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En Turquie, le PKK annonce sa dissolution et la fin de la lutte armée
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé lundi sa dissolution et la fin de la lutte armée après plus de quatre décennies de guérilla contre l’État turc, qui a fait plus de 40 000 morts.
Dans un communiqué cité par l’agence prokurde ANF, le PKK considère qu’il a accompli sa « mission historique » et que grâce à la lutte armée « la question kurde est parvenue à un point où elle peut désormais être résolue par une politique démocratique ».
Il confirme que le 12e congrès du parti, qui a eu lieu la semaine passée dans les montagnes du nord de l’Irak, « a décidé de dissoudre la structure organisationnelle du PKK et de mettre fin à la voie de la lutte armée », répondant ainsi à l’appel de son chef historique et fondateur, Abdullah Öcalan, lancé le 27 février.
Le parti au pouvoir AKP a salué lundi « une étape importante vers l’objectif d’une Turquie débarrassée du terrorisme ». « Cette décision doit être mise en pratique et réalisée dans toutes ses dimensions, a insisté Ömer Çelik, porte-parole du parti. La fermeture de toutes les branches et extensions du PKK et de ses structures illégales constituera un tournant. »
Les modalités pratiques de cette décision restent toutefois à définir.
« Responsabilité face à l’histoire »
« Apo » (« oncle », en kurde), comme l’appellent ses partisans, est détenu à l’isolement depuis vingt-six ans. À 76 ans, il est peu probable qu’il quitte l’île-prison d’İmralı, au large d’Istanbul, mais il devrait voir ses conditions assouplies, selon un responsable du parti au pouvoir AKP cité par le quotidien progouvernemental Türkiye.
« Les conditions de détention seront assouplies. Les rencontres avec le DEM et la famille seront également plus fréquentes », selon ce responsable qui affirme que « Öcalan lui-même a déclaré ne pas vouloir quitter İmralı ». « Il sait qu’il aura un problème de sécurité lorsqu’il sortira », ajoutait-il.
Le PKK souligne lundi que sa dissolution « fournit une base solide pour une paix durable et une solution démocratique » et en appelle au Parlement turc. « À ce stade, il est important que la Grande Assemblée joue son rôle avec responsabilité face à l’histoire », indique-t-il.
L’autodissolution du PKK est l’aboutissement d’un processus enclenché à l’automne par le principal allié du président Recep Tayyip Erdoğan, le nationaliste Devlet Bahçeli, qui a tendu la main à Abdullah Öcalan et lancé une médiation via le parti prokurde DEM.
Le PKK avait répondu favorablement le 1er mars à l’appel de son chef historique, annonçant un cessez-le-feu immédiat avec les forces turques. Mais il avait ensuite fait valoir les difficultés de réunir son congrès alors que l’aviation turque continuait de bombarder ses positions.
« Opportunité historique »
Après avoir salué une « opportunité historique » de paix avec « [ses] frères kurdes » à la suite à l’appel d’Abdullah Öcalan, le président Erdoğan avait juré de poursuivre les opérations armées contre le PKK « si [ses] promesses n’étaient pas tenues ». Resté en retrait pendant toute la durée du processus, le chef de l’État a laissé son allié Devlet Bahçeli en première ligne.
Mais pour Gönul Tol, directrice du programme Turquie au Middle East Institute, jointe par l’AFP, « le principal moteur [de ce processus] a toujours été la consolidation du pouvoir d’Erdoğan ». Selon elle, le chef de l’État pourra ainsi se présentera aux élections de 2028 renforcé face à une opposition divisée.
La chercheuse rappelle que la population kurde ne s’est pas jointe aux manifestations de l’opposition en mars pour dénoncer l’arrestation du maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu, pas plus qu’au rassemblement du parti samedi à Van (Est), ville à forte population kurde.
Ekrem İmamoğlu, incarcéré depuis le 23 mars est le candidat officiel du CHP, premier parti d’opposition, pour l’élection présidentielle de 2028. Pour elle, « le manque de participation kurde à ce rassemblement montre que la stratégie d’Erdoğan, qui consiste à diviser pour mieux régner, fonctionne ».
Elle affirme que le chef de l’État « a toujours cherché à creuser un fossé entre le parti prokurde et le reste de l’opposition. Et c’est exactement ce qui est en train de se produire ».
Selon certaines estimations, la population kurde représente 20 % des 85 millions d’habitant·es de la Turquie.