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Sur la route V : lutter c’est vivre.

Suite et fin des entretiens avec L. (cf. épisode Iépisode IIépisode III et épisode IV).  La question qu'on se pose : quand est-ce que les travailleur-e-s se rendront compte qu'ils/elles peuvent prendre le pouvoir et mettre fin à l'exploitation ?

Alors on va parler un peu syndicalisme. Je sais que toi t'es très investi. Tu m'as dit qu'il y avait une convention collective, que c'est pas une vraie convention collective...

Elle est en dessous du Code du Travail déjà donc... Moi ce que j'ai appris en droit, c'est que normalement tu as le Code du Travail, tu as la convention collective qui améliore le code du travail et t'as l'accord d'entreprise qui améliore l'accord collectif. Et nous dans le transport, c'est l'inverse, c'est-à-dire que la merde que Macron et El Khomri nous vendent à l'heure actuelle : le dialogue social, le fait de dire qu'un accord d'entreprise peut primer sur le code du travail ou une convention collective si tout le monde est d'accord, c'est qu'en fin de compte nos patrons ont compris comment contrer les mouvements ouvriers c'est-à-dire qu'ils mettent des syndicats jaunes en place et puis ces mecs-là vont signer de bon cœur tous les arrangements que les patrons leur proposent. Donc effectivement l'espèce de bouffonnade qu'on nous vend de dialogue social sur le soi-disant accord d'entreprise, c'est une régression sociale pure et simple.

Et qui a signé l'accord d'entreprise ou la convention collective ?

Ça a été fait dans les années 1980. Après il y a eu une amélioration de la convention dans les années 1990 où il y a eu effectivement les mouvements de grève pour le « contrat de progrès ». C'était la fin pour les chauffeurs routiers d'être des tâcherons, c'est-à-dire le paiement des heures de travail. Et aussitôt nos employeurs ont trouvé la parade : ils ont fait signer des contrats de 200 heures aux mecs et puis au-dessus : « non, non, je n'ai aucune obligation de te payer au-dessus des 200 heures que je te garantis ». Ça a été une vaste bagarre avec ces employeurs, 15 ans de procès permanent pour reconnaître qu'on était victime de travail dissimulé. Donc là, ils nous ont redescendu ces contrats parce que maintenant, payer des heures à +50% à des chauffeurs routiers, c'est pas faisable pour eux : « Ah mon dieu, payer ces fainéants à rien foutre ». Maintenant on en arrive même à des contrats de 152 heures pour des chauffeurs routiers qui en font 250. Et ils ne sont pas payés. On a un très bel exemple chez nous en Normandie, le groupe Mertz qui appartient en partie à Total puisque l'actionnaire principal est Total, et où on a des gamins qui ont des contrats de 152h ou 169h et les morpions se font des 250h-260h par mois, payés que dalle. C'est là où tu te dis que c'est quand même aberrant dans un pays qui où on parle de dialogue social.

Alors les instances du dialogue, par exemple le CE, le CHSCT, ils font quoi dans ta boîte ?

Dans ma boîte, le CHSCT appartient à la CFDT, syndicat jaune par excellence. Donc effectivement on nous a mis un espèce de débile profond, genre le tarzan des années 1990, celui qui a trahi la cause des chauffeurs et effectivement ce monsieur n'est que le bon larbin de mon patron. Tu peux le citer, c'est pas mon ami. C'est un mec qui n'a pas compris son rôle au CHSCT. Il croit qu'il est là pour cartoucher les chauffeurs donc, ben effectivement, tu peux pas l'agresser devant tout le monde dans la cour parce que tu risques ta place mais l'envie te manque pas. Quand tu te retrouves tout seul dans un routier avec lui, tu te dis « j'irais bien lui foutre une raclée à cette grosse cloche ».

Le CE c'est pareil. Depuis que la CGT est rentrée dans l'entreprise, elle est devenue le poil à gratter pour notre employeur mais quand on va dans toutes les réunions, même en NAO1, tu vois bien qu'on a d'un côté les larbins et de l'autre côté la force qui fait peur à l'employeur, c'est-à-dire la CGT, qui reste encore un outil de pression pour eux. C'est qu'ils ne connaissent pas l'organisation en elle-même et ils savent qu'en général, on est très efficace. Ce qui leur fait peur, c'est que nous on sait où les frapper. Contrairement à la CFDT qui va aller signer tout et n'importe quoi, nous on demande des comptes. À l'heure actuelle, on le fait dans notre entreprise où on tente de créer une Union Économique et Sociale justement pour avoir accès à tous les comptes des entreprises qui représentent notre groupe. Et quand tu vois que les boîtes qui nous louent soi-disant le terrain sur lequel on stocke nos camions, où sont les bureaux, elles génèrent des chiffres d'affaires comme 39000 euros de loyer par mois juste pour un bout de terrain qui ne fait même pas un hectare. Tu te dis oh ! Ça interroge personne ? T'as personne au gouvernement qui va se dire : « Une boîte de transport où t'as un actionnaire qui vient remettre un million tous les mois... Cette entreprise elle est pas viable ». T'es d'accord avec moi, ça va à l'encontre de la pensée capitaliste mais en vérité non, c'est qu'ils ont tellement puisé dans la caisse qu'ils se disent : on va en remettre un peu quand même parce que bon... ça fait mauvais effet.

Le montage, tu as dit que c'est le Luxembourg mais le montage, tu peux le décrire un peu en détail ?

Le montage il est simple. On part de ***  [des noms d'entreprises ont été remplacés par les sigles ***, XXX, WWW, YYY et ZZZ]. *** ça a été l'entité qui a permis au groupe EB Trans de s'installer dans le bitume. C'est-à-dire qu'on est les ruines de XXX en citernes. Mon employeur a racheté tout ce qui était XXX en citernes, donc WWW, YYY, ZZZ qui est à la base une entreprise créée par les amis d'Alfred Sirven, le « camarade » de chez ELF. Effectivement ayant trop de casseroles au cul, il a dû vendre sa boîte de transport où il avait le monopole chez Total. Du coup, ils se sont positionnés en leader du « produit noir » qui est une activité très lucrative. En 8 mois, tu peux assurer le chiffre d'affaires de ton entreprise sans problème. Après ces mecs-là ont compris l'intérêt qu'ils avaient, en devenant les numéros 1, en ayant le monopole, après ils ont essayé de recalquer ce que XXX avait fait. Parce que XXX, à un moment donné, a laissé tomber ses activités de transport pour devenir un affréteur et nous notre employeur garde quand même les entreprises françaises parce qu'il en a besoin pour justifier son chiffre d'affaire et le fait que des entreprises françaises lui donnent du boulot mais à la base, c'est un pourvoyeur de dumping social puisque dès qu'il a l'occasion de pouvoir fournir mon boulot à moins cher, il va pas se gêner. Il en a rien à foutre de nous mettre à la soupe.

Pour maquiller les comptes, pour faire apparaître l'entreprise comme déficitaire, comment ils font ?

Ils ont créé des pôles donc le pôle bitume il est juste à côté et en fin de compte tout transite par le Luxembourg.

(Un camarade qui assistait à la discussion : En comparaison McDo, aucune enseigne n'est bénéficiaire. Tous les bénéfices remontent au siège. Si tu prends du point de vue de la légalité française, aucune entreprise n'est bénéficiaire parce que ce sont des franchises. Aucune des franchises n'est bénéficiaire. Toute la trésorerie fout le camp au Luxembourg.)

Vous c'est comme ça aussi ?

Nous c'est un groupe de franchisés. Celui qui a inventé ce système dans le transport français c'est Norbert Dentressangle.

Et tes collègues par rapport au syndicat, au CE, au CHSCT, ils en pensent quoi ?

Les collègues, le CE et le CHSCT ça leur passe au-dessus de la tête parce que pour eux les mecs qui vont dans ces instances-là, c'est les « puputes » aux patrons. Chez nous, c'est la CFDT qui est majoritaire, c'est la « pupute » aux patrons. Le syndicalisme, c'est des mecs qui ont eu tellement d'espoirs dans les années 1990 et de voir la trahison qu'ils ont subi via le fameux tarzan dans les années 1990, CFDTiste, un débile profond qu'on a présenté comme étant le leader des routiers alors qu'il ne savait pas aligner deux mots correctement. On l'a mis devant les caméras pour dire que c'est lui qui représente les chauffeurs routiers, c'était un mec de Rouen en plus... Rouen, c'était un mouvement assez dur comme à Lille. On te l'a mis en avant devant les caméras et le premier truc qu'on a fait, c'est de lui assurer une place de chauffeur de maître à l'Élysée. On a soudoyé carrément la personne. On a spolié le mouvement des routiers comme ça. Donc les mecs pour eux, c'est une vaste trahison.

On arrive au bout. J'avoue c'est long, tu t'attendais peut-être à un truc plus court... Faut rentrer dans les détails...

C'est bien que tu puisses me poser des questions. Que tu comprennes ce qu'on vit aussi. Et puis comment nos employeurs gèrent nos entreprises.

Si on le publie, c'est un truc qui peut servir à des tas de gens, routiers ou pas routiers.

Je pense que c'est le quotidien. L'avantage de faire du conseil de salarié, c'est le quotidien de beaucoup de salariés. Ce que je dis à mes collègues c'est qu'on n'est pas seuls à vivre ça et que l'avenir même pour nos gosses, il est noir. Il est noir pour nos gamins parce que effectivement la dévalorisation de leurs diplômes... À peine rentrés dans le monde du travail, on leur apprend d'abord à être serviles.

Même dès qu'ils sont à l'école...

Tu prends les rythmes scolaires, pour moi c'est ni plus ni moins préparer nos gosses à se lever tous les matins à telle heure, d'aller travailler 5 jours sur 7 pour être des bons petits larbins du patronat.

Je suis d'accord. Toi, au boulot tu as l'occasion de discuter des problèmes pendant que tu travailles, sur ton temps de travail ?

Souvent, le point de rassemblement c'est la machine à café, après c'est les postes de chargement où on se rencontre souvent. Essentiellement, c'est souvent quand on s'arrête faire les coupures. C'est quand on se croise qu'on peut discuter.

Et il y a des conflits parfois avec les salariés, des désaccords, des bastons... ?

Oui ça arrive. Entre chauffeurs ça peut arriver. Les mecs ont tellement la pression que le mec qui est arrivé 10 minutes avant lui : « oh mon dieu il lui a baisé son tour », on a eu le cas chez nous où les chauffeurs se sont mis sur la gueule devant chez un client pour une histoire de tour.

Et avec la direction, il y a des conflits ?

Non parce que c'est ce que je dis, on a une machine à café qui a une aura. c'est-à-dire que 2 mètres autour de la machine à café, ils ont une gueule monstre et sortis de la salle à café, il y a plus rien. Ils aboient, ils se plaignent, ils pleurent et au moment où il faut agir, il y a plus rien.

Il y a pas de menace de fermeture de la boîte ?

Si, ben on va dire que mon employeur envoie ses chiens de la CFDT pour dire qu'effectivement « Attention les mecs, si vous vous rapprochez de la CGT, l'entreprise va couler ». C'est toujours faire de la désinformation sans avoir vraiment la moindre capacité de prouver ce qu'ils avancent.

C'est des menaces en l'air, c'est du chantage ?

Ouais c'est du chantage clairement. Je te parlais de mon collègue D. qui est Algérien. Il y a peu de temps B. lui a dit : « ben non le boulot normalement, tu devais le faire dans la journée donc je ne te paie pas ton découché » alors que le mec, effectivement, il a subi un retard du fait que l'exploitation n'avait pas bien fait son travail et il se retrouve pénalisé. Le fait que mon camarade Z. l'ait relaté dans un courrier, ils vont lui payer son découché. C'est con mais effectivement, le mec il en parle pas, voilà il perd un découché. Alors qu'un découché, c'est 56 euros. C'est pas la mer à boire mais quand t'as une famille à nourrir, 56 euros multiplié par 20 découchés, c'est 1200 balles. 1200 balles c'est pas négligeable.

C'est un mois de salaire.

T'as compris qu'en acceptant un mois de découchés, tu ramènes un SMIC.

À part découcher, pour améliorer les choses, toi en tant que militant syndical, militant politique aussi, au niveau de l'organisation, comment tu penses qu'il faut organiser ou comment toi, et avec qui tu aimerais t'organiser ?

L'organisation elle est simple. Les patrons faut qu'ils changent leur façon de faire. C'est, qu'ils arrêtent de calculer la journée de travail sur 12h de travail. Et puis la première chose à faire c'est de reconnaître les compétences qu'on a. Pour moi un chauffeur routier, peu importe l'activité qu'il fait, le minimum qu'il devrait gagner c'est 15 euros de l'heure. Parce qu'il les vole pas, il a de vraies spécificités. C'est pas donné à tout le monde de pouvoir se taper 10h de volant d'affilée, derrière d'assumer un chargement, un déchargement, gérer des clients cons comme des manches parce que notre société elle est devenue comme ça : on paye pas cher mais on exige de la qualité. Et ça retombe sur qui à chaque fois ? Sur les chauffeurs... On est toujours les dindons de la farce et ceux qui se retrouvent au milieu.

Est-ce que tu ne penses pas du coup que ce serait peut-être à vous, c'est et peut être pas aux patrons, de changer l'organisation du travail mais à vous ?

Nous on l'a tenté en janvier. Il faut voir que le mouvement syndicaliste n'inspire plus les chauffeurs. Les mecs sont tellement prisonniers de leurs crédits de baraque et compagnie que voilà, ils préfèrent crever au volant que de dire « j'ai vraiment besoin d'aide ». Il n'y a qu'une fois qu'effectivement ils commencent à se libérer du truc, où ils changent d'état d'esprit que là ils commencent à se dire « il est peut être temps qu'on arrête de se faire exploiter ». Mais sinon ils courent après la paye.

Et alors le déclic, c'est quoi pour qu'ils changent d'état d'esprit ?

Leur montrer qu'ils se font voler du pognon. Parce que c'est le monde du transport, je connais pas un seul employeur qui est honnête.

C'est des voyous ?

C'est que des voyous. Ils ont toujours un prétexte pour pas payer ce qu'ils doivent à leurs chauffeurs : « tu comprends, je gagne pas de fric ». Mais par contre c'est ce que je dis au mec : « allez voir la baraque de votre patron, allez voir les bagnoles qu'ils ont ». Là tu vois,  je suis intervenu en tant que défenseur du salarié dans une boîte qui a fermé pour des raisons économiques, les mecs : « Ah je veux pas poursuivre mon patron ». Il n'y en a qu'un dans le tas qui m'a dit : « je ne suis pas d'accord, me taper 16h par jour et pas être payé en fonction du travail que j'ai fourni, ça me pose un problème».

Effectivement, on a démontré au juge qu'il a été volé pendant des années. Alors on va pas avoir à faire à l'employeur parce que la boîte a été coulée sciemment par l'employeur. Derrière on a affaire à l'AGS, l'Assurance Garantie Salaire, qui va dire « j'ai pas le moyen de contradiction, j'ai pas trop de sous parce que nous les pauvres patrons, on n'a pas trop de sous».

Admettons que vous continuez sur votre lancée, vous arrivez à montrer à tous les salariés, ou bien il y a une majorité des salariés de la boîte qui se rendent compte qu'ils se font voler, exploiter, que leur patron c'est un voyou, comment ça continue après ?

Les plus intelligents comprennent qu'à un moment donné il faut se syndicaliser, il faut montrer les dents et il faut être solidaire et puis tu auras toujours les soumis, ceux qui n'ont pas de courage et qui n'auront jamais de courage. C'est pas moi qui vais les juger, c'est qu'à un moment donné quand leurs gamins vont être confrontés au monde du travail qu'ils ont laissé se faire dévaster, j'espère qu'un jour leur gosse leur dira : « Mais dis donc, t'as été l'un des pires lâches que je peux connaître. Tu peux aboyer quand t'es à la maison mais t'es qu'un lâche ». C'est la vérité, des gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils ne voient que leur petit confort à eux et ils ne voient pas les dégâts que ça fait sur les générations futures. Parce que c'est ça le problème de l'État français, c'est qu'on laisse reposer sur les générations futures les erreurs qu'on a commises nous. Donc de laisser se faire massacrer notre code du travail et compagnie, c'est une aberration. Et puis j'élève pas des gosses pour être des futurs larbins de l'État.

Et moi j'ai pas envie de faire des gosses pour que ça devienne de la chair à patrons.

Ben voilà. Donc tu vois moi je crois pas en tout ce qui est merde nationaliste. L'honneur, le drapeau bleu blanc rouge et compagnie, peau de balle... J'ai un père qui est allé faire la guerre d'Algérie pendant 6 mois et quand tu vois dans les années 1990, on leur a craché à la gueule en leur disant que c'était eux qui étaient les barbares alors qu'ils n'ont fait qu'obéir à l'État français, tu te dis : « c'est ça être français ? C'est de servir de viande à canon le jour où ils ont besoin de toi et puis le lendemain on te crache à la gueule ? » Ben non, j'ai aucun respect à avoir à ce pays. Le pays, il ne m'a rien amené. Il m'a laissé crever dans ma cité étant morpion. Il m'a rien amené dans ma vie d'homme. Voilà, le seul truc c'est je suis né ici. Je suis né dans ce pays alors certes, je dois le fait que dans ce pays effectivement, c'est nos ancêtres qui ont fait qu'on a encore un minimum de respect pour l'être humain. Mais à la base, j'ai aucun respect pour ce pays, c'est une aberration. Le pays des Droits de l'homme : on se moque de qui ?

Bon, je pense que je t'ai assez torturé, merci camarade. Je suis très content de t'avoir rencontré. Je suis fier de militer avec des gens comme toi. Toi, qu'est ce que tu as pensé de l'entretien ?

Non, c'est bien. Je trouve que c'est bien que, des jeunes, pour moi t'es un jeune, c'est bien qu'un jeune s'intéresse à ce qu'on vit en tant qu'ouvrier. C'est bien d'expliquer aux gens que c'est tous les corps de métiers qui sont en souffrance maintenant.
 

1Négociations annuelles obligatoires : obligations faites aux employeurs de proposer des négociations sur les salaires chaque année

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