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Résumés des 87ème, 90ème et 91ème jours de grève des postiers du 92
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Résumé du 87ème jour de grève des postiers du 92 (vendredi 25 avril 2014)
Coup de pression patronal dans la négociation
Les négociations ont commencé au 65ème jour de grève : la Poste ne les avait engagées qu’à contrecœur. À près de 3 mois de grève et après 3 semaines de négociations au ralenti, les postiers du 92 tentent d’accélérer la fin du conflit.
Des grévistes supplémentaires sur le 92
Le taux de grève à Courbevoie a constitué une bonne surprise : on savait que suite à la prise de parole de mardi dernier il y aurait des grévistes supplémentaires. Ce sont finalement 19 facteurs qui étaient en grève ce vendredi (10 de plus que les 9 qui sont en reconductible depuis le 11 février). Ce sont à la fois des questions d'ordre local (suppressions de places de parking, attitude détestable des chefs) et la volonté de renforcer le mouvement qui ont motivé l'augmentation du taux de grève.
À Montrouge, suite à la prise de parole d'hier, 15 collègues ACD et facteurs sur les 25 titulaires et rouleurs présents se sont réunis en salle de pause dès la prise de service, à l'abri des oreilles de la direction. La majorité des ACD était prête à débrayer mais ce n'était pas le cas des facteurs. Au final, 4 collègues se sont mis en grève et un tract local va être diffusé la semaine prochaine.
Nouvelle action commune avec les intermittents et précaires, et nouvelles brutalités policières
Les grévistes se sont retrouvés à 13h à Paris pour un rassemblement avec les intermittents, chômeurs et précaires. Des prises de parole de représentants des mouvements de chômeurs, de la CGT Spectacle, de la Coordination des Intermittents et Précaires ainsi que de parlementaires se sont tenues, et rapidement, les participants au rassemblement sont partis à pied pour une action en direction du Ministère du Travail. Malheureusement, les manifestants, après avoir réussi à percer le barrage policier à la sortie du métro, se sont faits encercler par les CRS et gardes mobiles. Une délégation a malgré tout été reçue par le directeur de cabinet du Ministère. Au départ, la délégation était censée inclure 6 personnes. Au dernier moment, le Ministère a restreint la délégation à 5 membres. La représentante SUD Culture qui devait intégrer la délégation a cédé sa place au représentant du comité de grève des postiers du 92 : un geste qui en dit plus long sur la volonté de mener une lutte commune que bien des discours. Les représentants des intermittents et des chômeurs ont dénoncé face au représentant du Ministère les conséquences négatives de l’accord actuellement en négociation au niveau de l’UNEDIC. M. Rebsamen s'était prononcé contre l'avalisation de cet accord en tant que candidat aux municipales. Mais son directeur de cabinet n’a pas caché la volonté du gouvernement d’appuyer la version de l’accord signée par le MEDEF, FO et la CFDT. Interpellé par le représentant des postiers sur les suites données à l’entrevue qui avait eu lieu le 8 avril dernier entre les grévistes et son adjoint, le directeur adjoint a indiqué qu’il avait appelé dès le 8 avril au soir le Siège de La Poste qui lui avait expliqué que des négociations étaient en cours. Suite à l’audience, il s’est engagé à rappeler la direction nationale de La Poste.
Négociations ou chantage ?
Pendant ce temps se tenait une nouvelle séance de négociation. La direction continue sa politique de sabotage : elle fait des propositions en retrait par rapport à celles de la semaine dernière en demandant aux grévistes d’accepter une date butoir de mise en place des réorgs de Courbevoie et Rueil et d’accepter à l’avance de ne pas les contester autrement que dans les instances (CHSCT et CT). Plutôt que de discuter directement d’un compromis sur Gennevilliers, la direction propose une négociation locale lundi. Et elle menace d’annuler toutes ses propositions si les grévistes ne les acceptent pas d’ici lundi soir. Ce nouveau « coup de pression » vise à démoraliser les grévistes et à leur faire avaler des propositions tout simplement inacceptables. Le bras de fer n’est donc pas fini, et les grévistes vont devoir redoubler d’énergie dès lundi matin.
Soutenez les grévistes en donnant à la caisse de grève :
Envoyez vos chèques à SUD Poste 92
51 rue Jean Bonal, 92250 La Garenne-Colombes. Chèques à l’ordre de SUD Poste 92, mention « solidarité grévistes » au dos des chèques
Résumé du 90ème jour de grève des postiers du 92 (lundi 28 avril 2014)
Première négociation concernant Gennevilliers
Les grévistes ont effectué des prises de parole à Courbevoie et Rueil le matin et ont appris que le nombre de grévistes selon la direction pour vendredi était de 103. Étant donné que le nombre de grévistes en reconductible n'est jamais descendu en dessous de 85-90, cela démontre qu'il existe toujours un potentiel pour une augmentation du nombre de grévistes y compris sur les bureaux en conflit depuis 3 mois.
La journée de lundi a été marquée principalement par une première négociation concernant Gennevilliers. La direction refuse toujours d'inclure les revendications de ce centre dans le protocole de fin de conflit départemental, alors que la grève avait débutée le 11/2 autour d'une revendication: le report du projet. Mais face à un taux de grève qui a fait un bond depuis les annonces faites fin mars par le chef d'établissement concernant le contenu précis de la réorganisation, la direction s'est vu contrainte de s'asseoir à la table des négociations ce lundi après-midi. Plutôt que de s'arc-bouter sur une discussion concernant le cadre des négociations, les grévistes ont accepté de se rendre à cette audience. Pour rappel : les Gennevillois avaient décidé de proposer un compromis à la direction qui consistait à accepter les 2 suppressions de tournées proposées mais à rejeter l'intégration de la sécabilite intégrée au casier, sachant que Gennevilliers subit à l'heure actuelle un nombre de semaines de sécabilite (10) supérieure à la "norme" départementale (qui est de 7). Le chef d'établissement a proposé à l'oral que la sécabilite soit intégrée au casier des facteurs 6 mois après la mise en place de la réorganisation et semblait disposé à discuter d'une baisse du nombre de semaines sécables de 10 à 8.
Ce n'est évidemment pas un compromis acceptable, étant donné que ce que proposent les grévistes est déjà très minimaliste. Mais cela prouve que la direction peut reculer, y compris quand elle prétend depuis des semaines qu'un point est soi-disant "non-négociable" comme l'étaient les revendications de Gennevilliers depuis 2 mois et demi.
Résumé du 91ème jour de grève des postiers du 92 (mardi 29 avril 2014)
Les grévistes dénoncent l'attitude déloyale de La Poste auprès des pouvoirs publics
La journée a commencé avec 2 prises de parole en parallèle. La première avait lieu à Gennevilliers. Le compte-rendu de l'audience locale de la veille a encouragé 3 grévistes supplémentaires à débrayer. A Rueil, l’intervention des grévistes a été l’occasion de faire comprendre à la direction qu’elle ferait mieux d’arrêter ses sales coups : elle refuse d’accorder leurs congés aux grévistes, en leur disant qu’ils ne les leur donneraient.. qu’après la reprise du travail !
Visite à l’Inspection du travail
Les grévistes se sont ensuite donnés RDV à l’Inspection du Travail du 92. C’était leur 3ème visite là-bas. Ils ont été immédiatement reçus de manière collective par la directrice départementale du Travail. Ils ont expliqué dans le détail en quoi eux avaient fait de multiples avancées pour trouver un compromis avec la direction et que c’était bien elle qui prolongeait le conflit. Les grévistes ont par ailleurs indiqué que La Poste leur avait écrit ce matin qu’elle retirait toutes ses propositions et que les négociations devraient repartir de 0… Et ce seraient les grévistes qui seraient de dangereux jusque boutistes ? La directrice départementale du travail a indiqué que La Poste avait refusé la proposition de faire intervenir l’Inspection du Travail en tant que médiatrice. Elle a indiqué qu’elle recontacterai néanmoins la direction départementale, et elle a par ailleurs reconnu que la Préfecture avait elle la possibilité de s’imposer en tant que médiatrice, quel que soit l’avis de l’employeur. Cette visite nous a également permis d'apprendre, même si cela n'est pas une grande surprise, que la direction de La Poste a sollicité de l'inspection du travail qu'elle autorise le licenciement de Gaël Quirante, secrétaire départemental de SUD Activités Postales 92.
Un sous-préfet bien informé
Les grévistes se sont donc rendus à la préfecture. Ils sont parvenus à localiser le bureau du sous-préfet chargé des questions liées à l’emploi (en particulier le suivi des contrats aidés). Il n’était pas d’emblée séduit par la perspective d’intervenir dans les négociations. Les grévistes ont un argument simple : la direction prétend que nous sommes des irréductibles qui refusent toute avancée, il suffit de vérifier les attitudes des uns et des autres en comparant les différents protocoles de fin de conflit proposés de part et d’autre au fur et à mesure du déroulement du conflit… Les grévistes n’ont eux rien à cacher. Le sous-préfet s’est donc engagé à rappeler les grévistes dès la fin d’après-midi sans rejeter a priori la possibilité d’une médiation. Ce qu’il a fait : il était au courant que les grévistes du 92 appelaient à une coordination des postiers de Région Parisienne et prétendait que l'existence de cette coordination n’allait pas dans le sens d’un « apaisement ». Les grévistes ont répliqué que poursuivre en discipline 5 participants aux négociations n’était pas vraiment non plus une manière de mener des négociations sereines… Les facteurs ne se font pas d’illusions : une intervention extérieure ne réglera pas magiquement le conflit, mais obliger la Poste à assumer sa politique à l’extérieur ne peut que la mettre en difficulté. Que cette médiation se mette en place ou pas, les grévistes ont décidé de lancer un appel à soutien national : c’est en maintenant la grève et en élargissant au maximum le soutien extérieur à un conflit désormais emblématique par sa durée que la victoire sera arrachée par les grévistes.
Manifestation du 1er Mai : RDV à partir de midi à l’angle de la rue Gonnet et de la Rue du Faubourg Saint-Antoine
Coordination des postiers de Région Parisienne : 6 mai 14h à la Bourse du Travail de Paris rue du Château d’eau (métro République)
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