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Quand la CIA recrutait des nazis comme espions
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
On estime, sur la foi de documents déclassifiés, que les services américains ont eu recours à de nombreux cadres du IIIe Reich.
Quelques jours après l'arrestation d'Adolf Eichmann en Argentine, le 11 mai 1960, un homme se présente au siège de la CIA à Langley, pour faire part de ses inquiétudes légitimes: Otto Albrecht von Bolschwing, c'est son nom, redoute d'être kidnappé à son tour par les agents du Mossad, les services secrets israéliens. Cet ancien Hauptsturmführer (capitaine) SS, proche d'Eichmann, a assisté celui-ci dans l'élaboration de la solution finale, l'extermination du peuple juif décidée par le IIIe Reich. Des agents de la «Centrale» le rassurent: aucun renseignement à son sujet ne sera communiqué aux services secrets israéliens. Pourquoi au demeurant l'Amérique lâcherait-elle ce zélé serviteur, recruté dès le printemps 1945, exfiltré en 1954, logé en famille à New York, puis naturalisé en 1959?
Les États-Unis ont enrôlé plus d'un millier d'anciens nazis tels que von Bolschwing, selon une enquête menée par une équipe d'experts habilités à fouiller les archives de la CIA et du FBI au titre du Freedom of Information Act. Le chiffre est bien plus élevé que les estimations avancées jusqu'ici. Il lève un coin du voile sur la stratégie décidée par deux influents dirigeants américains dans l'immédiat après-guerre: John Edgar Hoover, omniscient patron du FBI, et Allen Dulles, chef de la toute nouvelle CIA. Les deux hommes partagent le même credo, la même et farouche détermination: ne reculer devant aucun moyen pour contenir la menace communiste grandissante en Europe.
Qu'importent les «défaillances morales»
Von Bolschwing, avec son épais carnet d'adresses et ses liens étroits avec Richard Gehlen, futur patron des services secrets de la République fédérale d'Allemagne née en 1949, leur sera d'un précieux concours. Qu'importent les «défaillances morales» de ces hommes durant la guerre, comme le souligne une note officielle des années 1950 évoquée par le New York Times.
Jusqu'en 1969, la vie souriait à l'ancien aide de camp d'Eichmann, embauché par TCI, une firme de high-tech de Palo Alto, terreau de la future Silicon Valley, et peu disert avec ses collègues sur sa «vie d'avant». Et puis TCI met la clé sous la porte, von Bolschwing fait faillite, tandis que sa femme souffrante met fin à ses jours en 1978. Les enquêteurs du département de la Justice s'en mêlent: ayant découvert par hasard ses responsabilités dans le massacre de Juifs roumains en 1940-1941, ils lui font avouer son appartenance à la SS, obtenant la révocation de sa nationalité américaine juste avant sa mort en 1982, à l'âge de 72 ans. «Il n'aurait jamais dû être admis sur le territoire américain, car il ne satisfaisait pas aux valeurs de notre pays», concède son propre fils, Gus von Bolschwing, âgé de 75 ans.
L'année précédente, le FBI avait pourtant refusé de collaborer avec la justice dans seize affaires similaires: les suspects émargeaient tous comme informateurs, cinq étant encore en activité. L'omerta fédérale se poursuit: en 1994, un avocat de la CIA force des juges à abandonner les poursuites à l'encontre d'Aleksandras Lileikis, ancien nazi établi à Boston et impliqué dans le meurtre de 70.000 Juifs du ghetto de Vilnius (Lituanie). Finalement extradé, il mourra dans son lit en 2000 à 93 ans, avant le terme de son procès.
Les archives américaines ont-elles dévoilé tous leurs secrets? «Nous ne saurons probablement jamais le nombre exact de nazis employés par les services de renseignements, élude Norman Goda, historien à l'université de Floride, à Miami, cité par le New York Times. Beaucoup de documents restent classifiés.» Trop sensibles, soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début d'une autre, froide celle-là, contre l'Union soviétique. Sans doute parce que cette dernière n'est pas entièrement terminée.