'ordre.
En l'absence de bus, de métros, de trains et de taxis, de nombreux habitants de la capitale et de ses alentours ont été contraints de prendre leur voiture, ce qui a donné lieu à des embouteillages monstres. Beaucoup de touristes sont par ailleurs bloqués dans les hôtels du centre historique.
"La situation est dramatique. Toutes les grandes artères sont embouteillées", a dit un responsable de la police chargée de la circulation.
Dans le secteur aérien, également touché par le mouvement, une centaine de vols ont été reportés parfois jusqu'à quatre heures et des dizaines d'autres annulés.
Les inspecteurs de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) chargés de débloquer l'aide allouée à la Grèce n'ont pas caché leur impatience face à l'incapacité d'Athènes à tenir les objectifs définis dans le cadre du plan de sauvetage de 110 milliards d'euros.
Parmi les mesures annoncées mercredi soir pour obtenir le versement d'une nouvelle tranche d'aide de huit milliards d'euros prévu le mois prochain, le gouvernement de George Papandréou a annoncé une baisse des retraites, une prorogation d'une hausse de la taxe immobilière et des réductions de traitement pour des milliers de fonctionnaires.
Trente mille salariés de la fonction publique doivent en outre être mis en disponibilité, ce qui se traduira par une baisse de 60% de leur salaire. Ils disposent d'un an pour trouver un nouvel emploi.
"ON VIT DANS LA TERREUR"
"C'est une politique que nous ne tolérons pas. On n'en veut pas. Nous nous y opposons de façon constante et totale", a déclaré Yannis Panagopoulos, président du syndicat GSEE (secteur privé), interrogé sur la chaîne publique Net TV.
Face à une récession qui devrait atteindre 5% cette année et à un taux de chômage de 16% qui ne cesse de monter, la plupart des Grecs doutent de l'efficacité du plan d'austérité.
"On vit dans la terreur de perdre notre emploi, notre vie. Même si ces licenciements sont nécessaires, nous ne somme pas traités comme des êtres humains", s'emporte Costas Andrianopoulos, salarié au Théâtre national.
"Ils baissent nos retraites et nos salaires et nous on courbe l'échine, mais je ne crois pas que ce soit pour le bien du pays. On va être sacrifiés pour rien. On ne pourra pas éviter un défaut (de paiement des intérêts de la dette)", dit-il.
Les conservateurs de la Nouvelle démocratie, qui devancent le Parti socialiste au pouvoir d'une courte tête dans les intentions de vote, réclament la tenue d'élections anticipées et s'opposent résolument au plan d'austérité. Cette absence de consensus sur l'assainissement des comptes publics attise l'inquiétude des partenaires européens de la Grèce.
Yiannis Michelakis, porte-parole de la formation, a dénoncé "un raz-de-marée de mesures injustes et insupportables". Il a en outre reproché à George Papandréou et au ministre des Finances, Evangelos Venizelos, de ne pas avoir eu le courage de dévoiler eux-mêmes le nouveau dispositif.
"Mes discussions avec des ministres grecs, la semaine dernière, m'ont convaincu qu'il y avait une réelle volonté d'appliquer les réformes, et pas seulement de les avoir sur le papier", s'est en revanche félicité Horst Reichenbach, qui dirige la "task force" de l'UE pour la Grèce.
La "troïka" formée par les inspecteurs de l'UE, du FMI et de la Banque mondiale doit se rendre à nouveau à Athènes la semaine prochaine pour achever son