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Des dizaines de morts lors de manifs prokurdes en Turquie

international Irak Syrie Turquie

Lien publiée le 10 octobre 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(afp) Des émeutes ont éclaté après l'appel, lancé par le principal parti kurde, à manifester contre le refus d'Ankara d'aider militairement la ville de Kobané.

Les manifestations prokurdes qui secouent depuis lundi soir la Turquie, notamment sa partie sud-est à majorité kurde, ont fait au moins 31 morts et 360 blessés, dont 139 policiers, a annoncé vendredi à Ankara le ministre de l’Intérieur. Les forces de l’ordre ont interpellé 1 024 personnes, dont 58 ont été inculpées et écrouées, depuis lundi soir, a ajouté Efkan Ela devant la presse, précisant que de nombreux bâtiments publics et commerces avaient également été endommagés.

«Cet enchaînement de violence doit s’arrêter immédiatement, a tonné le ministre, tout le monde doit jouer son rôle pour mettre un terme à ces incidents.»

Ces émeutes, sans précédent ces dernières années, ont débuté lundi soir, après un appel lancé par le principal parti kurde du pays à manifester contre le refus du gouvernement de venir en aide militairement à la ville frontalière kurde de Syrie Kobané, assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

La plupart des victimes ont été tuées dans le sud-est à majorité kurde du pays, lors d’affrontements entre militants proches des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des partisans de mouvements islamistes ou nationalistes.

Mesure inédite depuis vingt-deux ans, un couvre-feu militaire a été imposé mardi dans six provinces du sud-est mais il a été levé au bout de vingt-quatre heures, sauf pendant la nuit à Diyarbakir, la «capitale» kurde de la Turquie. De nombreuses manifestations violentes ont encore eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dans de nombreuses villes du pays, notamment à Gaziantep (sud) où 4 personnes ont été tuées lors de heurts entre factions rivales. Les autres victimes ont été recensées à Diyarbakir (sud), où 11 personnes ont été tuées, à Mardin (6), Siirt (5) et Batman (1), Mus (1), Van (1), Adana (1) et Istanbul (1).

ERDOGAN PRÊT À LA RÉPRESSION

A Bingöl (sud-est), deux policiers ont été blessés et un autre, le chef de la police de la province, grièvement blessé par des tirs alors qu’ils inspectaient les lieux d’une manifestation, a également confirmé le ministre de l’Intérieur. Cinq personnes soupçonnées d’être les auteurs de ces tirs ont ensuite été tuées par les forces de l’ordre, a ajouté M. Ala, les qualifiant de «terroristes», le terme généralement utilisé par les autorités turques pour désigner les membres du PKK.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé jeudi ces émeutes comme une tentative de «sabotage» des pourparlers de paix entre Ankara et le PKK et a promis de prendre «toutes les mesures nécessaires» pour réprimer les fauteurs de troubles.«Nous savons que notre peuple condamne le vandalisme. Nous allons tout faire pour nous assurer que cela ne se reproduise pas (...) La semaine que nous venons de vivre a causé beaucoup de tort à nos 77 millions de concitoyens. Ces événements ne servent personne», a renchéri vendredi M. Ala.

A l’origine de l’appel à manifester de lundi, le coprésident du Parti démocratique populaire (HDP) Selahattin Demirtas a exhorté jeudi ses troupes au calme. Le chef emprisonné du PKK a averti Ankara que la chute de Kobané signifierait la fin du processus de paix et laissé au gouvernement jusqu’au 15 octobre pour le relancer.

Le Parlement turc a accordé il y a une semaine son feu vert formel à une intervention militaire contre les jihadistes en Irak et en Syrie. Mais le gouvernement s’y est jusque-là refusé, redoutant qu’elle ne renforce le régime de Damas.